Résignez - vous au ciel, vous n'avez plus que lui.
O fille auguste & chère! La veuve d'Aléxandre....
Ah! justes dieux!- ma mère!
Tout est perdu. Les deux Rois furieux, Foulant aux pieds les loix, armés contre les Dieux , Jusques dans les parvis de l'enceinte facrée, Encourageaient leur troupe au meurtre préparéc. Déja coulait le fang, déja le fer en main ,
Cal
Cassandre jusqu'à vous se frayait un chemin. J'ai marché contre lui , n'ayant pour ma défense Que nos loix qu'il oublie, & nos Dieux qu'il offense. Votre mère éperdue , & s'offrant à ses coups , La cru maitre à la fois & du temple & de vous. Lasse de tant d'horreurs, laffe de tant de crimes, Elle a faisi le fer qui frappe les victimes , L'a plongé dans ce flanc où le Ciel irrité Vous fit puiser la vie & la calamité.
OLIMPIE tombant entre les bras d'une prétresse. Je meurs.--Soutenez-moi :-marchons.-Vit-elle encore ?
Cassandre est a ses pieds, il gémit, il l'implore , Il ose encor preter fes funestes fecours Aux innocentes mains qui raniment ses jours. Il s'écrie, il s’accuse, il jette au loin ses armes.
OLIMP I E se relevant.
Il les baigne de larmes. A fes cris , à nos voix elle rouvre les yeux ; Elle ne voit en lui qu'un monstre audacieux, Qui lui vient arracher les restes de fa vie, Par cette main funeste en tout tems poursuivie. Faible, & fe foulevant par un dernier effort,
Elle tombe , elle touche au moment de la mort. Elle abhorre à la fois Cassandre & la lumiére, Et levant à regret fa débile paupiére, Allez , n'a-t-elle dit, ministre infortuné D'un temple malheureux par le fang profané, Consolez Olimpie : elle m'aime , & j'ordonne Que pour venger sa mère, elle épouse Antigone.
Allons mourir près d'elle. _Exaucez moi, grands Dieux ! Venez, guidez mes pas ; venez fermer nos yeux.
Armez vous de courage; il doit ici paraitre.
J'en ai besoin, Seigneur , - & j'en aurai peut-être.
L A pitié doit parler , & la vengeance eft vaine.
Un rival malheureux n'est pas digne de haine. Fuyez ce lieu funeste. Olimpie aujourd'hui , Seigneur , sera perdue , & pour vous, & pour lui.
Quoi ! Statira n'est plus !
C'est le sort de Catlandre, D'être toujours funeste au grand nom d'Alexandre. Statira succombant au poids de fa douleur, Dans les bras de sa fille expire avec horreur. La sensible Olimpie à ses pieds étendue , Semble exhaler fon ame à peine retenue. Les ministres des Dieux, les prêtresles en pleurs, En mêlant leurs regrets accroissent leurs douleurs. Calandre épouvanté sent toutes leurs atteintes.
Le temple retentit de sanglots & de plaintes. On prépare un bucher & ces vains ornemens , Qui rappellent la mort au regard des vivans. On prétend qu'Olimpie en ce lieu solitaire Habitera l'asyle où s'enfermait sa mère; Qu'au monde , à l'himenée arrachant ses beaux jours Elle consacre aux Dieux leur déplorable cours ; Et qu'elle doit pleurer dans l'éternel silence Sa famille , sa mère , & jusqu'à sa naissance.
Non, non, de son devoir elle suivra les loix. J'ai fur elle à la fin d'irrévocables droits. Statira me la donne : & ses ordres suprêmes Au moment du trépas sont les loix des Dieux mênies, Ce forcené Cassandre, & sa funeste ardeur, ku fang de Statira font une juste horreur.
Seigneur , le croyez-vous ?
Elle-même déclare Que son cour désolé renonce à ce barbare. S'il ofe encor l'aimer , j'ai promis son trépas. Je tiendrai ma parole, & tu n'en doutes pas.
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