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avaient précipité si impétueusement la décadence de la grandeur romaine. Il découvrit bientôt qu'il était impossible de replacer cette grandeur sur une base solide, sans rétablir la vertu publique, les principes fondamentaux de la constitution, les mœurs antiques de l'État, et la majesté opprimée des lois. Pour exécuter un projet si beau, mais si difficile, il résolut de faire revivre l'ancien office de censeur, magistrature importante qui avait beaucoup contribué à maintenir le gouvernement (2), jusqu'à ce qu'usurpée par les Césars, elle eût perdu son intégrité primitive, et fût tombée insensiblement en oubli. Vespasien et Titus avaient été les derniers censeurs (3). La modestie de

(1) Gibbon, II, 116.

(2) Montesquieu, Grandeur et Décadence des Romains, c. 8. Il parle de la nature et de l'usage de la censure avec la sagacité quị lui est ordinaire, et avec une précision peu commune.

(3) Pline, Hist. nat,, VII, 49

cius fut bientôt informé que Cniva, roi des Goths, avait passé une seconde fois le Danube avec des (1) troupes plus nombreuses; que ses détachemens répandaient de tous côtés la désolation en Mosie; et que le principal corps d'armée, composé de soixante-dix mille Germains et Sarmates, pouvait se porter aux entreprises les plus audacieuses. Une invasion si formidable exigeait la présence du monarque, et le développement de toutes ses forces.

Décius trouva les Goths occupés au siége de Nicopolis, sur le Jatrus, un de ces monumens qui devaient perpétuer le souvenir des exploits de Trajan. C'est aujourd'hui un simple lieu portant le nom de Nicop, et situé sur l'Iantra, à l'écart du Danube. Il ne faut pas le confondre avec le Nicopoli fatal à une armée chrétienne, qui fut défaite par Bajazet I“ en 1393, et où il y avait beaucoup de noblesse française (2).

A l'approche de l'empereur, les Goths se retirèrent, mais avec le projet de voler à une conquête plus importante, et d'attaquer Philippopolis, ville de Thrace, bâtie par le roi de Macédoine, père d'Alexandre, presqu'au pié du mont Hémus (3). L'historien Zonaras, par une méprise singulière, dit Gibbon, attribue la fondation de Philippopolis au prédécesseur immédiat de l'empereur Décius (4). Mais c'est Gibbon

(1) Gibbon, II, 113.

(2) Géographie ancienne, par d'Anville, I, 307.

(3) Étienne de Byzance, de urbibus, ր. 740. Wesseling, Itineraria, p. 636.

(4) Zonaras, édition de Ducange, 1686, p. 625.

qui se trompe: l'empereur Philippe était né à Bostra en Arabie, et Zonaras dit qu'il donna son nom à sa patrie bien éloignée de la Thrace (1). Celle de Thrace était aussi appelée Trimontium à cause de sa situation entre des collines. Elle conserve le nom de Philippopoli ou de Philiba, comme disent les Turcs. Elle fut métropole de la province distinguée par le nom de Thracia (2).

L'empereur suivit les Goths par des marches forcées dans un pays difficile; mais lorsqu'il se croyait encore à une distance considérable de leur arrièregarde, Cniva se tourna contre lui avec une violente impétuosité. Le camp des Romains fut pillé, et, pour la première fois, leur souverain prit la fuite devant (3) une troupe de barbares à demi armés. Après une grande résistance, Philippopolis, privée de secours, fut emportée d'assaut. On assure que cent mille personnes perdirent la vie dans le sac de cette ville (4). Plusieurs prisonniers de marque ajoutèrent à l'importance du butin; et Priscus, frère du dernier empereur Philippe, ne rougit point de prendre la pourpre, sous la protection des plus cruels ennemis de Rome (5). Cependant la longueur du siége avait

(1) Cédrenus, Parisiis, 1647, I, 257, avait dit la même chose avant Zonaras; mais il place Bostra en Europe, et commet ainsi une faute que Zonaras n'a point répétée.

(2) Géographie ancienne, par d'Anville, I, 295.

(3) Gibbon, II, 114.

(4) Ammien Marcellin, XXI, 5.

(5) Aurélius Victor, c. 20.

donné à Décius le tems de ranimer le courage, de rétablir la discipline, et d'augmenter le nombre de ses troupes. Il intercepta différens partis de barbares, qui accouraient de la Germanie pour venir partager la victoire de leurs compatriotes (1). Des officiers d'une fidélité et d'une valeur éprouvées eurent ordre de garder les passages des montagnes; Claude, qui régna depuis avec tant de gloire, gar. dait les Thermopiles avec deux cens Dardaniens, cent homme de cavalerie pesante, et cent soixante de cavalerie légère, soixante archers crétois, et mille hommes de nouvelles troupes bien armées (2). Enfin le prince employa les plus grands efforts pour s'opposer aux progrès ou à la (3) retraite des Goths. Encouragé par le retour de la fortune, il se préparait à frapper les plus grands coups, et il attendait avec inquiétude le moment de venger sa propre gloire et celle des armes romaines. Jornandès (4) et Zosime (5) parlent de ces événemens; mais il est aisé de découvrir, dans le récit général de cette guerre, les préjugés opposés de l'auteur grec et de l'historien des

(1) Les mots victoria Carpicæ, qui se trouvent sur quelques médailles de l'empereur Décius, insinuent ces avantages. Zosime, c. 31, p. 41 de l'édition de Heyne, dit que les Carpes habitaient auprès du Danube.

(2) Voyez une lettre originale de l'empereur à cet officier dans l'Histoire auguste, p. 200.

(3) Gibbon, II, 115.

(4. C. 5-18.

(5) L.1, p. 22 dans l'ancienne édition. c. 23, p. 32, dans celle de Heyne. Lipsia, 1784.

Goths. Ils ne se ressemblent que par le manque d'exactitude (1).

Décius rétablit l'office de censeur.

251.

III. Dans le tems que l'empereur luttait contre la violence de la tempête, son esprit calme et réfléchi, au milieu du tumulte de la guerre, méditait sur les causes plus générales qui, depuis le siècle des Antonins, avaient précipité si impétueusement la décadence de la grandeur romaine. Il découvrit bientôt qu'il était impossible de replacer cette grandeur sur une base solide, sans rétablir la vertu publique, les principes fondamentaux de la constitution, les mœurs antiques de l'État, et la majesté opprimée des lois. Pour exécuter un projet si beau, mais si difficile, il résolut de faire revivre l'ancien office de censeur, magistrature importante qui avait beaucoup contribué à maintenir le gouvernement (2), jusqu'à ce qu'usurpée par les Césars, elle eût perdu son intégrité primitive, et fût tombée insensiblement en oubli. Vespasien et Titus avaient été les derniers censeurs (3). La modestie de

(1) Gibbon, II, 116.

(2) Montesquieu, Grandeur et Décadence des Romains, c. 8. Il parle de la nature et de l'usage de la censure avec la sagacité qui Jui est ordinaire, et avec une précision peu commune.

(3) Pline, Hist. nat,, VII, 49

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