A CANT E. Pardon, mon père, hélas! vous excufez BERTH E. Et rien pour moi? MATUR IN. Ni rien pour moi non plus? COLETTE. Non, rien, méchant, tu n'auras qu'un refus. On me fiance. MATURIN. COLETT E. Et va, va, fiançailles Affez fouvent ne font pas époufailles. Laiffe moi faire. DIGNANT. Eh! qu'est-ce que j'entens ? C'est un courier c'eft je penfe un des gens De Monfeigneur; oui, c'eft le vieux Champagne. SCENE V Les Acteurs précédens, CHAMPAGNE. CHAMPAGNE. Oui, nous avons terminé la campagne, Nous avons fauvé Metz, mon maître & moi, DIGNAN T. Oui, vous ferez de la cérémonie. Nous marions Acante. CHAMPAGNE. Bon! tant mieux! Nous danferons, nous ferons tous joyeux. Ta fille eft belle. Ah ah, c'eft toi, Colette, Ma chère enfant, ta fortune eft donc faite, Maturin eft ton mari ? Co COLETTE. Mon Dieu, non. CHAMPAGNE. Il fait fort mal. COLETT E. Le traitre, le fripon, Croit dans l'instant prendre Acante pour femme. CHAMPAGNE. Il fait fort bien; je réponds fur mon ame, A CANT E. Comment! il vient? CHAMPAGNE. Peut-être ce foir même. DIGNANT. Quoi ce feigneur, ce bon maître que j'aime, A CANT E. Puifqu'il revient, permettez, mon cher père, A a 4 De De vous prier (devant ma belle-mère) Sans fon aveu, fans l'ofer confulter. C'est un devoir dont il faut qu'on s'acquite, C'est un refpect, fans doute, qu'il mérite. MATUR I N. Foin du refpect! DIGNAN T. Votre avis eft fenfé, Et comme vous en fecret j'ai pensé. MATUR I N. Et moi, l'ami, je penfe le contraire. COLETTE ( à Acante.) Eft un fot qui diffère. Je ne veux point foumettre mon honneur, BERTH E. Eh pourquoi tant s'effaroucher? la chofe Eft bonne au fond, quoique le monde en caufe; Et Et nôtre honneur ne peut s'en tourmenter. Cependant, la raifon Doit confeiller de fuir l'occafion. Hâtons la nôce, & n'attendons perfonne. MATURIN (à Colette, en s'en allant.). C'est très bien dit: Eh bien, l'aurai - je enfin? COLETTE. Non, tu ne l'auras pas, non, Maturin. ( Ils fortent. ) CHAMPAGNE. Oh, oh, nos gens viennent en diligence. SCENE |