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«< nelle, qui tire son origine de l'unité du Père, du << Fils et du Saint-Esprit, est le plus grand sacrifice « que l'on puisse faire à Dieu. Aussi voyons-nous que << dans les sacrifices (1) d'Abel et de Caïn, qui furent a les premiers que les hommes lui offrirent, il n'eut << pas tant égard à leurs présens qu'à leur cœur, et qu'il n'eut agréable que le présent de celui dont le «< cœur lui plaisait. Le juste et paisible Abel offrit son << sacrifice à Dieu dans l'innocence; il nous apprit « ainsi à n'approcher des autels qu'avec la crainte de « Dieu, avec un cœur simple, avec un esprit de jusa tice et de paix. C'est avec beaucoup de raison qu'of« frant à Dieu, dans une disposition si sainte, il « mérita ensuite lui-même de lui être offert en sacri« fice, et de tracer le premier la voie du martire; et « il était juste que celui qui avait toujours si bien cona servé la justice et la paix de Notre Seigneur, donnât <«< commencement à sa passion (2) par l'effusion glo« rieuse de son sang. Ce sont des hommes aussi ver« tueux, que Dieu couronne et qu'il vengera avec son « fils au jour du jugement. Mais ceux qui sont désunis d'avec leurs frères ne sauraient, selon le témoi<< gnage de l'apôtre et de l'Écriture, effacer le crime << de cette division quand même ils souffriraient la << mort pour le nom de Jésus-Christ; car, comme dit « saint Jean (3),

<< Tout homme qui hait son frère, est homicide.

(1) Genėse, IV, 3, 4, 5.

(2) C'est qu'on le regarde comme une figure de Jésus-Christ. (3) Première epître de saint Jean, III, 15.

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Or, un homicide ne peut jamais aller au ciel ni << vivre avec Dieu. Un homme qui aime mieux imiter « Judas que Jésus-Christ, ne peut être avec Jésus<< Christ. Quel est donc ce crime que le batême du <«< sang ne saurait effacer? quel est ce crime que le « martire même ne saurait expier?

<< Notre Seigneur veut que nous ajoutions encore « comme une chose fort nécessaire: ET NE NOUS IN« DUISEZ PAS EN TENTATION (1), ce qui nous montre <«< que notre ennemi ne peut rien contre nous si Dieu << ne le lui permet; cette prière doit ainsi nous con<< vaincre que Dieu seul doit être craint, puisque le << malin esprit n'a aucun pouvoir de nous tenter, si << Dieu ne le lui donne. L'Écriture sainte le justifie quand elle dit (2):

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<< Nabuchodonosor, roi de Babilone, vint devant « Jérusalem et l'assiégea, et Dieu la livra entre ses << mains.

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« Or, Dieu ne donne ce pouvoir au démon que

lorsque nous péchons, suivant cette parole de l'É«< criture (3):

(1) Saint Ciprien dit : Et ne nos patiaris induci in tentationem. « Ne permettez pas que nous soyons induits en tentation. » Il substitue ainsi au texte de saint Matthieu l'interprétation de Tertullien, qui, dans son livre de Oratione, dit: Ne nos inducas in tentationem, id est ne nos patiaris induci ab eo utique qui tentat. J'ai cru devoir rétablir le texte, fort bien expliqué par l'évêque de Carthage, dans son commentaire.

(2) Quatrième livre des Rois, XXIV, 11. La fin de ce verset ne se trouve point dans notre texte; mais la suite du récit permet de · l'ajouter.

(3) Prophéties d'Isaïe, XLII, 24, 25.

Qui livrera Jacob en proie, et Israël aux ravages a des ennemis? Le Seigneur, direz-vous alors, le Sei« gneur que nous avons offensé. Vous ne voulûtes pas « le suivre dans ses voies, ni obéir à ses préceptes; <«< et il a répandu les flots de son indignation et de sa << fureur.

<< Et ailleurs sur le sujet de Salomon qui avait violé « les commandemens de Dieu, l'Écriture dit (1):

« Le Seigneur suscita un ennemi (2) contre Salo

<<< mon.

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<< Mais quand Dieu donne ce pouvoir sur nous au démon, c'est ou pour nous punir, ou pour nous éprouver. C'est de cette dernière manière qu'il en «< usa à l'égard de Job, quand il dit à Satan (3) :

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« Je te donne pouvoir sur tout ce qu'il a; mais « ne porte pas la main sur lui.

« Et c'est encore suivant cela que Notre Seigneur, << au tems de sa passion, dit à Pilate (4) :

« Vous n'auriez aucun pouvoir sur moi, s'il ne « vous avait été donné d'en haut.

« Or, quand nous demandons à Dieu qu'il ne nous «< induise pas en tentation, c'est-à-dire qu'il ne per<< mette pas que nous tombions en tentation, cela << nous fait souvenir de notre faiblesse, et nous aver<< tit de ne point nous enorgueillir, de ne nous rien

(1) Troisième livre des Rois, XI, 14.

(2) La version rapportée par saint Ciprien dit Satanam, d'après l'hébreu où Satan signifie adversaire.

(3) Job, I, 12.

(4) Évangile de saint Jean, XIX, 11.

attribuer, et de ne pas croire que, lorsque nous con« fessons Jésus-Christ ou que nous endurons la mort « pour lui, la gloire nous en soit due; car Notre Seigneur lui-même, nous enseignant l'humilité, << nous a dit (1):

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<< Veillez et priez, afin que vous n'entriez pas en « tentation; car l'esprit est promt, mais la chair est « faible.

« Il a voulu ainsi nous apprendre que, lorsque nous << reconnaissons humblement notre impuissance, et << que nous attribuons tout à la grace de Dieu, sa « bonté nous accorde tout ce que nous lui deman<< dons ainsi avec crainte et respect. »

Sixième suite du Traité de saint Ciprien sur l'Oraison dominicale. Fin de cette Oraison.

252.

LXXII. «< Enfin cette prière est terminée par << demande qui comprend en abrégé toutes les autres: « MAIS DÉLIVREz-nous du mal. Car ces paroles em<< brassent tout le mal que l'ennemi tâche de nous « faire en ce monde; et nous devons croire assuré<< ment qu'il ne nous en pourra faire aucun, si Dieu

(1) Évangile de saint Marc, XIV, 38.

« nous en délivre, et qu'il lui plaise d'exaucer notre prière et de nous assister de son secours. Lors donc « que nous lui demandons qu'il nous délivre du mal, « il ne reste plus rien à lui demander; car ayant <«< une fois obtenu sa protection, nous demeurons à « couvert contre ce que tout le monde et le diable << nous pourraient faire. En effet, comment celui-là peut-il craindre quelque chose du monde, qui a << Dieu pour protecteur? Quelle merveille au reste, << mes très chers frères, que cette prière contienne « en abrégé toutes nos autres prières, puisque «< c'est Dieu même qui l'a composée, et que cela « avait été prédit auparavant par le prophète Isaïe, lorsque plein du Saint-Esprit, parlant de la puis<< sance et de la bonté de Dieu, il dit (1):

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« C'est une parole qui consomme et abrége avec justice, parce que le Seigneur fera une parole abrégée par toute la terrc.

« Car Notre Seigneur Jésus-Christ, qui est la pa<< role de Dieu, est venu ici bas pour tous les hommes; «< il a voulu instruire les savans et les ignorans de << tout âge et de tout sexe : il a donc abrégé extrême« ment ses préceptes, afin de soulager la mémoire, « et que l'on pût apprendre en peu de tems ce qui

(1) Isaïe, X, 23. Consummationem enim et abbreviationem Dominus Deus exercituum faciet in medio omnis terræ. « Le Seigneur « Dieu des armées réduira son peuple à un petit nombre au milieu « des armées. » Il s'agit ici du peuple d'Israël qui doit être presque détruit par le roi d'Assirie. Saint Ciprien dénature ce passage pour lui donner un autre sens plus convenable à son sujet.

XVII.

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