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reprirent leur vie de recueillement et de silence Une autre fois on amena une jeune personne aussi possédée et liée avec des chaînes. Ursmer l'ayant fait conduire à la chapelle dégagée de tout lien, ordonna au démon de la quitter. Celui-ci, au lieu d'obéir, commença à tourmenter cette pauvre créature, grinçant les dents et jetant des cris horribles et étranges. Ursmer la fit sortir de l'oratoire et la frappa trois fois de son bâton, ce qui chassa le démon aussi promptement que s'il avait été battu lui-même. Le saint évêque ramena la fille au pied de l'autel et lui fit les onctions avec l'huile sainte, puis la renvoya libre; depuis lors elle ne fut plus agitée par le diable et vécut en paix.

Notre saint Pontife avait au monastère de Maubeuge une nièce qu'on avait placée dès son enfance sous la direction de la bienheureuse Aldégonde. Etant devenue plus grande, il lui vint au cou un abcès qui la faisait beaucoup souffrir. Les médecins furent d'avis qu'elle ne pouvait être guérie sans une incision à la partie malade. Sur ces entrefaites Ursmer vint à Maubeuge. Ayant aussitôt appelé le médecin, il lui demanda s'il pouvait délivrer sa nièce de son mal. Celui-ci avoua que c'était chose impossible à moins d'y appliquer le fer. Notre saint, qui chérissait tendrement sa parente, ne voulut point consentir à cette opération dangereuse, et résolut de mettre sa confiance dans le Seigneur. Plusieurs fois pendant

1) Il y a dans l'église d'Eppe-Sauvage, à la chapelle saint Ursmer, un tableau sur bois qui représente ce miracle.

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la journée, il imposa les mains sur la plaie et dit à la patiente Prends garde, ma fille, de laisser appliquer le fer, mais aie confiance en la miséricorde divine, parce qu'elle te guérira de cette infirmité. Il passa la nuit suivante en prières, et le matin la jeune fille se leva entièrement soulagée, sans qu'il restât de son infirmité aucune cicatrice.

Une religieuse du monastère de Maubeuge était alors à l'extrémité. Ayant appris l'arrivée d'Ursmer et la guérison miraculeuse qu'il avait procurée à sa nièce, la malade pria le saint abbé de venir auprès d'elle. Celui-ci accéda à son désir, et fit sur elle le signe de la croix. Au même instant elle recouvra la santé, et depuis lors, à l'exemple des malades dont parle l'Evangile, ne cessa de publier partout comment le Seigneur lui avait rendu la vie par les mérites du saint évêque Ursmer1.

Cependant les forces de notre bienheureux diminuaient de jour en jour sous le poids des années et des infirmités. Prévoyant dans un prochain avenir le moment de sa délivrance, il voulut se démettre des fonctions abbatiales en faveur de saint Ermin, son disciple, en qui il avait reconnu un talent singulier pour la conduite des âmes. Après cette abdication volontaire, Ursmer ne songea plus qu'à paraître en présence du Seigneur. Ce jour si vivement désiré arriva dix-huit mois plus tard, le 14 des calendes

1) A l'exemple des historiens anciens de saint Ursmer, nous avons réuni ici ces faits miraculeux. Ignorant les temps auxquels ils ont eu lieu, il ne nous a pas été permis de les placer dans la suite de notre histoire selon l'ordre chronologique.

de mai, qui est le dix-huitième jour d'avril, l'an de l'Incarnation de N.-S. 713, du règne de Pepin le 25me. Son corps fut enterré avec grande pompe dans l'église supérieure qu'il avait fait bâtir en l'honneur de la Mère de Dieu1.

Abbé plein de sagesse, Pontife saint et vénérable, comme le grand Simon, fils d'Onias, Ursmer avait soutenu la maison du Seigneur pendant toute sa vie; il avait eu un soin particulier de son troupeau et l'avait délivré de la perdition; il s'était acquis de la gloire par sa manière de vivre au milieu du peuple; il avait brillé avec éclat comme l'étoile du matin au milieu des nuages, et comme la lune lorsqu'elle est dans son plein; il avait lui dans le temple de Dieu comme un soleil resplendissant; il avait paru comme l'arc-en-ciel qui brille dans les nuées lumineuses, comme les rosiers qui poussent leurs fleurs au printemps, comme les lis qui sont sur le bord des eaux, comme l'arbre d'encens qui répand son odeur pendant l'été, comme une flamme qui étincelle, comme l'encens qui s'évapore dans le feu, comme un vase d'or massif orné de diverses pierres précieuses; c'est pourquoi le Seigneur l'enleva de ce

1) Nous pouvons mentionner ici ce que dit Baldéric de cette église, qu'il appelle Monastère des SS. Ursmer et Ermin: "Erat namque ecclesia parochialis subjacens praelibato coenobio, quae juxta scilicet in vertice montis sita est: ubi ipsi monachi, sed et omnes collimitanei circum et circa degentes, tumulandi ferebantur... Postquam vero ambo (S. Ursmarus et S. Erminus) ad remunerationem vocati, in jam dicta parochiali ecclesia tumulati fuissent: tot et tantis munificentiis locus ille donatur, ut modernis temporibus, monasterio facto, canonici mitterentur. Chron. Camerac., c. 38.

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Mausolée de Saint Ursmer. OEuvre moderne recouvrant l'ancien Tombeau.

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