C'est un forfait de plus. -Fuis-moi; ces entretiens CASSANDRE. Craignez d'en commettre un plus funeste peut-être, OLIMPI E. Arrête, malheureux. D'Antigone & de toi je rejette les vœux. CASSANDRE. Eh bien, de mon rival fi l'amour vous affenfe, M 4 Tout Tout fouillé que je fuis du fang qui vous fit naître, Ma mère! OLIMP I E. Quoi! ta bouche a prononcé fon nom! Ah! fi le repentir, fi la compaffion, Si ton amour au moins peut fléchir ton audace, CASSANDRE. Non, fans vous je n'en faurais fortir, A me fuivre à l'inftant vous devez confentir. Chère époufe, venez. (Il la prend par la main.) OLIMPIE (la retirant avec transport.) Traite moi donc comme elle. Frape une infortunée à fon devoir fidelle. Dans ce cœur défolé porte un coup plus certain. Tout mon fang fut formé pour couler fous ta main. Frape, dis - je. CASSANDR E. Ah! trop loin vous portez la vengeance; J'eus moins de cruauté, j'eus moins de violence. Le Le ciel fait faire grace, & vous favez punir; Mais c'est trop être ingrate, & c'eft trop me haïr. OLIMPI E. Ma haine eft-elle jufte, & l'as-tu méritée? - CASSANDRE. Non, rien ne nous fépare. Quand vous auriez Caffandre encor plus en horreur, Quand vous m'épouferiez pour me percer le cœur, Vous me fuivrez. -Il faut que mon fort s'accomplisse. Laiffez moi mon amour, du moins pour mon fupplice. Ce fupplice eft fans terme, & j'en jure par vous. Haïffez, puniffez, mais fuivez vôtre époux. SCENE VI. CASSANDRE, OLIMPIE, SOSTÉ NE. SOSTÉN E. PAraiffez, ou bientôt Antigone l'emporte. 11 parle à vos guerriers, il affiége la porte. Π Il féduit vos amis près du temple affemblés. CASSANDRE. pour votre vie. A mon rival ainfi vous m'immolez ! OLIMPI E. Moi! vouloir ton trépas! Va, j'en fuis incapable. CASSANDRE. Sans vous le jour m'eft exécrable, Et s'il m'est conservé, je revole en ces lieux, Je vous arrache au temple, ou j'y meurs à vos yeux. Il fort avec Softéne. SCENE VII. OLIMPIE (Seule.) M Alheureuse !—Et c'est lui qui caufe mes allarmes! Je Je m'abandonne à vous, c'est par vous que je jure Sur cet autel, hélas! j'ai fait d'autres fermens. - Ayez quelque pitié d'une ame déchirée, Que peut donc fur foi-même une faible mortelle ? Je déchire en pleurant ma bleffure cruelle: Et ce trait malheureux que ma main va chercher, Je l'enfonce en mon cœur, au lieu de l'arracher. SCENE VIII. OLIMPIE, L'HIEROPHANTE, Pontife OLIMPI E, Ontife, où courez-vous? Protégez ma faiblesse. |