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Tamiral au gouverneur, que votre gouvernement, au lieu d'aider et de hâter le départ de la flotte, l'a entravé autant que possible. Comment pourrez-vous vous défendre contre un aussi grand nombre de témoins et contre des faits aussi évidents? Lorsque le parlement anglais fera une enquête sur votre conduite, et qu'il lui sera démontré le peu d'aide que vous avez donné à la partie navale de cette expédition, il y aura alors un tel cri d'indignation, que la Nouvelle-Angleterre pourrait fort bien se repentir de son inaction. Lorsqu'avec la protection de Dieu je suis arrivé ici, j'espérais que les instructions royales auraient été suivies à la lettre ; que les transports et les pataches de cette colonie auraient été armés et approvisionnés de suite; que mes cadres auraient été complétés, et que chacun aurait fait preuve de patriotisme en me permettant de reprendre la mer au plus tôt. Le contraire est arrivé, rien n'est prêt; mes hommes m'abandonnent, et avec mes seuls déserteurs j'aurais pu équiper vos transports. Jamais toute l'astuce du gouvernement de la Nouvelle-Angleterre pourra faire croire à la Reine et à son con: seil, que la colonie n'eût pu me donner 400 matelots. Mon séjour sera court ici: avec la bénédiction de Dieu, j'espère mettre à la voile demain ou lundi au plus tard, et tout ce qui peut m'arriver de malheur, je le mets sur le compte du gouvernement de la Nouvelle-Angleterre.-Liberavi animam meam (1).

(1) I must need be obliged to concur with the general opinion of all the sea and land-officers here, that instead of assisting, the government of this colony have prejudiced the present expedition, notwithstanding their pretented declarations to the contrary, and how they will be able to defend themselves against so great a multitude of witnesses, and so many evident matters of fact, I leave them to judge, for they may flatter themselves with a great many friends in Britain, yet when the Parliament shall come to enquire, and be informed of the little assistance they have given in respect to the sea-part of the expedition it will produce such a resentment as perhaps New-England may may repent......

We, by the blessing of God arrived here the 25th of the last month with our ships of war and transports manned, and expecting according to the Queen's instructions, that we should have found here in less than this time all the transports and tenders of this Colony manned and victualled... On the contrary... it will be impossible by all the art of the government of New-England to make the Queen and Council beleive they were not able to furnish three or four hundred seamen for this expedition. We have had more seamen deserted from the fleet than are required to man the transports and tenders taken up by this government... My stay is but short, for I hope by the blessing of God to sail to morrow or at farthest, by monday; and whatever transports either that came

Enfin, la prise du Neptune, convoyé à cent lieues et plus du cap de Finistère par une flotte sous le commandement de Duguay-Trouin, vint ajouter aux transes de l'amiral, et en date du 27 juillet ils transmettait au gouverneur une liste des vaisseaux ennemis, tout en lui écrivant :

“Je vous donne avis que dans le cas où je quitterais cette rade en d'aussi mauvaises conditions, et que j'irais me heurter à monsieur Duguay, comme cela est tout probable, s'il se propose de venir ici, je mets sur le compte de la colonie tous les accidents qui pourraient m'arriver par le manque de matelots (1)."

Néanmoins, à force de correspondre, de rager et de se faire du mauvais sang, l'amiral Walker était à la veille de voir sa flotte en mesure de se mettre en campagne, lorsqu'une dernière humiliation fondit sur lui. Les pilotes ramassés à grand frais. dans toutes les criques et les baies de la Nouvelle Angleterre, se faisaient tirer l'oreille, et prétendaient ne plus connaître le golfe et le fleuve St. Laurent. Bref, ils se cachaient, ou refusaient d'embarquer, et il fallut un warrant royal pour les consigner à bord.

Ce fut dans ces tristes circonstances, et après avoir épuisé toutes ses ressources à se chicaner comme un clerc d'huissier, que l'amiral Sir Hovenden Walker appareilla le 30 juillet 1711. Une flotte splendide le suivait, et derrière lui soixante et dixsept navires de haut-bord sortirent des passes de Nantasket, et prirent orgueilleusement la haute mer (2).

from England, or have been taken up here, shall be left behind me, or suffer any accident for want of seamen, I shall lay it to the charge of the government of New England. Liberavi animam meam... Lettre de l'amiral Walker au gouverneur Dudley, en date de l'Edgar, le 21 juillet 1711.

(1) I shall only take notice, that if upon my sailing from this port in so weak a condition, and meeting with monsieur Duguay, as in all probability, if his design is on this place, I shall, and any accidents happen for want of my being sufficiently manned, the blame must be upon this colony.-Lettre de Walker à Dudley, page 253.

(2) Voici une liste exacte de cette flotte. Vaisseau amiral, l'Edgar 70 canons, le Windsor 60 canons, le Montague 60 canons, le Swiftsure 70 canons, le Sunderland 60 canons, le Monmouth 70 canons, le Dunkirk 60 canons, le Humber 80 canons, le Devonshire 80 canons. Transports Recovery, Delight, Eagle, Fortune, Reward, Success Pink, Willing Mind, Rose, Life, Happy Union, Queen Anne, Resolution, Marlborough, Samuel, Pheasant, Three Martins, Smyrna Merchant, Globe, Samuel, Colchester, Nathanael et Elizabeth, Samuel

A bord tout était dans la joie. Le temps était clair; il ventait frais et bon, comme disent les marins, et Dieu daignait enfin sourire à cet amiral anglais qui, malgré la paix existante alors entre la reine Anne et le roi très-chrétien, s'en allait, pour satisfaire un royal caprice, porter la torche et l'épée dans le pays de nos pères. Dans ces temps, hélas! le paradoxe était une arme subtile entre les mains du pouvoir. Anne n'était pas femme à rester en arrière, et dans un jour de spleen, elle s'était mis en tête que les Français établis au Canada et obéissant aux prétendus titres de Sa Majesté le roi de France, étaient tout autant ses sujets que s'ils fussent nés dans la Grande-Bretagne ou en Irelande. Ces beaux sentiments avaient trouvé un écho fidèle chez l'amiral Walker, et il s'était occupé à les consigner dans une ronflante proclamation, bien longtemps avant que sa flotte, âpre à son œuvre de destruction, se fût mise à courir toutes voiles dehors, la poulaine tournée vers Québec (1).

et Anne, George, Isabella Anne Catherine, Blenheim, Chatam, Blessing, Rebecca, Two Sheriffs, Sarah, Rebecca Anne Blessing, Prince Eugène, Delphin, Mary, Herbin Galley, Friend's increase, Malborough, Anna, Jérémie et Thomas, les Barbades, Anchor and Hope, Adventure Contant, Jean et Marie, Speedwell, Dolphin, Elizabeth, Marie, Samuel, le Basibé, la Grenade, Goodwill, Anna, Jean et Sarah, Marguerite, Dispatch, Four friends, Francis, Jean et Ilannah, Henrielle, Blessing, l'Antilope, Hannah et Elizabeth, Friend's adventure, Rebecca, Marthe et Annah, Jeanne, l'Unité, et le Newcastle.

L'Entreprise de 40 canons, le Saphire de 40, le Kingston de 60, le Léopard de 54, et le Chester de 54 canons, ainsi qu'une prise, le Triton, rejoignirent l'amiral dans le Golfe. Quant au Leostoff et au Feversham, frégates de 36 canons, personne n'en entendit plus parler.

(1) Voici une partie de cette curieuse proclamation on croirait relire la sainte prose du pieux rof Guillaume de Prusse.

"The French have committed several hostilities against the subjets of the Kings and Queen of Great Britain, therefore those Lands and Territories, so possessed by the French, do, according to the Laws of Nature and Nations, of Rigth river to the crown of Great Britain where they originally were: and it become lawful for Her Majesty of Great Britain, although there were no actual War between Her Majesty and the most Christian King, to resume them...... Yet now, with a most pious intent for preserving for the future a perpetual and lasting peace in North America.............. Her Majesty has resolved under the protection and assistance of Almighty God, to recover all those said forfeited Lands and Territories, and appoint her own Governours in all those several territories, cities, towns, castles and fortification, where his most Christian Majesty has pretented to settle any.

And because the French now inhabiting those parts may either out of

A la hauteur du Cap Breton, l'Edgar, sur lequel était hissé le pavillon amiral, fut rejoint par le Chester qui mit à son bord le capitaine Paradis. Ce dernier commandait le Neptune de la Rochelle, petit navire de 120 tonneaux, armé de 10 canons, portant 70 hommes, dont trente destinés à la garnison de Québec. Il avait été amariné quelques jours auparavant par le capitaine Matthews. Vieux loup de mer, qui avait fait deux naufrages dans le golfe et en était rendu à son quarantième voyage du Canada, le capitaine Paradis connaissait son Saint-Laurent par cœur, et décidément le ciel semblait se ranger du côté de l'amiral, en jetant sur sa route pareil pilote. Une récompense de cinq cents pistoles-soit deux cent cinquante louis-dont cent pistoles d'arrhes, fut promise au capitaine Paradis, s'il voulait se faire le lamaneur de la flotte; une fois rendu à Québec, le prix du Neptune devait lui être payé en entier, et sa vieillesse mise à l'abri du besoin.

ignorance or Obstinacy be induced by persons of malignant and turbulent spirits, to resist her Majesty's so good designs, she has thought fit, in Reliance on the Blessing of God upon her so pious and religious Purposes and Endeavors, to send such a strenght as may, by the devine Assistance, be sufficient 10 force a compliance and reduce all opposers to Reason.

And esteeming all the French who are settled in the said Lands and Terriories, under the pretented Title of his most Christian Majesty, to be as much Subjects to the crown of Great Britain, as if born and settled there, or in Ireland, or any other of her Majesty's Colonies, more immediately under her protection...... It is hereby declared that after any hostilities shall be committed, then we think ourselves free from all these premises...... and we shall then have no farther regard than, by the assistance of God, to reduce all that resist by military force trusting in the almighty that he will favour and succeed for Majesty's arms, in so reasonable, just and religious a design.

Walker ajoute à la page 53 de son Journal, que cette proclamation fut soumise au gouverneur Dudley: "he liked it entremely well, declaring himself of opinion that it would be of great use for disposing the minds of Canadians to submit to the British government, where upon we concluded to have it translated into French and printed, in order to have it dispersed amongst the French about Canada."

FAUCHER DE ST. MAURICE.

-(A continuer).

QUELQUES POÈTES ILLETTRÉS DE LOTBINIÈRE

I

Dedans notre canton

Y a des filles, des garçons
Qui veulent se marier;
C'est la pure vérité.
Lorsqu'arrive le soir,
Les garçons vont les voir.
Les filles sont réjouies
En voyant leurs amis,
Elles disent en riant:

Ah! voilà mon amant !

Ainsi chantait, d'une voix forte et légèrement tremblante, au souper qu'il donnait à ses amis, le mardi gras de l'an 1806, le père Lazé Leclerc.

Bien que déjà côtoyant les bords de la cinquantaine, le pèreLazé n'en était qu'à ses premiers essais poétiques. Il ne venait que de sortir des ténèbres où sont plongées les âmes qui ne rêvent qu'en prose; et je vous dirai, dans un moment, à quelle occasion. En attendant, écoutez; peut-être entendrez-vous encore un faible écho des applaudissements prolongés' qui ac-cueillirent ce couplet; et, encouragé par tant d'enthousiasme, je continuerai avec le vieux chanteur:

Jeunes filles, écoutez :
Vous voulez vous marier;

Mais cet engagement

Vous causera du tourment.

Vous prenez un état

De peine et d'embarras.

Souvent bien du chagrin ;

Mais pourtant, à la fin,
Il faut passer par là,

Ça vous amusera.

Le père, je le constate avec plaisir, n'était pas, après tout, trop rigoriste.

Sans plus me laisser troubler par les vivats des vieux compa

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