STATIRA (courant embraffer Olimpie.) Ah! mon cœur déchiré me l'a dit avant vous. Quoi! vous feriez ma mère, & vous en gémiffez! STATI R A. Non, je bénis les Dieux trop longtems courroucés. OLIMPI E. Ah! fi dans vôtre flanc Olimpie a puifé la fource de fon fang, Si j'en crois mon amour, fi vous êtes ma mère, L'HIER OPHANT E. Oui, vous êtes fon fang, vous n'en pouvez douter, Pourrez-vous toutes deux avec lui réunies Concilier enfin deux races ennemies? OLIMPI E. Qui? lui! vôtre ennemi! tel ferait mon malheur ! STA STATI R A. D'Alexandre ton père il eft l'empoisonneur. Au fein de Statira dont tu tiens la naiffance, OLIMPI E. Quoi! d'Alexandre ici le Ciel voit la famille ! L'HIEROPHANT E. Efpérez dans le Ciel. OLIMPI E. Ah! fa haine inflexible D'aucune ombre d'efpoir ne peut flatter mes vœux ; Je vois ce que je fuis, & ce que je dois être. Le plus grand de mes maux eft donc de me connaître ! Je devais à l'autel où vous nous uniffiez, Expirer en victime, & tomber à vos pieds. SCENE V. STATIRA, OLIMPIE, L'HIEROPHANTE UN PRETRE. LE PRET r e. N menace le temple; & les divins mistères Le droit de commander où commandent les dieux. L'HIER OPHANT E. Ah! qu'au moins loin de nous ils portent leurs forfaits! Aux pieds de ces autels vous pouvez vous jetter. Je connais le refpect qu'on doit à leur couronne ; Mais ils en doivent plus à ce Dieu qui la donne. S'ils prétendent régner, qu'ils ne l'irritent pas. armes, fans foldats. Nous n'avons que nos loix, voilà notre puiffance. Dieu feul eft mon appui, fon temple est ma défense ; Et fi la tirannie ofait en approcher , C'eft fur mon corps fanglant qu'il lui faudra marcher. (L'Hierophante fort avec le prêtre inférieur.) SCENE VI STATIRA, OLIMPIE. STATIR A. Deftinée! & Dieu des autels & du trône! Dans quel profond abîme êtes-vous descendus! OLIMP I E. Ma mère, je vous fuis. Ah! dans ce jour funefte Rendez moi digne au moins du grand nom qui vous reste, Le devoir qu'il prescrit, eft mon unique espoir, STATIR A. Fille du Roi des Rois, - rempliffez ce devoir, Fin du fecond Acte. ACTE |