ANTIGONE, HERMAS, (dans le périftile.) V HERM A S. Ous me l'aviez bien dit; les faints lieux profanés Aux horreurs des combats vont être abandonnés. Vos foldats près du temple occupent ce paffage. Caffandre yvre d'amour, de douleur & de rage, Des Dieux qu'il invoquait défiant le courroux, Par cet autre chemin s'avance contre vous. Le fignal eft donné: mais dans cette entreprise Entre Caffandre & vous le peuple se divise. 1 ANTIGONE ( en fortant. ) Je le réunirai. SCENE II. ANTIGONE, HERMAS, CASSANDRE, SOSTEN E. CASSANDRE ( arrêtant Antigone. ) Dem Emeure, indigne ami, Infidèle allié, détestable ennemi, M'ofes-tu difputer ce que le ciel me donne ? ANTIGONE. Oui. Quelle eft la surprise où ton cœur s'abandonne ! Ce n'eft qu'en la trompant que tu pus être aimé. Mais veux-tu conferver nôtre antique alliance? CAS Eh bien? CASSANDRE. ANTIGONE. Cède Olimpie, & rien ne nous fépare. Je périrai pour toi; finon, je te déclare CASSANDRE. Je n'aurai pas de peine, & je venais te faire ANTIGONE. Que prétens tu? CASSAN DR E. Si dans ton ame atroce il eft quelque vertu, Je Je ne fus pas admis au commerce des Dieux, ANTIGONE. J'y confens avec joïe: & fois fûr qu'Olimpie (Ils mettent l'épée à la main.) SCENE III. CASSANDRE, ANTIGONE, HERMAS, SOSTÉN E. L'HIEROPHANTE fort du Temple précipitam ment avec les prêtres & les initiés, qui se jettent avec une foule de peuple entre Caffandre & Antigone, & les défarment. PRofan L'HIEROPHANT E. Rofanes, c'en est trop. Arrêtez, refpectez Et le Dieu qui vous parle, & fes folemnités. Prêtres, initiés, peuple, qu'on les fépare. Banniffez du lieu faint la difcorde barbare. Expiez vos forfaits. Glaives, difparaiffez. Pardonne Pardonne, Dieu puiffant! vous Rois, obéiffez. CASSANDRE. Je cède au Ciel, à vous. ANTIGONE. Je perfifte; & j'atteste Les mânes d'Alexandre & le courroux céleste, CASSANDRE. Sans doute il le ferait fi tu l'avais formé. L'HIER OPHANT E. D'un efprit plus remis, d'un cœur moins enflammé, Rendez vous à la loi, refpectez fa juftice. Elle eft commune à tous, il faut qu'on l'accompliffe. La cabane du pauvre, & le trône des rois Egalement foumis entendent cette voix. Elle aide la faibleffe, elle est le frein du crime, Et délie à l'autel l'innocente victime. Si l'époux, quel qu'il foit, & quel que foit fon rang, Des parens de fa femme a répandu le fang Fût-il purifié dans nos facrés mystères, Par le feu de Vefta, par les eaux falutaires, Son épouse en un jour peut, former d'autres nœuds. Théatre Tom. V. M Elle |