Elle le peut fans honte, à moins que fa clémence Que la nature donne, & que rien n'affaiblit. Qu'ofez-vous attenter, quand c'est à vous d'attendre (Il fort avec fa fuite.) ANTIGONE. C'eft affez, j'y fouscris, Pontife, elle est à moi. (Antigone fort avec Hermas.) SCENE IV. CASSANDRE, SOSTENE (dans le périftile.) CASSANDRE. Elle n'y fera pas, cœur barbare & fans foi. Arrachons-la, Softéne, à ce fatal afyle, A l'espoir infolent de ce coupable habile, Sos SOSTÉN E. Il féduit Statira, feigneur, il s'autorife Et des loix qu'il viole, & des dieux qu'il méprife. CASSANDRE. Enlevons-la, te dis-je, aux dieux que j'ai fervis, De la main de Caffandre à la main d'un rival! SOSTENE. Il ne vous l'ôte point: ce cœur docile & tendre, Vos coups dans les combats portés à l'avanture C'est un malheur pour vous que permirent les Dieux. CASSANDRE. Vainement cette idée appaise mes tourmens. Ne s'approchait des Dieux que pour s'approcher d'elle.' ( apercevant Olimpie.) SOSTÉN E. Hélas! la voyez-vous en proie à fes douleurs? CASSANDR E. Au temple, à cet autel, il eft tems qu'on l'enléve. ( Softène fort.). SCENE SCENE V. CASSANDRE, OLIMPIE ( courbée fur l'autel fans voir Caffandre. ) OLIMPI E. Qu Ue mon cœur fe fouléve! Qu'il eft défefpéré ! - qu'il fe condamne! - Hélas! (apercevant Caffandre.) Que vois - je! CASSANDR E. Vôtre époux. OLIMPI E. Non, vous ne l'êtes pas. Non, Caffandre - jamais ne prétendez à l'ètre. CASSANDRE. Eh bien, j'en fuis indigne, & je dois me connaître. OLIMP. I E. Pourquoi les conferver? CASSANDR E. Au fortir de l'enfance, Ai-je affez refpecté vôtre aimable innocence? Vous ai-je idolatrée ? OLIMPI E. Ah! c'est là mon malheur. CASSANDRE. Après le tendre aveu de la plus pure ardeur, OLIMPI E. Hélas! il eft trop vrai! Que le courroux célefte CASSANDRE, Vous m'aimiez, Olimpie! OLIMPI E. Ah! pour comble d'horreur, Ne me reproche pas ma déteftable erreur. C'est |