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I

ACTE IV.

SCENE III.

Profanes, c'en eft trop. Arrêtez, respectez

Et le Dieu qui vous parle, & fes folemnités.

L ferait à fouhaiter que cette fcène pût être représentée dans la place qui conduit au périftile du temple; mais alors cette place occupant un grand efpace, le vestibule un autre, & l'intérieur du temple ayant une affez grande profondeur, les perfonnages qui paraiffent dans ce temple ne pourraient être entendus. Il faut donc que le fpectateur fupplée à la décoration qui manque.

On a balancé longtems fi on laifferait l'idée de ce combat fubfifter, ou fi on la retrancherait. On s'eft déterminé à la conferver, parce qu'elle paraît convenir aux mœurs des perfonnages, à la pièce qui eft toute en fpectable, & que l'Hiérophante femble y foutenir la dignité de fon caractère. Les duels font plus fréquens dans l'antiquité qu'on ne penfe. Le premier combat dans Homère cft un duel à la tête des deux armées, qui le regardent, & qui font oifives; & c'eft précifément ce que propofe Caffandre.

ACTE V.

SCENE DERNIERE.

Apprend que je t'adore & que je m'en punis.
(Olimpie en fe jettant dans le bucher.)

E fuicide eft une chofe très-commune fur la scène Fran

Laife. Il n'eft pas à craindre que ces exemples foient

çaise.

imités par les fpectateurs. Cependant, fi on mettait fur le Tom. V & du Théâtre le troifiéme.

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théâtre un homme tel que le Caton d'Adiffon, philofophe & citoyen, qui ayant dans une main le Traité de l'immortalité de l'ame de Platon, & une épée dans l'autre, prouve par les raifonnemens les plus forts, qu'il cft des conjonctures, où un homme de courage doit finir fa vie, il eft à croire que les grands noms de Platon & de Caton réunis, la force des raifonemens & la beautés des vers, pourraient faire un affez puiffant effet fur des ames vigoureufes & fenfibles, pour les porter à l'imitation dan ces momens malheureux où tant d'hommes éprouvent le dégoût de la vie.

Le fuicide n'eft pas permis parmi nous. Il n'était autorifé ni chez les Grecs, ni chez les Romains par aucune loi, mais auffi n'y en avait-il aucune qui le punît. Au contraire, ccux qui fe font donnés la mort, comme Hercule, Cléomène, Brutus, Caffius, Arria, Petus, Caton, l'Empereur Othon, &c. ont tous été regardés comme des grands-hommes & comme des demi-Dieux.

La coutume de finir fes jours volontairement fur un bucher a été refpectée de tems immémorial dans toute la haute Afie; & aujourd'hui même encore, on en a de fréquens exemples dans les Indes orientales.

On a tant écrit fur cette matière, que je me bornerai à un petit nombre de queftions.

Si le fuicide fait tort à la fociété, je demande fi ces homicides volontaires, & légitimés par toutes les loix, qui fe commettent dans la guerre, ne font pas un peu plus de torc au genre humain?

Je n'entens pas par ces homicides, ceux qui s'étant voués au fervice de leur patrie & de leur Prince, affronteront la mort dans les batailles: je parle de ce nombre prodigieux de guerriers auxquels il eft indifférent de fervir fous une Puiffance ou fous une autre, qui trafiquent de leur fang comme un ouvrier vend fon travail & fa journée, qui combattront demain pour celui contre qui ils étaient armés hier, & qui fans confidérer ni leur patrie ni leur famille, tuent, & fe font tuer pour des étrangers. Je demande en bonne foi fi cette efpèce d'héroïfme eft comparable à celui de Caton, de Caffius & de Brutus? Tel foldat, & même tel officier, a com

battu tour-h-tour pour la France, pour l'Autriche & pour

la Pruffe.

Il y a un peuple fur la terre, dont la maxime non encore démentie, eft de ne fe jamais donner la mort, & de ne la donner à perfonne. Ce font les Philadelphiens, qu'on a fi fottement nommé Quakers. Ils ont même longtems refufé de contribuer aux frais de la dernière guerre qu'on faifait vers le Canada pour décider à quels marchands d'Europe appartiendrait un coin de terre endurci fous la glace pendant fept mois, & ftérile pendant les cinq autres. Ils difaient pour leurs raifons que des vafes d'argile tels que les hommes, ne devaient pas fe brifer les uns contre les autres pour de fi mifé

rables intérêts.

Je paffe à une feconde queftion.

Que penfent ceux qui parmi nous périffent par une mort volontaire? Il y en a beaucoup dans toutes les grandes villes. J'en ai connu une petite, où il y avait une douzaine de fuicides par an. Ceux qui fortent ainfi de la vie penfent-ils avoir une ame immortelle? Efpèrent-ils que cette ame fera plus heureuse dans une autre vie? Croyent-ils que notre entendement fe réunit après notre mort à l'ame générale du monde? Imaginent-ils que l'entendement eft une faculté, un résultat des organes, qui périt avec les organes mêmes, comme la végétation dans les plantes eft détruite quand les plantes. font arrachées, comme la fenfibilité dans les animaux, lorfqu'ils ne refpirent plus, comme la force, cet être métaphyfique, ceffe d'exifter dans un reffort qui a perdu fon élasticité?

Il ferait à defirer que tous ceux qui prennent le parti de fortir de la vie, laiffaffent par écrit leurs raisons, avec un petie mot de leur philofophie. Cela ne ferait pas inutile aux vivans & à l'hiftoire de Fefprit humain.

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TABL E

des Piéces contenues dans ce cinquiéme volume.

PRéface de l'éditeur, fur la tragédie d'ADÉLAÏDE. page

ADÉLAIDE DU GUESCLIN, tragédie.

Préface fur la tragédie d'AMÉLIE.

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AMÉLIE ou LE DUC DE FOIX, tragédie.

3.

7.

79.

81.

Epitre dédicatoire, qui précède l'ORPHELIN DE LA CHINE. 147.
Lettre à Mr. J. J. R. C. D. G.

L'ORPHELIN DE LA CHINE, tragédie.

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152.

157.

Epire à Madame la Marquise de Pompadour, à l'ocafion de
la tragédie de TANCRÈDE.

TANCRÈDE, tragédie.

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226.

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Lettre à Mr. le Marquis Alberti Capacelli, Sénateur de Bo-
logne.

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310.

Epitre à Mademoifelle Clairon, fur la tragédie de ZULIME. 322.

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