MA SCENE VI. STATIRA, OLIMPIE, STATI RA, A fille, c'eft par toi que je romps la barrière Et je rentre un moment dans ce monde pervers, Permettez, pour la première fois, Que je vous faffe entendre une timide voix. Je vous chéris, ma mère, & je voudrais répandre Le Le fang que je reçus de vous & d'Aléxandre, STATI R A. O ma chére Olimpie! OLIMPI E. Oferai - je encor dire Que vôtre afyle obscur est le trône où j'aspire! STATI R A. Des larmes ! Eh pour qui les vois - je ici répandre? Eft-ce elle que j'entens? OLIMP I E. Ma mère... STA Finis ce trouble affreux; parle, dis-je. OLIMP I E. Ah! Madame, Je fens trop de quels coups je viens de vous fraper. Mais je vous chéris trop pour vouloir vous tromper. Prête à me féparer d'un époux fi coupable, Je le fuis, mais je l'aime. STATI R A. O parole exécrable! Dernier de mes momens, cruelle fille, hélas ! OLIMPI E. Je me jette à vos pieds.. STATIR A. Fille dénaturée ! Fille trop chère !... OLIMPI E. Hélas! de douleurs dévorée, Tremblante à vos genoux, je les baigne de pleurs. Par les Dieux, par mon nom, par vous, par la nature, Répandra tout fon fang avant que d'être à lui. Ne Ne confidérez point ma faibleffe & mon âge; STATI R A. Tu peux mourir, dis-tu, fille inhumaine & chère! OLIMPI E. Arrachez moi ce cœur vous verrez qu'un époux, Quelque cher qu'il me fût, y régnait moins que vous. Vous y reconnaîtrez ce pur fang qui m'anime. Pour me juftifier prenez vôtre victime, Immolez vôtre fille. STATI R A. Ah! j'en crois tes vertus. OLIMPI E. Qui de nous deux, ô Ciel! eft la plus miférable? Fin du troifiéme Acte. ACTE |