S E R A M E. Jc vous laisse à regret dans ces horreurs mortelles. Z U LI M E. Va, dis-je : Ah j'en mérite encor de plus cruelles ! SCENE I I. ZU LI ME Seule. M As-tu ’As-tu trompée, Atide, avec tant de noirceur ? Quoi, les pleurs quelquefois ne partaient point du cæur! Mais non , en me perdant tu te perdrais toi-même , Toi, tes amis , ton peuple , & ce cruel que j'aime ! Non, trop de vérité parlait dans tes douleurs ; L'imposture, après tout, ne verse point de pleurs. Ton ame m'eft connue, elle est sans artifice ; Et qui m'eût fait jamais un pareil facrifice ? Loin de moi , loin de lui tu voulais demeurer. Ah ! de Ramire ainsi se peut-on séparer? Atide n'aime point : j'étais peut - étre aimée. Ma jalouse fureur s'est trop tôt allumée. J'assassıne Ramire. SCENE Un défordre horrible accable mon esprit. que troupes plantives, Z U LI M E. : Atide ! Ô ciel! S E R A M E. Au milieu du carnage, Vos guerriers qui pensaient venger votre querelle Z U LI M E. Ramire vit encor, & ne vit point pour moi ! SCENE IV. ZULIME, MOHADIR, SER A ME. Z U LI M E. MOhadir , parlez, que fait mon père ? Puiffe Puille sur moi le ciel , épuisant sa colère, MOH A D I R. Madame , il est vainqueur, Z U LI M E. Ah! Ramire est donc mort? Μ Ο H A DI R. Sa valeur malheureuse A cherché vainement une mort glorieuse. Laflé, couvert de fang, l'esclave révolté Eft tombé dans les mains de son maître irrité. Je ne vous nierai point que son cæur magnanime Semblait justifier les fautes de Zulime. Madame, je l'ai vů maître de fon courroux, Respecter votre père , en détourner ses coups ; Je l'ai vû des siens mème arrêtant la vengeance , Abandonner le soin de sa propre défense. Z U LI M E. Lui! MOHADIR Cependant, on dit qu'il nous a trahi tous, Des Des rebelles armés poursuivre ce qui reste. ZU LI M E. Il me suffit : je sais tout ce que j'ai conimis, MO HA DI R. Reteniez cette ardeur indifcrette; Gardez en ce moment de vous y préienter. Z U LI M E. Mohadir , & c'est vous qui m'ofez arrêter ? MO HA DIR. Respectez la défense heureuse & néceilaire, Dans |