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Mon cher Champagne, à mon dernier voyage, D'Acante ici j'éprouvai le courage.

Va, fous mes loix je la ferai plier.

Rentre pour moi dans ton premier métier, Sois mon trompette, & fonne les allarmes. Point de quartier, marchons, alerte, aux armes, Vite.

CHAMPAGNE.

Je crois que nous fommes trahis; C'eft du fecours qui vient aux ennemis; J'entens grand bruit, c'est Monseigneur.

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A CTE III.

SCENE I

LE MARQUIS, le Chevalier

GERNANCE.

LE MARQUIS.

CHer Chevalier, que mon cœur eft en paix!

Que mes regards font ici fatisfaits!

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Que ce château qu'ont habité nos pères
Que ces forêts, ces plaines me font chères!
Que je voudrais oublier pour toujours
L'illufion, les manèges des cours!

Tous ces grands riens, ces pompeufes chimères,
Ces vanités ces ombres paffagères

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Au fond du coeur laiffent un vuide affreux.

C'eft avec nous que nous fommes heureux. Dans ce grand' monde où chacun veut paraitre, On eft efclave, & chez moi je fuis maitre. Que je voudrais que vous euffiez mon gout!

LE

LE CHEVALIER.

Eh oui, l'on peut fe réjouir partout,
En garnifon, à la cour, à la guerre,
Longtems en ville, & huit jours dans fa terre,

LE

MARQUIS.

Que vous & moi nous fommes différens !

LE CHE VALIE R.

Nous changerons peut-être avec le tems.
En attendant vous favez qu'on aprête
Pour ce jour-même une très belle fète ?
C'est une noce.

LE MARQU I S.

Oui, Maturin vraiment

Fait un beau choix, & mon contentement
Eft tout acquis à ce doux mariage.

L'époux eft riche, & fa maitreffe eft fage;
C'est un bonheur bien digne de mes vœux,
En arrivant de faire deux heureux.

LE CHEVALIER.

Acante encor en peut faire un troifiéme.

LE MARQUIS.

Je vous reconnais là, toujours vous-même.

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Mon cher parent, vous m'avez fait cent fois Trembler pour vous par vos galants exploits. Tout peut pafler dans des villes de guerre ; Mais nous devons l'exemple dans ma terre. LE CHE VALIER.

L'exemple du plaifir apparemment ?

LE MARQUIS.

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Au moins, mon cher, que ce foit prudemment ;
Daignez en croire un parent qui vous aime;
Si vous n'avez du refpect pour vous-même,
Quelque grand nom que vous puiffiez porter
Vous ne pourrez vous faire refpecter.
Je ne fuis pas difficile & févère,
Mais entre nous fongez que votre père,
Pour avoir pris le train que vous prenez,
Se vit au rang des plus infortunés,
Perdit fes biens, languit dans la mifère,
Fit de douleur expirer votre mère,
Et près d'ici mourut affatfiné.
J'étais enfant; fon fort infortuné
Fut à mon cœur une leçon terrible,
Qui fe grava dans mon ame fenfible.
Utilement témoin de fes malheurs,
Je m'inftruifais en répandant des pleurs.
Si comme moi cette fin déplorable

Vous eût frapé, vous feriez raifonnable.

LE CHEVALIER.

Oui, je veux l'être un jour, c'eft mon deffein J'y penfe quelquefois, mais c'eft en vain;

Mon feu m'emporte.

LE MARQUIS.

Eh bien, je vous préfage

Que vous ferez las du libertinage.

LE CHEVALIE R.

Je le voudrais; mais on fait comme on peut, Ma foi, n'eft pas raifonnable qui veut.

LE MARQUIS.

Vous vous trompez, on eft un peu fon maitre;
J'en fis l'épreuve, eft fage qui veut l'être;
Et croyez moi; cette Acante, entre nous,
Eut des attraits pour moi comme pour vous
Mais ma raison ne pouvait me permettre
Un fol amour qui m'allait compromettre.
Je rejettai ce défir paffager,

Dont la poursuite aurait pû m'affliger,
Dont le fuccès eût perdu cette fille,
Eût fait fa honte aux yeux de fa famille,

Et l'eût privée à jamais d'un époux.

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