FA NIE. Une loi de rigueur Contre vous, après tout, ferait-elle écoutée ? A MEN A i D E. Elle attaque Tancrède; elle me fait horreur. Qui lui-même fe craint, & que le peuple abhorre. SCENE SCENE II. AMENAIDE, FANIE, fur le devant. ARGIRE, les Chevaliers au fond. ARGIR E. Chevaliers, - je fuccombe à cet excès d'horreur. Ah! j'efpérais du moins mourir fans deshonneur. (à fa fille avec des fanglots mêlés de colère.) Retirez-vous, fortez.. A MENA ïD E. Qu'entends-je! vous, mon père? ARGIRE. Moi, ton père! - eft-ce à toi de prononcer ce nom,' A MENAIDE (faisant un pas appuyée sur Fanie. ) · Je fuis perdue!... A MENA i D E. Je n'en ai point commis. ARGIR E. Quoi! tu démens ton feing? A MENA ï D E. Non... Tu vois que ARGIR E. le crime eft écrit de ta main. Tout fert à m'accabler, tout fert à te confondre. Ma fille! - il eft donc vrai? — tu n'ofes me répondre! J'ai vécu trop longtems, -- qu'as-tu fait ?.... A MENA ï D E. Aviez-vous fait le vôtre? ARGIR E. Mon devoir. Ah! c'en eft trop, cruelle! Ofes-tu te vanter d'être fi criminelle ? Laiffe moi, malheureufe! ôte toi de ces lieux : Va, fors, une autre main faura fermer mes yeux. A MENAID E (fort, prefque évanouie entre les bras de Fanie.) Je me meurs! SCENE SCENE III. ARGIRE, les Chevaliers. ARGIR E. MES Es amis, dans une telle injure Après fon aveu même, après ce crime affreux, Excufez d'un vieillard les fanglots douloureux. Je dois tout à l'Etat, mais tout à la nature. Vous n'exigerez pas qu'un pére malheureux LOREDAN. Nous plaignons tous, Seigneur, un père refpectable; L'Etat Seigneur, je vous entens. Je fais ce qu'on prépare à cette criminelle; Mais elle était ma fille, & voilà fon époux. Je cède à ma douleur, - je m'abandonne à vous. SCENE IV. LES CHEVALIER S. CATAN E. (il fort.) DEja de la faifir l'ordre eft donné par nous. Sans doute il eft affreux de voir tant de nobleffe, Mais (à Or |