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Car pourquoi l'action de Joad ferait-elle confacrée ?

Dieu n'aprouve certainement pas tout ce que l'hiftoire des Juifs rapporte. L'Esprit Saint a préfidé à la vérité avec laquelle tous ces livres ont été écrits. Il n'a pas préfidé aux actions per-* verfes dont on y rend compte. Il ne loue ni les menfonges d'Abraham, d'Ifaac & de Jacob, ni la circoncifion impofée aux Sichémites pour les égorger plus aifément, ni l'incefte de Juda avec Thamar fa belle-fille, ni même le meurtre de l'Egyptien par Moyfe. Il n'eft point dit que le Seigneur approuve l'affaffinat d'Eglon Roi des Moabites par Aod ou Eud; il n'eft point dit qu'il approuve l'affaffinat de Sizera par Jael, ni qu'il ait été content que Jephté, encore teint du fang de fa fille, fit égorger quarante-deux mille hommes d'Ephraim au paffage du Jourdain, parce qu'ils ne pouvaient pas bien prononcer Shibolet. Si les Benjamites du village de Gabaa voulurent violer un Lévite, fi on maffacra toute la tribu de Benjamin, à fix cent perfonnes près, ces actions ne font point citées avec éloge.

Le St. Efprit ne donne aucune louange à David pour s'être mis, avec cinq cent brigands chargés de dettes, du parti du Roitelet Akis ennemi de fa patrie, ni pour avoir égorgé les vieillards, les femmes, les enfans & les beftiaux des villages alliés du Roitelet, auquel il avoit juré fidélité, & qui lui avoit accordé fa protection. L'Ecriture ne donne point d'éloge à Salomon

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pour avoir fait affaffiner fon frère Adonija, ní à Bahafa pour avoir affaffiné Nadab, ni à Zimri ou Zamri pour avoir affaffiné Ela & toute fa famille, ni à Amri ou Homri pour avoir fait périr Zimri, ni à Jéhu pour avoir affaffiné * Joram.

Le Saint Efprit n'aprouve point que les ha bitans de Jérufalem affaffinent le Roi Amafias fils de Joas, ni que Sellum fils de Jabès af faffine Zacharias fils de Jéroboam, ni que Manahem affaffine Sellum fils de Jabés, ni que Facée fils de Romeli affaffine Facéia fils de Manahem, ni qu'Ozée fils d'Ela affaffine Facée fils de Romeli. Il femble au contraire que ces abominations du peuple de Dieu font punies par une fuite continuelle de défaftres prefque auffi grands que fes forfaits.

Si donc tant de crimes & tant de meurtres ne font point excufés dans l'Ecriture, pourquoi le meurtre d'Athalie ferait-il confacré fur le théatre?

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Certes, quand Athalie dit à l'enfant, Je pré-. tends vous traiter comme mon propre fils; Jozabeth pouvait lui répondre :,, Eh bien, Madatraitez-le donc comme vôtre fils, car il l'eft: vous êtes fa grand'mère; vous n'avez que lui d'héritier; je fuis fa Tante: vous êtes vieille; vous n'avez que peu de tems à vivre; cet enfant doit faire vôtre confolation. Si un étranger & un fcélerat ,, comme Jéhu, Melk de Samarie, affaffina votre père & votre mère; s'il fit égorger foi

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xante & dix fils de vos frères, & quarantedeux de vos enfans, il n'eft pas poffible que » pour vous venger de cet abominable étranger, vous prétendiez maffacrer le feul petitfils qui vous refte: vous n'êtes pas capable d'une démence fi exécrable & fi abfurde: ni mon mari, ni moi ne pouvons avoir la fureur infenfée de vous en foupçonner : ni » un tel crime, ni un tel foupçon ne font dans la nature. Au contraire on éléve fes petitsfils pour avoir un jour en eux des vengeurs. Ni moi, ni perfonne ne pouvons croire que vous ayez été à la fois dénaturée & infenfée. Elevez donc le petit Joas; j'en aurai foin, moi qui fuis fa tante, fous les yeux de fa grand' mère.

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Voilà qui eft naturel, voilà qui eft raisonnable: mais ce qui ne l'eft peut-être pas, c'eft qu'un prêtre dife; J'aime mieux expofer le petit enfant à périr, que de le confier à fa grand' mère; j'aime mieux tromper ma Reine, & lui promettre indignement de l'argent pour l'affaffiner, & rifquer la vie de tous les Lévites par cette confpiration, que de rendre à la Reine fon petit-fils. Je veux garder cet enfant, & égorger fa grand' mère, pour conferver plus longtems mon autorité. C'eft là au fonds la conduite de ce prêtre.

J'admire comme je le dois, la difficulté furmontée dans la tragédie d'Athalie, la force, la pompe, l'élégance de la verfification, le beau contrafte du guerrier Abner & du prêtre Mathan. J'excufe la faibleffe du rôle de Jofabeth; Théatre. Tom. V.

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j'excufe quelques longueurs; mais je crois que fi un Roi avait dans fes états un homme tel que Joad, il ferait fort bien de l'enfermer.

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Profanes, c'en est trop. Arrêtez, respectez
Et le Dieu qui vous parle, & fes folemnités.

L ferait à fouhaiter que cette fcène pût être représentée dans la place qui conduit au périftile du temple; mais alors cette place occu❤ pant un grand efpace, le veftibule un autre, & l'intérieur du temple ayant une affez grande profondeur, les perfonnages qui paraiffent dans ce temple ne pouraient être entendus. Il faut donc que le fpectateur fupplée à la décoration qui manque.

On a balancé longtemps fi on laifferait l'idée de ce combat fubfifter, ou fi on la retrancherait. On s'eft déterminé à la conferver, parce qu'elle parait convenir aux mœurs des perfonnages, à la piéce qui est toute en fpectacles, & que l'Hierophante femble y foutenir la dignité de fon caractère. Les duels font plus fréquens dans l'antiquité qu'on ne penfe. Le premier combat dans Homère eft un duel à la tête des deux armées, qui le regardent, & qui

font

font oifives; & c'eft précisément ce que propo

fe Caffandre.

ACTE V.

SCENE

DERNIERE.

Apprends que je t'adore & que je m'en punis. (Olimpie en fe jettant dans le bucher.")

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fuicide eft une chofe très-commune fur la fcène Françaife. Il n'eft pas à craindre que ces exemples foient imités par les fpectateurs. Cependant, fi on mettait fur le théatre un homme tel que le Caton d'Adiffon, philofophe & citoyen, qui ayant dans une main le Traité de l'immortalité de l'ame de Platon, & une épée dans l'autre, prouve par les raifonnemens les plus forts, qu'il eft des conjonctures, où un homme de courage doit finir fa vie, il eft à croire que les grands noms de Platon, & de Caton réunis, la force des raifonnemens & la beauté des vers, pouraient faire un affez puiffant effet fur des ames vigoureuses & fenfibles, pour les porter à l'imitation dans ces momens malheureux où tant d'hommes éprouvent le dé goût de la vie.

Le fuicide n'eft pas permis parmi nous, Il n'était autorifé chez les Grecs, ni chez les

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