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« tres, et la raison même, demandent, mes très chers

pour

« frères, que je ne vous cache rien de tout ce qui se << passe dans notre diocèse, afin que nous prenions << en commun des conseils utiles l'administra<< tion de l'Église; car depuis la dernière lettre que je vous ai écrite, et que je vous envoyai par nos « frères le lecteur Satur et le sous-diacre Optat, où je « vous parlais de la hardiesse de quelques-uns qui « refusent de faire pénitence, et de satisfaire à Dieu;

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j'en ai reçu une d'eux, par laquelle ils ne deman<< dent pas qu'on leur donne la paix; ils prétendent « au contraire qu'elle leur appartient, sous prétexte « que Paul l'a donnée à tous, comme vous pourrez le « voir par leur lettre dont je vous envoie une copie. « Je vous en en voie une aussi de la réponse que je leur << ai faite, et de la lettre que j'ai écrite ensuite à notre clergé (1). Que si leur témérité ne peut-être répri« mnée encore ni par mes lettres, ni par les vôtres, et qu'ils n'obéissent point à des conseils si salutaires, «< nous ferons ce que Notre Seigneur nous a commandé « de faire dans son Évangile.

«

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« Je souhaite, mes très chers frères, que vous vous portiez toujours bien. »

On voit par cette lettre que saint Ciprien regardait la pénitence comme indispensable. Le passage de l'Évangile qu'il citait est formel sur ce point.Quoiqu'il soit bien connu, je le rapporterai ici (2), pour éclair

(1) C'est la lettre précédente dans toutes les éditions.
(2) Il est tiré de l'Évangile de saint Matthieu, chap. 18.

cir complètement le sujet de la lettre suivante. « Les disciples s'approchèrent de Jésus, disant: Qui est le plus grand dans le royaume des

((

« cieux?

« Et Jésus, appelant un petit enfant, le plaça de<< bout au milieu d'eux, et dit :

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« En vérité, je vous dis que si vous ne vous convertissez, et ne devenez comme de petits enfans, « vous n'entrerez point dans le royaume des cieux. Quiconque donc s'humiliera comme ce petit enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume << des cieux.

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« Et celui qui recevra un petit enfant comme ce«<lui-ci en mon nom, me recevra.

« Mais celui qui scandalise un des plus petits qui «< croient en moi, il serait bon pour lui qu'on suspen« dît une meule de moulin à son cou, et qu'on le je<< tât au fond de la mer.

<< Malheur au monde à cause des scandales; car il « est nécessaire que les scandales viennent; cependant << malheur à cet homme par qui le scandale vient!

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« Et si votre main ou votre pié vous scandalise, coupez-les, et jetez-les loin de vous; il vaut mieux <<< entrer dans la vie boiteux ou estropié, qu'ayant « deux mains ou deux piés être jeté dans le feu éter<< nel.

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« Et si votre ceil vous scandalise, arrachez-le, et jetez-le loin de vous; il vaut mieux entrer dans la << vie avec un œil, qu'ayant deux ieux être jeté dans l'étang de feu.

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« Prenez garde de mépriser un de ces petits; car je vous dis que leurs anges dans le ciel voient toujours la face de mon père, qui est dans les

« cieux.

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« Le Fils de l'homme est venu sauver ce qui avait péri.

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Que vous en semble? Si quelqu'un a cent brebis, « et qu'une d'elles se soit égarée, ne laisse-t-il pas les << quatre-vingt-dix-neuf autres sur la montagne, et « ne va-t-il pas chercher celle qui s'est égarée?

« Et s'il lui arrive de la trouver, en vérité, je vous << dis qu'il se réjouit plus sur elle que sur les quatrevingt-dix-neuf autres qui ne se sont point éga

« rées.

« Ainsi ce n'est point la volonté de votre Père, qui est dans les cieux, qu'un seul de ces petits pé<< risse.

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« Que si votre frère a péché contre vous, allez et << reprenez-le, entre vous et lui seul : s'il vous écoute, « vous aurez gagné votre frère.

« Mais s'il ne vous écoute point, prenez avec vous « une ou deux personnes, afin que tout repose sur la << parole de deux ou trois témoins.

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Que s'il ne les écoute point, dites-le à l'Église, << et s'il n'écoute point l'Église, qu'il vous soit comme << un païen et un publicain.

« En vérité, je vous dis, tout ce que vous aurez « lié sur la terre, sera lié dans le ciel ; et tout ce que « vous aurez délié sur la terre, sera aussi délié dans « le ciel. >>

Tels sont les principes de ce que nous appelons le sacrement de la pénitence; c'est d'après eux que Ciprien dit à son clergé dans sa lettre précédente (1):

« Vous avez bien fait, mes très chers frères, et « conformément à la discipline ecclésiastique, de vous être séparés de l'avis de mes collègues qui « étaient présens, de la communion de Caïus, prêtre « de Didda (2) et de son diacre; puisqu'ayant été repris « deux fois par mes collègues, selon que vous me l'é«< crivez, de ce qu'ils communiquaient avec ceux qui «< étaient tombés et offraient à Dieu leurs oblations, « ils n'ont pas laissé de persister opiniâtrement dans «< une entreprise si téméraire, trompant quelques-uns « de nos frères parmi le peuple, au salut desquels << nous nous intéressons beaucoup. Nous voudrions <«< bien faire quelque chose pour eux, mais sans les <<< flatter, et en les engageant au contraire à apaiser la « colère de Dieu par une véritable pénitence, par « gémissemens et des soupirs, et par une satisfaction pleine et entière. »

des

(1) 28 dans l'édit. de Pamélius, 27 dans celle de Rigault, suivie par Lombert, 34 dans celle d'Amsterdam, 1700.

(2) Ou Dida. L'édition de 1726 écrit Didda. M. Dureau de Lamalle, qui a étudié avec beaucoup de soin l'Afrique sur laquelle il a fait un grand travail, croit qu'il faut lire Gidde, municipium, d'après Orelli, select. latin. inscript. n. 127. Muratori, 1278, 9.

RÉPONSE DU CLERGÉ DE ROME A SAINT CIPRIEN.

Les prêtres et les diacres qui demeurent à Rome, au pape Ciprien, contre la hardiesse et la précipitation de ceux qui voulaient qu'on les réconciliat sur les billets des martirs.

250 (1).

de vous,

XII. « Les lettres que nous avons reçues « mon très cher frère, par le sous-diacre Fortunat, <<< nous ont causé un double sujet d'affliction, et de « ce que le tems de la persécution ne vous permet pas «< de prendre un moment de repos, et de ce que nous <«< avons vu que l'insolence de quelques-uns qui « sont tombés parmi vous a été poussée jusqu'à vous « écrire des choses téméraires et tout-à-fait dange<< reuses. Cependant la douleur que nous ont causée «< ces événemens, a été un peu tempérée, lorsque << nous avons considéré la vigueur de votre zèle, et « la sévérité évangélique avec laquelle vous avez réprimé l'indiscrète importunité de quelques-uns. « Vous leur avez montré le chemin véritable du salut, en les exhortant à la pénitence. Nous avons

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(1) A la fin du mois d'octobre, comme le prouvent les Annale s Cyprianici, p. 20, n° xviu, dans l'édition d'Amsterdam, 1700.

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