C'est vous qui m'y guidez. RAMIR E. C'est à vous de juger Qu'on a tout à fouffrir chez un peuple étranger; ZULIM E. Qu'importe à notre amour, ou leurs moeurs ou leurs droits? Vôtre peuple eft le mien, vos loix feront mes loix. RAMIR E. Je fuis loin d'être ingrat, non, mon cœur ne peut l'être. Sans doute.... ZULIM E. RAMIR E. Mais en moi vous ne verriez qu'un traître, Si tout prêt à partir je cachais à vos yeux Un obftacle! ZULIM E. RA RAMIR E. Une loi formidable, éternelle. ZULIM E. Vous m'arrachez le cœur; achevez, quelle eft-elle ? RAMIR E. C'est la religion... Je fais qu'en vos climats, ZULIM E. Je t'entens, cher Ramire, il faut t'ouvrir mon cœur. Fidèle 4 Fidèle à mon époux & foumife à mon maître, Adreffons l'un & l'autre au Dieu de tes autels Ces pleurs que l'amour verfe, & ces vœux folemnels. Qu'Atide y foit préfente; elle aproche; elle m'aime; Que fon amitié tendre ajoute à l'amour même. Atide! RAMIRE. C'en eft trop ; & mon cœur déchiré... SCENE III. ZULIME, RAMIRE, ATIDE. Madame, A TIDE. Adame, dans ces murs vôtre père est entré. Sa voix de ce palais s'eft fait ouvrir la porte. A l'afpect de fes pleurs & de fes cheveux blancs, Vos gardes interdits baiffant pour lui les armes, ZULIM E. O mon père, ô mon roi ! Devoir, nature, amour, qu'exigez-vous de moi ? A TIDE. Il va, n'en doutez point, demander nôtre vie. RAMIR E. Donnez lui tout mon fang, je vous le facrifie; ZULIM E. Dans l'état où je fuis Pouvez-vous bien, cruel, irriter mes ennuis? Tombent, tombent fur moi, les traits de fa vengeance! C'est le premier moment où je puis fouhaiter Allez, trop digne époux de la trifte Zulime, A TIDE. Qu'entens - je? fon époux! RA RAMIR E. On vient, fuivez mes pas Plaignez mon fort, Atide, & ne m'accufez pas. SCEN E IV. ZULIME, BENASSAR. ZULIM E. LE voici, je friffonne, & mes yeux s'obfcurciffent. Terre, que devant lui tes gouffres m'engloutiffent.. BENASSA R.. C'eft elle. ZULIM E. O défefpoir! BENAS SA R. Tu détournes les yeux, & tu crains de me voir ZULIM E.. Je me meurs! Ah mon père! BENASSAR.. Toi l'efpoir & l'horreur de ma trifte famille, Toi qui dans mes chagrins étais mon feul recours, Tu |