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Réfignez-vous au ciel, vous n'avez plus que lui.

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L'HIER OPHANT E.

Tout eft perdu. Les deux Rois furieux, Foulant aux pieds les loix, armés contre les Dieux, Jufques dans les parvis de l'enceinte facrée, Encourageaient leur troupe au meurtre préparée. Déja coulait le fang, déja le fer en main

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Caffandre jufqu'à vous fe frayait un chemin.

J'ai marché contre lui, n'ayant pour ma défense
Que nos loix qu'il oublie, & nos Dieux qu'il offense.
Votre mère éperdue, & s'offrant à fes coups,

L'a cru maître à la fois & du temple & de vous.
Laffe de tant d'horreurs, laffe de tant de crimes,
Elle a faifi le fer qui frappe les victimes,

L'a plongé dans ce flanc où le Ciel irrité
Vous fit puifer la vie & la calamité.

OLIMPIE tombant entre les bras d'une prêtreffe. Je meurs. Soutenez-moi :-marchons.-Vit-elle encore? L'HIER OPHANT E.

Caffandre eft a fes pieds, il gémit, il l'implore,
Il ofe encor prêter fes funeftes fecours

Aux innocentes mains qui raniment fes jours.
Il s'écrie, il s'accufe, il jette au loin fes armes.

OLIMPI E fe relevant.

Caffandre à fes genoux!

L'HIER OPHANT E.

Il les baigne de larmes.

A fes cris, à nos voix elle rouvre les yeux;
Elle ne voit en lui qu'un monftre audacieux,
Qui lui vient arracher les reftes de fa vie,
Par cette main funefte en tout tems pourfuivie.
Faible, & fe foulevant par un dernier effort,

Elle

Elle tombe, elle touche au moment de la mort.
Elle abhorre à la fois Caffandre & la lumiére,

Et levant à regret fa débile paupière,

Allez, m'a-t-elle dit, miniftre infortuné
D'un temple malheureux par le fang profané
Confolez Olimpie : elle m'aime, & j'ordonne
Que pour venger fa mère, elle épouse Antigone.

OLIMPI E.

Allons mourir près d'elle. -Exaucez moi, grands Dieux! Venez, guidez mes pas; venez fermer nos yeux.

L'HIER OPHANT E.

Armez vous de courage; il doit ici paraitre.

OLIMPI E.

J'en ai befoin, Seigneur & j'en aurai peut-être.

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Fin du quatriéme Acte.

ACTE

A CTE V.

SCENE I

ANTIGONE, HERMAS (dans le périftile. )

HERMA S.

LA pitié doit parler, & la vengeance eft vaine.

Un rival malheureux n'eft pas digne de haine.
Fuyez ce lieu funefte. Olimpie aujourd'hui,
Seigneur, fera perdue, & pour vous, & pour lui.

ANTIGONE.

Quoi! Statira n'eft plus!

HERMA S.

C'est le fort de Caffandre,

D'être toujours funefte au grand nom d'Aléxandre.
Statira fuccombant au poids de fa douleur,
Dans les bras de fa fille expire avec horreur.
La fenfible Olimpie à fes pieds étendue,
Semble exhaler fon ame à peine retenue.
Les ministres des Dieux, les prêtreffes en pleurs,
En mêlant leurs regrets accroiffent leurs douleurs.
Caffandre épouvanté fent toutes leurs atteintes.

Le

Le temple retentit de fanglots & de plaintes.
On prépare un bucher & ces vains ornemens,
Qui rappellent la mort au regard des vivans.
On prétend qu'Olimpie en ce lieu folitaire
Habitera l'afyle où s'enfermait fa mère;
Qu'au monde, à l'himenée arrachant fes beaux jours
Elle confacre aux Dieux leur déplorable cours;
Et qu'elle doit pleurer dans l'éternel filence
Sa famille, fa mère, & jufqu'à fa naiffance.

ANTIGONE.

Non, non, de fon devoir elle fuivra les loix.
J'ai fur elle à la fin d'irrévocables droits.
Statira me la donne : & fes ordres fuprêmes

Au moment du trépas font les loix des Dieux mêmes.
Ce forcené Caffandre, & fa funefte ardeur,

Au fang de Statira font une jufte horreur.

HERMA S.

Seigneur, le croyez-vous ?

ANTIGONE.

Elle-même déclare

Que fon cœur défolé renonce à ce barbare.

S'il ofe encor l'aimer, j'ai promis fon trépas.
Je tiendrai ma parole, & tu n'en doutes pas.

HERMAS

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