LE BA ILLIF ( écrivant) COLETT E. Je n'en ai point, jamais il n'écrivait, LE BAILLI F. Eft-ce qu'on prend des témoins quand on s'aime? Et puis, Monfieur, pouvais-je deviner Que Maturin ofat m'abandonner? Il me parlait d'amitié, de conftance; De mes moutons, dans fon pré, dans le mien; LE LE BAIL LIF. Non plus qu'eux tous je n'ai donc rien à dire. On ne vous a rien fait, ni rien écrit.... COLETT E. Mais Un Maturin aura donc l'infolence Impunément d'abufer l'innocence? LE BAIL LIF. En abufer mais vraiment, c'eft un cas A méchamment contre icelle attenté : COLETTE. Rayez cela; je ne veux pas qu'on dife Mon honneur est très intact; & pour peu LE BAILL I F. Que prétendez-vous donc ? COLETTE. Etre vengée. LE BAILLI F. Pour fe venger il faut être outragée, COLETTE. Ecrivez donc tout ce qu'il vous plaira. LE BAILL I F. Ce n'est pas tout: il faut favoir la fuite COLET ТЕ. Comment produite? Eh rien ne produit rien. Traitre Baillif, qu'entendez-vous ? LE LE BAIL LIF. Fort bien, Laquelle fille a dans fes procédures, Depuis une heure en vain je vous écoute. Ne peut donner des raifons qui convainquent, On le déboute, & les adverfes vainquent. Sur Maturin n'ayant point action, Nous procédons à la conclufion. Co COLETT E. Non, non, Baillif, vous aurez beau conclure, Inftrumenter, & figner, je vous jure Qu'il n'aura point fon Acante. LE BAIL LIF. Il l'aura; De Monfeigneur le droit fe maintiendra. COLETTE. J'aimerais mieux le refte de ma vie LE BAIL LIF. Oh je vous en défie. AH! SCENE II. COLETTE feule. H! comment faire? où reprendre mon bien? J'ai protefté, cela ne fert de rien. On va figner. Que je fuis tourmentée ! SCE |