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Me tracaffait, me donnait du fouci,
C'était Colette, & j'ai vû la friponne
Pour mes écus muguetter ma perfonne;
J'ai voulu rompre, & je romps : j'ai l'efpoir
D'avoir Acante, & je m'en vais l'avoir,
Car je m'en vais lui parler. Sa manière
Eft dédaigneufe, & fon allure eft fière;
Moi je les fuis: & dès que je l'aurai,
Tout auffi-tot je vous la réduirai";
Car je le veux. Allons....

SCENE III

MATURIN, COLETTE (courant après.)

COLETTE.

JE t'y prends, traitre.

MATURIN (Sans la regarder.)

Allons.

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COLETT E.

Maturin, Maturin !

Tu cauferas ici plus d'un chagrin.

De tes bons-jours je fuis fort étonnée,
Et tes bons-jours valaient mieux l'autre année.
C'était tantôt un bouquet de jasmin,
Que tu venais me placer de ta main;
Puis des rubans pour orner ta bergère;
Tantôt des vers que tu me faifais faire
Par le Baillif qui n'en entendait rien,
Ni toi, ni moi-mais tout allait fort bien:
Tout eft paflé, lâche! tu me délaiffes ?

MATUR I N.

Oui, mon enfant.

COLETT TE.

Après tant de promeffes,

Tant de bouquets acceptés & rendus,
C'en est donc fait ? je ne te plais donc plus?

MATUR IN.

Non, mon enfant.

COLET T E.

Et pourquoi, miférable?

Y 2

MATU

MATURI N.

Mais, je t'aimais; je n'aime plus. Le Diable A t'époufer me pouffa vivement,

En fens contraire il me pouffe à préfent ;

Il est le maître.

COLETTE.

Eh va, va, ta Colette

N'eft plus fi fote, & fa raifon s'est faite.
Le Diable eft jufte, & tu diras pourquoi
Tu prens
les airs de te moquer de moi.
Pour avoir fait à Paris un voyage,
Te voilà donc petit maitre au village.
Tu penfes donc que le droit t'eft acquis
D'être en amour fripon comme un Marquis
C'est bien à toi d'avoir l'ame inconftante!
Toi, Maturin, me quitter pour Acante!

M A TURI N.

Oui, mon enfant.

Со

OLETTE.

Et quelle eft la raison ?

MATUR IN.

C'eft que je fuis le maitre en ma maifon.
Et pour quelqu'un de notre Picardie
Tu m'as parue un peu trop dégourdie.

Tu

Tu m'aurais fait trop d'amis, entre nous;
Je n'en veux point, car je fuis né jaloux.
Acante, enfin, aura la préférence.

La chofe eft faite. Adieu, pren patience.

COLETTE.

Adieu non pas, traître, je te fuivrai,
Et contre ton contrat je m'infcrirai.
Mon père était procureur: ma famille
A du crédit, & j'en ai, je fuis fille;
Et mon feigneur donne protection,
Quand il le faut, aux filles du canton;
Et devant lui nous ferons comparaitre
Un gros fermier qui fait le petit maitre,
Fait l'inconftant, fe mêle d'être un fat.
Je te ferai rentrer dans ton état.
Nous apprendrons à ta mine infolente,
A te moquer d'une pauvre innocente.

MATUR IN.

Cette innocente eft dangereufe; il faut

Voir le beau - père, & conclure au plutôt.

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SCENE IV.

MATURIN, DIGNANT, ACANTE,

A Lions
ALlor

COLETTE.

MATURI N.

Llons, beau-père, allons bacler la chofe.

COLETTE.

Vous ne baclerez rien, non, je m'oppofe
A fes contrats, à fes noces tout.

,

MATURI N.

Quelle innocente!

COLETT E.

Oh! tu n'es pas au bout.

Gardez vous bien, s'il vous plait, ma voisine, De vous laiffer engeoler fur fa mine.

Il me trompa quatorze mois entiers.

Chaffez cet homme.

A CANT E.

Hélas! très volontiers.

MATUR I N.

Très volontiers!... tout ce train là me laffe ;

Je

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