RAMIR E. Si le ciel me rend mon héritage, Valence eft à vos pieds; je ne puis davantage; Et je ne réponds pas..... ZULIM E. Ciel! qu'eft-ce que j'entens! De quelle bouche, hélas! en quels lieux! en quel tems! RAMIR E. Je vous y mène en Reine, & mon peuple à genoux, En imitant fon Roi fléchira devant vous. ZULIM E. Ton peuple! tes refpects! quel prix de ma tendreffe! Moi, madame! A TIDE. ZULIM E. Ainfi j'étais trompée. Quel voile fe déchire, & quels coups m'ont frapée ! Je revole à mon père: il a plaint mes erreurs ; A TIDE. Madame! RAMIR E. Atide! ô ciel! A TIDE. Madame, écoutez-vous ce défespoir mortel? C'eft vôtre ouvrage, hélas! que vous allez détruire. Vous vous perdez! Eh quoi, vous balancez, Ramire! ZULIM E. Madame, épargnez vous ces tranfports empreffés; Son Son filence & vos pleurs m'en ont appris affez. Je vois fur mon malheur ce qu'il faut que je pense, J'ai prodigué pour vous la plus tendre amitié; A mes yeux indignés ne vous préfentez plus. RAMIR E. Non, madame, & je perdrai la vie, Avant d'être témoin de tant d'ignominie. ZULIM E. Parjure, Ta fureur à ce point infulte à mon injure; Tu m'outrages pour elle! Ah vil couple d'ingrats! Ainfi que tu l'étais de mes vœux égarés. Tu te trompes, barbare...... A moi, gardes, courez, Qu'il efface ma honte, & que mes yeux mourans SCENE IV. A TIDE, RAMIR E. RAMIR E. AH! fuyez fa vengeance, Atide, & que je meure. A TIDE. Non, je veux qu'à fes pieds vous vous jettiez für l'heure; Ramire, il faut me perdre, & vous justifier, Laiffer périr Atide, & même l'oublier. Vous ! RAMIR E. ATID E. Vos jours, vos devoirs, vôtre reconnaiffance, Avec ce trifte hymen n'entrent point en balance. Nos liens font facrés, & je les brife tous: Mon cœur vous idolâtre, & je renonce à vous! RAM IR E. Vous Atide! A TIDE. Il le faut; partez fous ces aufpices. Ma rivale aura fait de moindres facrifices. Mes mains auront brifé de plus puiffans liens ; RAMIR E. Vos bienfaits font affreux! l'idée en eft un crime. A TID E. Je mourrai, j'y confens: mais efpérez encore; Sa colère trompait fon efprit agité. Confiez vous à moi; mon amour le mérite. Je vous réponds de tout, foufrez que je vous quitte, Soufrez. (elle fort.) RAMIR E. Non je vous fuis. SCENE |