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paix et la tranquillité commencèrent à s'y rétablir (1); et les confesseurs que ses intrigues avaient séparés de l'Église, y retournèrent aussitôt. Ils reconnurent la malice de Novatien, ses parjures, ses mensonges, są duplicité, son humeur barbare qui le rendait incommunicable, et le peu d'assurance qu'il y avait dans une amitié aussi infidèle et aussi dangereuse que la sienne. On vint donner avis à Corneille que l'enflure de leur cœur était tout-à-fait abaissée. Mais comme il en doutait encore, Urbanus et Sidonius, confesseurs, vinrent trouver les prêtres catholiques, et les assurer que Maxime, prêtre et confesseur, souhaitait aussi bien qu'eux de revenir à l'Église. On ne se contenta pas de cette assurance, parce que les désordres qu'ils avaient commis dans l'Église, empêchaient qu'on ne les crût aisément. Ainsi saint Corneille voulut apprendre d'eux-mêmes, et par leur propre confession, ce qu'ils lui avaient fait dire par ses prêtres.

Suivant cet ordre, les confesseurs Maxime, Urbanus, Sidonius et Macaire, vinrent trouver les prêtres qui leur demandèrent raison de ce qu'ils avaient fait, et particulièrement de ces lettres séditieuses envoyées sous leur nom de tous côtés. Ils protestèrent de n'avoir pas su ce que contenaient ces lettres, et dirent qu'on les avait surpris. Ils avouèrent néanmoins qu'ils avaient fait des actions schismatiques, et qu'ils avaient (2) été cause de l'hérésie de Novatien, en

(1) Épître 49 dans l'édition de Pamélius. (2) Mémoires de Tillemont, III, 459.

permettant qu'on le fît évêque. On leur reprocha les fautes dont ils convenaient, auxquelles on en ajouta beaucoup d'autres : ils supplièrent qu'on n'en parlât plus, et que la mémoire en fût abolie (1).

Tous ces détails ayant été rapportés à Corneille,, il fit assembler le clergé, afin de résoudre d'un commun accord ce que l'on devait observer à leur égard. Il se trouva aussi cinq évêques à cette assemblée. Les confesseurs y vinrent ensuite avec beaucoup de fidèles qui s'étaient joints à eux; et ils demandèrent avec instance l'abolition de tout le passé. Il est difficile de juger si ce peuple qui les accompagnait était la réunion des catholiques qui intercédaient pour eux ou celle des Novatiens qui demandaient à rentrer avec eux dans le sein de l'Église. La suite semble favoriser ce dernier sens. Néanmoins saint Ciprien, dans la réponse qu'il fait à Corneille, ne parle jamais que des quatre confesseurs (2).

(1) Épître 46 dans l'édition de Pamélius et dans celle de 1726, qui lui est conforme pour l'ordre des lettres.

(2) Mémoires de Tillemont, III, 460.

Corneille est généralement reconnu pape. Novatien s'attache ses sectateurs par un sacrilege. Ses

erreurs.

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XXV. C'était beaucoup que les confesseurs sur le suffrage desquels s'appuyait principalement l'antipape, eussent reconnu leur faute. Mais il fallait, pour achever heureusement cette affaire, la porter à la connaissance du peuple, afin qu'il eût la joie de voir dans l'Église ceux dont il regrettait depuis si longtems la séparation. Cela ne fut pas difficile; car dès que les frères eurent appris la demande des confesseurs, ils accoururent aussitôt en foule; et témoignant leur satisfaction par des actions de grâces et par des larmes, ils embrassaient les confesseurs avec les mêmes démonstrations de joie qu'ils auraient pu le faire si ces hommes, long-tems persécutés pour la foi, sortaient en ce moment de la prison où ils avaient été renfermés.

Saint Corneille rapporte mot à mot (1) l'acte par lequel les confesseurs le reconnaissaient pour unique évêque de l'Église catholique dans Rome, et renonçaient à la communion de Novatien, qu'ils appellent un schismatique et un hérétique. Ils témoignèrent

(1) Lettre 46 dans les OEuvres de saint Cyprien.

beaucoup de regret d'avoir été quelque tems hors de l'Église pour suivre ce fourbe dont ils déclarèrent les malices et les artifices secrets, en présence des évêques, des prêtres, et de beaucoup de laïques. Corneille leur accorda donc enfin leur demande. Il remit toutes choses au jugement et à la puissance de Dieu; et provisoirement il rendit à Maxime le rang qu'il devait avoir comme prêtre. Il reçut aussi les autres dans l'Église avec une satisfaction incroyable de tout le peuple (1).

Ce retour des confesseurs lui causa autant de joie que leur égarement lui avait donné d'inquiétude et comme la joie ne souffre aucun délai, aussitôt qu'il fut sorti de l'Église, il écrivit à Ciprien (2), afin que l'évêque de Carthage en rendît grâces à Dieu avec lui, et il envoya cette lettre en diligence (3) par Nicéphore, acolithe, qui se hâtait, dit-il, de s'embarquer. Il est très vraisemblable que ce Nicéphore était déjà tout prêt à partir pour celle que Corneille avait écrite auparavant (4); car saint Ciprien reçut ces deux lettres en même tems. Saint Corneille le prie d'envoyer sa lettre aux autres églises. Saint Ciprien l'assure dans sa réponse (5) que le retour des confesseurs avait causé une extrême joie dans l'Afrique, et

() Mémoires de Tillemont, III, 460.

(2) La lettre qui est numérotée 46 dans l'édit. de Pamélius et dans celle de 1726.

(3) Mémoires de Tillemont, III, 460.

4) La lettre 48, éditions de Pamélius et de 1726.

(5) Lettre 47, mêmes éditions.

, et à tous ceux qui en avaient appris la nouwie, non-seulement à cause des confesseurs qui recouvraient par leur pénitence la gloire de leur confession, qu'ils avaient perdue dans le schisme, mais encore parce que leur autorité était d'une grande importance pour la ruine de tout le parti schismatique(1).

Les confesseurs écrivirent eux-mêmes sur leur retour à saint Ciprien (2), et ce saint leur fit réponse (3); il est vraisemblable qu'ils en usèrent de même avec les principaux évêques de l'Église. Du moins nous apprenons d'Eusèbe (4) que saint Denis d'Alexandrie leur écrivit deux fois depuis leur retour.

Saint Corneille avait espéré que leur exemple ferait revenir à l'Église ceux que leur autorité en avait séparés; et il ne fut pas trompé dans son espérance; car dans une lettre qu'il écrivit bientôt après, et que j'ai déjà rapportée (art. xviu), il témoigne que l'on voyait tous les jours diverses personnes quitter le parti de Novatien pour embrasser l'unité et retourner à l'Église, en sorte que l'anti-pape était presqu'aban

donné de tout le monde.

Ce fut apparemment alors que, pour tenir au moins en suspens ceux qui restaient dans son parti, Novatien trouva cette invention criminelle et sacrilége que saint Corneille décrit en ces termes :

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