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N'eft point fait pour conclure un tel engagement
Vous-même l'avouez; & cette heure dernière,
Où ma mère a vécu, doit m'occuper entière. -
Au bucher qui l'attend vous allez la porter?

L'HIEROPHANT E.

De ces triftes devoirs il faut nous acquitter.
Une urne contiendra fa dépouille mortelle ;
Vous la recueillerez.

OLIMP I E.

Sa fille criminelle

A caufé fon trépas. Cette fille du moins
A fes mânes vengeurs doit encor quelques foins.

L'HIER OPHANT E.

Je vais tout préparer.

OLIMPI E.

Par vos loix que j'ignore,

Sur ce lit embrafé puis-je la voir encore?
Du funèbre apareil pourrai - je m'aprocher?
Pourrai - je de mes pleurs arrofer fon bucher?

L' HIEROPHANT E.

Hélas! vous le devez; nous partageons vos larmes. Vous n'avez rien à craindre; & ces rivaux en armes

Ne

Ne pourront point troubler ces devoirs douloureux.
Préfentez des parfums, vos voiles, vos cheveux,
Et des libations la trifte & pure offrande.
(Les prêtresses placent tout cela fur un autel.)

OLIMPIE (à l'Hierophante.)

C'est l'unique faveur que fa fille demande.

(à la prêtreffe inférieure.)

-Toi qui la conduifis dans ce féjour de mort,
Qui partageas quinze ans les horreurs de fon fort,
Va, revien m'avertir quand cette cendre aimée
Sera prête à tomber dans la foffe enflammée.
Que mes derniers devoirs, puifqu'ils me font permis
Satisfaffent fon ombre,-il le faut.

LA PRÊTRESS E.

J'obéis.
(Elle fort.)

OLIMPIE (à PHierophante.)

Allez donc; élevez cette pile fatale,
Préparez les ciprès, & l'urne fépulcrale;
Faites venir ici ces deux rivaux cruels;

Je prétends m'expliquer aux pieds de ces autels,
A l'aspect de ma mère, aux yeux de ces prêtreffès,
Témoins de mes malheurs, témoins de mes promeffes.
Mes fentimens, mon choix vont être déclarés.

Vous les plaindrez peut-être

& les aprouverez.

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L'HIEROPHANT E.

De vos deftins encor vous êtes la maîtreffe.

Vous n'avez que ce jour, il fuit, & le tems preffe.

(Il fort avec les prêtres.)

SCENE IV.

OLIMPIE fur le devant, les Prêtreffes en demi

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cercle au fond.

OLIMPI E.

Toi, qui dans mon cœur à ce choix réfolu, Ufurpas à ma honte un pouvoir abfolu, Qui triomphes encor de Statira mourante, D'Alexandre au tombeau, de leur fille tremblante, De la terre & des cieux contre toi conjurés, Régne, amant malheureux, fur mes fens déchirés. Si tu m'aimes hélas! fi j'ofe encor le croire, Va, tu payeras bien cher ta funefte victoire.

SCENE V.

OLIMPIE,

EH

CASSANDRE,

les Prêtreffes.

CASSANDR E.

H bien, je viens remplir mon devoir & vos vœux. Mon fang doit arrofer ce bucher malheureux. Acceptez mon trépas, c'eft ma feule espérance; Que ce foit par pitié plutôt que par vengeance.

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Il n'eft plus de pardon pour ce grand criminel.
Efclave infortuné du deftin qui me guide,
Mon fort en tous les tems eft d'être parricide.
(Il se jette à genoux. )

Mais je fuis ton époux, mais malgré fes forfaits,
Cet époux t'idolâtre encor plus que jamais.
Refpecte en m'abhorrant cet hymen que j'attefte.

Dans

Dans l'univers entier Caffandre feul te refte.
La mort eft le feul Dieu qui peut nous féparer.
Je veux en périffant te voir & t'adorer.
Venge-toi, puni - moi : mais ne fois point parjure.
Va, l'hymen eft encor plus faint que la nature.

OLIM PIE.

Levez vous, & ceffez de profaner du moins
Cette cendre fatale & mes funèbres foins.

'Quand fur l'affreux bucher dont les flammes s'allument,
De ma mère en ces lieux les membres fe confument,
Ne fouillez pas ces dons que je dois préfenter;
N'approchez pas, Caffandre, & fachez m'écouter.

SCENE VI.

OLIMPIE, CASSANDRE,

ANTIGONE, Prêtreffes.

ANTIGONE.

Enfin, vôtre vertu ne peut plus s'en défendre.

Statira vous dictait l'arrêt qu'il vous faut rendre.
J'ai refpecté les morts, & ce jour de terreur.
Vous en pouvez juger, puifque mon bras vengeur
N'a point encor de fang inondé cet afyle,
Puifqu'un moment encor à vos ordres docile,

Je

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