Je vous prends en ces lieux pour fon juge & le mien. On vous verra, madame, & du moins je l'efpère, La nature a des droits. Statira dans les cieux OLIMPI E. J'y confens mais je veux que vous me refpectiez. CASSANDRE. Je le dois, je le jure, & vous devez connaître ANTIGONE. Oui," je le jure auffi, bien fûr que vôtre cœur Pour ce rival barbare eft pénétré d'horreur. Pro Prononcez, j'y foufcris. OLIMP I E. Songez, quoi qu'il en coûte, Vous-même l'avez dit, qu'Alexandre m'écoute. ANTIGONE. Décidez devant lui. CASSANDRE. J'attends vos volontés. OLIMPI E. Connaiffez donc ce cœur que vous perfécutez, Apprenez plus, fachez que je l'ai mérité. J'ai trahi mes parens, quand j'ai pu les connaître ; Je trouvais une mère en ce féjour d'effroi, Elle eft morte en mes bras, elle eft morte pour moi. ANTIGONE. Ainfi vous pouvez me braver! Outrager vôtre mère, & trahir la nature! OLIMP I E. A fes mânes, à vous, je ne fais point d'injure; Je vous laiffe en juger: vous connaiffez vos crimes, Réparez les un jour. CASSANDRE. Je ne puis vous toucher ! Je ne peux adoucir cette horreur qui vous preffe ! OLIMPI E. Je vais vous éclaircir: gardez vôtre promeffe. (Le temple s'ouvre ; on voit le bucher enflammé. ) SCENE SCENE DERNIERE. OLIMPIE, CASSANDRE, ANTIGONE, L'HIEROPHANTE, Prètres, Prêtreffes. Prince LA PRETRESSE inférieure. Rinceffe, il en eft tems. OLIMPIE (à Caffandre.) Vois ce fpectacle affreux! Caffandre, en ce moment plains toi fi tu le peux. Contemple ce bucher, contemple cette cendre, CASSANDRE. M'immoler. OLIMPIE (Elle monte fur l'eftrade de l'autel qui eft près du bucher. Les prêtresses lup préfentent les offrandes.) Ton arrêt eft dicté par ta voix. -- Attends ici le mien. Vous, mânes de ma mère, Vous recevrez des dons qui pourront vous calmer. Tu crois mes lâches feux de mon ame bannis; Ciel ! (Elle fe frappe, & fe jette dans le bucher.) Elle n'eft déja plus, tous nos efforts font vains. (Reve * L'Hierophante, les prêtres, & les prêtreffes témoignent leur étonnement & leur confternation. |