Obrazy na stronie
PDF
ePub
[blocks in formation]

Chez le Baillif, ma bonne, allons l'attendre
Sans la gêner, & laiffons lui reprendre

Un peu d'haleine.

A CANT E.

Ah! croyez que mes fens

Sont

Sont pénétrés de vos foins indulgens;
Croyez qu'en tout je diftingue mon père.

MATURI N.

Madame Berthe, on ne diftingue guère
Ni vous, ni moi: la belle a le maintien
Un peu bien fec, mais cela n'y fait rien;
Et je répons, dès qu'elle fera notre,
Qu'en peu de tems je la rendrai toute autre.
(ils fortent.)

A CANTE.

Ah! que je fens de trouble & de chagrin !
Me faudra-t-il époufer Maturin!

SCENE VI.

ACANTE, COLETTE.

COLETTE.

AH! n'en fais rien, croi moi, ma chère amie.

Du mariage aurais-tu tant d'envie?

Tu peux trouver beaucoup mieux, -que fait-on? Aimerais-tu ce méchant ?

ACANTE.

A CANT E.

Mon Dieu non.

Mais vois-tu bien, je ne fuis plus foufferte
Dans le logis de la marâtre Berthe;

Je fuis chaffée, il me faut un abri,
Et par befoin je dois prendre un mari.
C'est en pleurant que je caufe ta peine.
D'un grand projet j'ai la cervelle pleine;
Mais je ne fais comment m'y prendre; hélas !
Que devenir? Dis-moi, ne fais-tu pas
Si Monfeigneur doit venir dans fes terres?

COLETTE.

Nous l'attendons.

A CANT E.

Bientôt ?

COLETTE.

Je ne fais guères

Dans mon taudis les nouvelles de cour.
Mais s'il revient, ce doit être un grand jour,
Il met, dit-on, la paix dans les familles ;
Il rend justice, il a grand foin des filles.

ACANTE.

A CANT E.

Ah! s'il pouvait me protéger ici!

COLETT E.

Je prétens bien qu'il me protège auffi.

A CANT E.

On dit qu'à Metz il a fait des merveilles
Qui dans l'armée ont très-peu de pareilles.
Que Charles-Quint a loué fa valeur.

[blocks in formation]

Et qu'importe?

Ne m'en faites pas, vous, & que je forte
A mon honneur du cas triste où je fuis.

A CANT E.

Comme le tien mon cœur eft plein d'ennuis. Non loin d'ici quelquefois on me mène Dans un château de la jeune Dormène....

[ocr errors]

COLETT E.

Près de nos bois?.... ah! le plaifant château! De Maturin le logis eft plus beau,

Et Maturin eft bien plus riche qu'elle.

A CANT E.

Oui, je le fais; mais cette demoiselle
Eft autre chofe; elle eft de qualité;
On la refpecte avec fa pauvreté.
Elle a près d'elle une vieille perfonne

Qu'on nomme Laure, & de qui l'ame eft bonne.
Laure eft auffi d'une grande maison.

COLETTE.

Qu'importe encor?

A CANTE.

Les gens

d'un certain nom;

J'ai remarqué cela, chère Colette,

En favent plus, ont l'ame autrement faite,
Ont de l'efprit, des fentimens plus grands,
Meilleurs que nous.

COLETT E.

Qui, dès leurs premiers ans,

Avec grand foin leur ame eft façonnée;

La

« PoprzedniaDalej »