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Tout interdit, plein d'un fecret respect,
Que je n'avais fenti qu'à fon afpect,
Je fuis honteux, mes fureurs fe captivent.
Dans ce moment les deux Dames arrivent,
Et me voyant maitre de leur logis,

Avec Acante, & deux ou trois bandits,
D'un jufte effroi leur ame s'eft remplie ;
La plus âgée en tombe évanouïe.
Acante en pleurs la preffe dans fes bras;
Elle revient des portes du trépas.
Alors fur moi fixant fa trifte vue,
Elle retombe, & s'écrie éperduë,
Ah! je crois voir Gernance; -
C'est lui, je meurs:

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c'eft fon fils

à ces mots je frémis;

Et la douleur, l'effroi de cette Dame,

Au même inftant ont paffé dans mon ame.
Je tombe aux pieds de Dormèue, & je fors,
Confus, foumis, pénétré de remords.

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Ce repentir dont vôtre ame eft faifie,
Charme mon cœur, & nous réconcilie.
Tenez, prenez ce paquet important,
Lifez le feul, pefez le murement;
Et fi pour moi vous confervez, Gernance.
Quelque amitié, quelque condefcendance,

Pro

Promettez moi, lors qu'Acante en ces lieux
Poura paraître à vos coupables yeux,
D'avoir fur vous un affez grand empire,
Pour lui cacher ce que vous allez lire.

LE CHEVALIER.

Oui, je vous le promets, oui.

LE MARQUIS.

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La belle Acante eft donc de ma maifon!
Mais fa naiffance avait flétri fon nom;

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Son noble fang fut fouillé par fon père;
Rien n'eft plus beau que le nom de fa mère;
Mais ce beau nom a perdu tous fes droits,
Par un himen que reprouvent nos loix.
La triste Laure, ô penfée accablante!
Fut criminelle en faifant naître Acante;
Je le fais trop, l'himen fut condamné
L'amant de Laure eft mort affaffiné.
De maux cruels quel tiffu lanrentable!
Acante hélas! n'en eft pas moins aimable,
Moins vertueufe; & je fais que fon cœur
Eft refpectable au fein du deshonneur ;
Il annoblit la honte de fes pères;
Et cependant, ô préjugés févères !
O loi du monde! injufte & dure loi!
Vous l'emportez....

SCENE IX.

LE MARQUIS, DORMENE.

LE MARQUIS.

Madame, inftruifez moi.

Parlez, Madame, avez-vous vû fon frère?

DOR

DORMEN E.

Oui, je l'ai vû, fa douleur eft fincère.
Il est bien étourdi; mais entre nous,
Son cœur eft bon, il eft conduit par vous.

LE MARQUIS.

Eh! mais Acante!

DORMEN E.

Elle ne peut connaitre

Jufqu'à préfent le fang qui la fit naître.

LE MARQUIS.

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LE MARQUIS (relifant un papier qu'il a gardé.)

Sa mère était fans crime s

Sa

Sa mère au moins crut l'himen légitime;
On la trompa, fon deftin fut affreux.
Ah! quelquefois le Ciel moins rigoureux
Daigne approuver ce qu'un monde profane
Sans connaiffance avec fureur condamne.

DORMEN E.

Laure n'eft point coupable, & fes parens
Se font conduits avec elle en tyrans.

LE MARQUIS.

Mais marier fa fille en un village!
A ce beau fang faire un pareil outrage!

DORMEN E.

Elle fans biens, l'âge, la pauvreté,
Un long malheur abaiffe la fierté.

LE MARQUIS.

Elle eft fans biens! votre noble courage

La recueillit.

DORMEN E.

Sa mifère partage

Le peu que j'ai.

LE

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