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« voyer à Rome nos collègues Caldonius et Fortunat, « et qu'en attendant, toutes choses demeureraient en « suspens jusqu'à ce qu'étant de retour, ils nous rapportassent que tout était pacifié à votre égard, ou << nous informassent au moins de ce qui se passait. « C'est ainsi que, lorsque nous leur eûmes fait part de « notre résolution, ils la suivirent comme les autres, <«< afin de garder l'uniformité. Il y en a pourtant <«< encore qui jettent le trouble dans les esprits par de « faux rapports, quoique nous ayons exhorté ceux qui passaient la mer pour aller en des provinces éloignées, de reconnaître la racine et la matrice de l'Église catholique, et de s'y tenir inviolablement « attachés. Mais parce que notre province est d'une grande étendue, et qu'elle comprend aussi la Nu« midie et les deux Mauritanies, de peur que schisme arrivé à Rome ne troublât quelques-uns qui n'auraient pas été bien instruits des choses, a nous avons jugé à propos, pour leur ôter tout scrupule, d'écrire à tous les évêques de ces lieus, <«< pour les informer de tout ce qui s'est passé au « sujet de votre ordination après en avoir été nous« mêmes parfaitement et pleinement informés, afin a que tous nos collègues demeurassent fermement « dans notre communion, c'est-à-dire dans l'unité et « la charité de l'Église catholique : ce qui, par

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grâce de Dieu, a parfaitement bien réussi; car « maintenant la vérité et l'autorité de votre épiscopat « est tellement établie et reconnue par les réponses « que nous avons reçues des évêques qui sont à

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« Rome et par le rapport de nos collègues Étienne et Pompée, Caldonius et Fortunat, que tout le monde «< restera persuadé de votre innocence et de la justice « de votre ordination. Nous espérons de la bonté de « Notre-Seigneur qu'il affermira encore davantage «< cette paix de l'Église catholique par celle de la « nôtre particulière, et que celui qui daigne élire les ་ évêques, et défendre ceux qu'il a élus, leur donnera « de la vigueur pour arrêter l'audace des méchans, <«< et de la douceur pour ménager la pénitence de «< ceux qui sont tombés. »

Septième lettre écrite l'an 251, par Corneille à saint Ciprien, sur la faction de Novatien.

Corneille à saint Ciprien, son frère (1).

<< Afin que cet homme scélérat (2) n'oubliât rien « de ce qui peut rendre ses supplices plus grands en << l'autre monde, après avoir été terrassé

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par

la puis<< sance de Dieu, après que Maxime, Longin et « Machée ont été chassés d'ici, il fait encore de nou

(1) C'est la 48 de Pamélius et de l'édition de 1726; la 47o de Rigault et de Lombert; la 50° dans l'édition d'Oxford; p. 236, dans celle d'Amsterdam.

(2) Novatien.

<< veaux efforts pour se relever; car, comme je vous « l'ai mandé dans ma lettre précédente, que je vous ai

envoyée par le confesseur Augendus, je pense que « Nicostrate, Novat, Évariste, Primus et Denis, sont «< arrivés où vous êtes. Ayez donc soin, s'il vous plaît, «< d'avertir tous les évêques nos collègues et tous nos « frères que Nicostrate est coupable de plusieurs « crimes, et qu'outre qu'il a volé sa patrone (1) dont <«< il administrait le bien, il a encore emporté des << sommes considérables que l'Église lui avait confiées a en dépôt, crime dont il sera puni éternellement : ajoutez qu'Évariste a été l'auteur du schisme et y a plongé ceux qu'il gouvernait, en sorte que Zétus a « été élu évêque à sa place. Mais ce qu'a fait Évariste « ici est encore plus coupable que ce qu'il avait fait parmi les siens. Vous voyez par là quels sont les << gens qui défendent le parti de cet homme hérétique <«<et schismatique (2).

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Adieu, mon très cher frère.

On voit que cette lettre, avec les deux suivantes, fut portée à saint Ciprien par Nicéphore et Mettius. Il est bien clair que les deux livres composés par l'évêque de Carthage l'avaient été avant cette époque. On ne peut croire en effet que, dans un seul et même mois, celui de novembre 251, on puisse placer

(1) C'est qu'il était un affranchi. Voyez ci-dessus l'art, XXIII, p. 3.

(2) C'est-à-dire de Novatien.

à la fois tant d'événemens remarquables, la mort de Décius, la nouvelle de ce fait dans toutes les provinces, la paix de l'Église, la composition des deux livres écrits par Ciprien et envoyés à Rome, enfin le retour des confesseurs dans l'Église après la lecture de ces livres. Ce qui a fait croire le contraire à Péarson, c'est ce que nous lisons au commencement du livre des tombés (art. xxx): « Enfin la paix a été << rendue à l'Église.... Nous commençons à reprendre << nos esprits; l'orage est passé, et le calne a succédé « à la tempête. » Pearson conclut de ce passage que Décius avait été puni de sa persécution contre la religion chrétienne. Mais Tillemont répond que, par la défection de Lucius Priscus et par les progrès qu'avaient faits les Goths, Décius eut un tel embarras dans ses affaires, que dès ce tems-là Dieu exerça une vengeance manifeste pour le sang des chrétiens. La paix se trouva ainsi établie dans l'Église, au moins dans celle d'Afrique. Mais il juge indigne de Ciprien, qui priait tous les jours pour l'empereur, de se réjouir du malheur de ce prince. Il soupçonne donc ou que cette phrase a été ajoutée après la mort de Décius, ou qu'elle se rapporte, soit au supplice du proconsul, soit à quelqu'autre événement. Au reste, pourquoi craindrait-on d'interpréter ces paroles de Ciprien, en les appliquant à Décius lui-même qui n'avait pas encore perdu alors l'empire avec la vie, mais qui était déjà dans une situation très fâcheuse? Rien n'empêchait que Ciprien, tout en priant chaque jour pour l'empereur, n'implorât aussi la vengeance divine pour

solliciter des malheurs utiles à la religion, surtout lorsqu'il ne nommait point Décius, et qu'il ne disait rien de sévère contre ce prince. Après la mort de Décius, il devint beaucoup plus véhément, comme on le verra dans la lettre qu'il écrivit à Antonien, où il l'appelle tiran et où il dépeint sa cruauté. Mais dans son Traité des tombés, il se contente d'un petit mot, avec tant de douceur, que l'on peut en conclure que Décius était encore sur le trône (1).

Huitième lettre écrite en 251, par Corneille à saint Ciprien, sur les confesseurs retournés à l'unité (2).

Corneille à Ciprien, son frère.

LII. «< Autant nous avions été affligés de l'égare<< ment des confesseurs qui, surpris par les artifices « de cet homme fourbe et méchant (3), s'étaient séparés de l'Église, autant nous avons été satisfaits et <«< rendu de très humbles actions de grâces à NotreSeigneur Jésus-Christ de ce qu'ayant reconnu leur

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(:) Vita sancti Cypriani, dans l'édition de 1726, p. 79

(2) C'est la lettre 46 dans l'édition de Pamélius et dans celle de 1726; 45 dans celle de Rigault et la traduction de Lombert; 49 dans celles d'Oxford et d'Amsterdam.

(3) L'antipape Novatien.

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