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Le bonheur de Zulime, & le vôtre, peut-être.
Vous êtes trop aimé, vous méritez de l'être.
Allez, de ma rivale heureux & cher époux,
Remplir tous les fermens qu'Atide a faits pour vous.
RAMIR E.

Quoi vous l'avez conduite à ce vaiffeau funefte?

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Des lieux que pour vous feul elle avait en horreur.

RAMIR E.

Atide en ce moment c'eft fait de votre vie.

A TID E.

Eh! ne favez-vous pas que je la facrifie ?

RAMIR E.

Vous êtes en ôtage auprès de Benaffar.
Il n'eft plus d'efpérance, il n'eft plus de départ;

Tout eft perdu.

A TIDE.

Comment ?

T 3

RAMI

RAMIR E.

Où courir ? & que faire ?

Et comment réparer mon crime involontaire ?

A TIDE.

Que dites-vous? quel crime, & quel engagement?

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Benaffar vous pourfuit, vous, Atide, & Zulime.
Le péril le plus grand eft celui qui m'anime.
Seigneur, je viens combattre & mourir avec vous.
J'ai vu ce Benaffar, enflammé de courroux,
Aux fiens qui l'attendaient lui-même ouvrir la porte,
Rentrer accompagné de leur fatale escorte
Courir à fes vaiffeaux, la flamme dans les mains
Il atteftait le ciel vengeur des Souverains :
Sa fureur échauffait les glaces de fon âge.

De

Déja de tous côtés commençait le carnage.

Je me fraye un chemin, je revole en ces lieux.
Sortons.... Entendez-vous tous ces cris furieux?
D'où vient que Benaffar, au fort de la mêlée,
Accufe votre foi lâchement violée ?

Des foldats de Zulime ont quitté fes drapeaux;
Ils ont fuivi fon père, ils marchent aux vaiffeaux.
D'où peut naître un revers fi promt & fi funefte?
RAMIR E.

Allons le réparer, le défefpoir nous refte;
Sauvons du moins Atide, & le fer à la main,
Parmi ces malheureux ouvrons nous un chemin.
Suivez moi. Dieu puiffant! daignez enfin défendre
La vertu la plus pure, & l'amour le plus tendre.
Suivez moi, dis-je.

A TIDE.

O ciel! Ramire! Ah jour affreux !

RAMIR E.

Si vous vivez, ce jour est encor trop heureux.

Fin du troifiéme Alte.

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ACTE

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Remerci

SERAM E.

Emerciez le ciel au comble des tourmens,
D'avoir longtems perdu l'ufage de vos fens.
Il vous a dérobé, propice en fa colère,
Ce combat effrayant d'un amant & d'un père.

ZULIME (jettée dans un fauteuil, & revenant de fon évanouiffement. )

O jour! tu luis encor à mes yeux allarmés,
Qu'une éternelle nuit devrait avoir fermés.
O fommeil des douleurs! mort douce & paffagère!
Seul moment de repos goûté dans ma mifère !
Que n'es-tu plus durable? & pourquoi laiffes-tu
Rentrer encor la vie en ce cœur abatu?

(Se relevant.)

Où fuis-je qu'a-t-on fait! ô crime! ô perfidie!
Ramire va périr ! quel monftre m'a trahie?
J'ai tout fait, malheureufe! & moi feule en un jour
J'ai bravé la nature, & j'ai trahi l'amour.

Quoi! mon père, dis-tu, défend que je l'approche?

SERAM E.

Plus le combat, Madame, & le péril eft proche,
Plus il veut vous fauver de ces objets d'horreur,
Qui préfentés de près à vôtre faible cœur,

Et redoublant les maux dont l'excès vous dévore,
Peut-être vous rendraient plus criminelle encore.

ZULIM E.

Qu'eft devenu Ramire?

SERAM E.

Ai-je donc pû fonger

Dans ces malheurs communs, qu'à vôtre feul danger? Ai-je pû m'occuper que du mal qui vous tue?

ZULIM E.

Qu'est-ce qui s'eft paffé? quelle erreur m'a perdue?
Ah! n'ai-je pas tantôt, dans mes tranfports jaloux,
Des miens contre Zulime allumé le courroux!
J'accufais mon amant; j'eus trop de violence;
On m'a trop obéi: je meurs de ma vengeance.
Va, cours, informe toi des funeftes effets,
Et des crimes nouveaux qu'ont produit mes forfaits.
Jufte ciel je partais, & fur la foi d'Atide!
M'aurait-elle trahie ! On m'arrête. Ah, perfide!...
N'importe apren moi tout, ne me déguife rien,
Raporte moi ma mort; va, cours, vole, & revien.

SE

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