Le vilain droit! LE BAIL LIF. Mais il eft fort honnête. Il est permis de parler tête à tête A fon devoir, & de l'endoctriner. MATUR IN. Je n'aime point qu'un jeune homme endoctrine Cette difciple à qui je me destine; Cela me fache. LE BAIL LIF. Acante a trop d'honneur Pour te facher. C'est le droit du Seigneur; MATUR IN. D'où vient ce droit? BAILLI F. LE Ah! depuis bien longtems, C'est établi: -ça vient du droit des gens. MA MATUR IN. Mais fur ce pied, dans toutes les familles Oh! point du tout, c'est une invention Qu'on inventa pour les gens d'un grand nom. Car vois-tu bien, autrefois les ancêtres. De Monfeigneur s'étaient rendus les maîtres De nos ayeux, régnaient fur nos hameaux. MATURI N. Ouais! nos ayeux étaient donc de grands fots! Pas plus que toi. Les Seigneurs du village MATUR I N. Pourquoi cela? fommes-nous pas paitris Et mieux tournés, & plus forts, plus ingambes? Som Sommes-nous pas cent contre un? ça m'étonne Je n'en vois pas la raison: ça tourmente. Et les Baillifs, ma foi font tous égaux. LE BAIL LIF. C'eft très bien dit, Maturin; mais, je gage, MATUR I N. Oui, vous avez raifon; ça m'embarrasse; Qu'à Qu'à fa moitié je ne prétens en rien, LE BAILL I F. Si les petits à leurs femmes fe tiennent MATUR IN. Féodal! qu'eft-ce? LE BAIL LIF. Il tient fon origine Du mot fides de la langue Latine : C'eft comme qui dirait...! MATUR I N. Sais-tu qu'avec Ton vieux Latin & ton ennuyeux Grec, Si tu me dis des fotifes pareilles, Je pourais bien froter tes deux oreilles ? (Il menace le Baillif, qui parle toujours en reculant, Maturin court après lui. ) Je fuis Baillif, ne t'en avise pas. Fides veut dire foi. Conviens-tu pas Que Que tu dois foi, que tu dois plein hommage MATUR IN. Baillif outrecuidant, Oui, je dois tout; j'en enrage dans l'ame; Mais palfandié je ne dois point ma femme, Maudit Baillif! LE BAIL LIF(en s'en allant. ) Va, nous favons la loi ; Nous aurons bien ta femme ici fans toi. SCEN E II. MATUR IN Seul. Hien de Baillif! que ton Latin m'irrite! CH Ah! fans Latin marions nous bien vite; Parlons au père, à la fille furtout Car ce que je veux, moi, j'en viens à bout. Voilà comme je fuis. J'ai dans ma tête Prétendu faire une fortune honnête, La voilà faite. Une fille d'ici Théatre Tom. V. Y Mo |