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Charles, patron de M. Lemoyne. Tous ces noms ont été conservés, excepté le dernier, qui a été transféré à une autre rue, tracée en dehors des remparts.

La partie nord de Montréal était protégée par deux fiefs: l'un donné dans le faubourg St-Laurent à M. Lambert Closse, lieutenant de M. de Maisonneuve; l'autre, nommé Ste-Marie, établi et occupé par les gens de M. de Queylus. A l'est, la ville avait pour défense le fleuve St-Laurent, qui a, en cet endroit, près d'une lieue de largeur et un chenal profond et rapide. Au sud, dans le faubourg St-Joseph, M. Gabriel de Queylus établit un fief qui reçut son nom.

Sur la zone suivante, le supérieur du Séminaire établit au nord un fief vers la rivière des Prairies, pour M. de Hautmesnil; à côté, MM. de Carion et de Morel recurent 400 arpents de terre, en face de la rivière de l'Assomption, un des chemins des sauvages. M. de Belestre fut placé au nord-est de l'ile. En face de la ville, M. Lemoyne reçut l'ile Ste-Hélène; M. Leber, l'île St-Paul; M. Dupuy, l'ile au Héron. Ces îles pouvaient servir de citadelles. C'est encore actuellement la destination de l'île Ste-Hélène. Enfin au sud, M. Leber reçut pour fief la rivière St-Pierre, et plus tard, M. de la Salle, la côte de la Chine.

On établit au-delà du fleuve, à l'est, MM. Charles et Jacques Lemoyne; près d'eux, M. de Vitré et M. Michel Messier; en remontant, l'on trouvait les terres concédées aux PP. Jésuites, à la Prairie; ensuite, le fief de Chateauguay, donné par M. Lemoyne à l'un de ses fils. En descendant le fleuve, on trouvait M. Boucher, à Boucherville; M. de Varennes, M. de Verchères, M. de Boisbriant à l'ile Ste-Thérèse; M. de Repentigny. M. de la Valtrie, M. de la Chesnaye, M. de Contrecœur.

Sur la zone plus éloignée, on trouvait M. Berthier, M. Dupas, sur l'île de ce nom; M. de Sorel à l'embouchure du Richelieu; Mde St-Ours, puis M. de Chambly, et enfin au sud, M. Perrot sur l'île de ce нom; M. de Senneville, fils de M. Leber; M. de Chailly, M. de Bellevue, M. Robutel de St-André.

Plus tard, on fit, au sud, trois établissements sauvages, qui servaient de refuge aux nouveaux convertis et de défense avancée contre les déprédateurs. Les deux premiers pour les Iroquois, sur le fleuve St-Laurent, au lac St-Louis et au lac StFrançois; le troisième sur l'Ottawa, au lac des deux Montagnes, pour les Iroquois et les Algonquins. Ces trois postes importants réunirent une population de plusieurs milliers de sau

vages, devinrent le centre de missions fructueuses, et rendirent les plus grands services aux sauvages convertis et à la colonie: ils existent encore actuellement et réunissent un grand nombre de familles indiennes.

Voilà des noms, encore existants, qui rappellent que ce pays a été fondé et occupé par le sang le plus noble et le plus pur de la France.

Ces différents fiefs furent mis en culture; ils furent pourvus d'églises, de moulins, de fermes. M. de Frontenac écrivait en 1680 que M. de Longueuil avait, en face de Montréal, un château aussi important que ceux des plus grands de France. Ce fort renfermait l'église, le moulin, la résidence du seigneur.

Presque tous ces seigneurs étaient d'anciens officiers qui donnaient des terres aux meilleurs sujets de leurs régiments. Ces agglomérations ont formé des paroisses, qui ont conservé le nom des concessionnaires. Telle a été l'origine des paroisses de Longueuil, Boucherville, Varennes, Verchères, Contrecœur, la Valtrie, Repentigny, Chambly, St-Ours, Sorel, l'Ile Dupas, Berthier, etc., etc.

Ces villages s'établirent promptement et se mirent en état de défense. Les habitants furent réunis en compagnies de milice, comme les citoyens de Montréal : ils avaient leurs chefs; le temps et le lieu des exercices étaient désignés; on se réunissait tous les mois comme à Ville-Marie. Enfin chaque paroisse avait ses officiers municipaux et judiciaires.

Nous ne multiplierons pas ces remarques. Nous avons montré que M. Faillon ne se contente pas d'exposer les faits, mais qu'il donne tous les renseignements désirables sur l'état de cette société naissante et sur les éléments de son organisation. Ce volume, qui traite en grande partie de l'ancien régime de la colonie française, semble avoir donné l'idée d'un ouvrage paru à Boston en 1874, intitulé L'ancien régime en Canada, par M. Francis Parkman, écrivain distingué, qui reproduit la plus grande partie des renseignements que M. Faillon s'est plu à révéler, en indiquant leurs sources, avec un soin très scrupuleux, aux marges de son ouvrage.

M. Faillon ne put étendre son travail au delà de l'année 1680, à cause des fonctions de procureur de la Compagnie, qu'il dut remplir à Rome.

Mais tous les matériaux sont réunis pour continuer le récit jusqu'à l'occupation anglaise en 1760, et ces matériaux étant

accompagnés d'une table analytique très développée par ordre de temps, peuvent être facilement mis à contribution, en suivant les indications laissées par l'auteur.

En outre, M. Faillon avait l'intention, comme il l'a dit plusieurs fois, de faire suivre cette histoire d'une autre intitulée L'histoire des colonies de Montréal, c'est-à-dire l'histoire des établissements fondés en Amérique, sur les lacs et sur le cours du Mississipi, par des citoyens de Montréal. Il lui restait donc un chemin bien vaste à parcourir, mais une grande partie des matériaux réunis pour ce travail sont déjà analysés et disposés par ordre, et l'on peut aussi facilement les mettre

en œuvre.

Ce grand ouvrage attira l'attention, et il en était digne à plus d'un titre; d'abord, il était le répertoire le plus étendu que l'on eût jusqu'alors; il était presque illimité, à cause des références qu'il donnait aux sources principales. Ensuite, il était une mine précieuse de saints exemples, de traits admirables: rien n'étant oublié pour montrer qu'au point de vue moral, l'histoire de ce pays est remarquable entre toutes les chroniques nationales. A chaque page, l'auteur signale des traits d'énergie et de dévouement, unis au plus parfait esprit de foi et de charité chrétiennes, et l'on ne sauratt trop admirer comme il a su faire ressortir ce caractère particulier des fastes canadiennes.

La publication de ce travail répondait d'ailleurs au désir des hommes les plus distingués du Canada qui, connaissant l'esprit élevé de leur origine, avaient une pieuse curiosité d'en pénétrer les détails.

Il est vrai que bien des travaux remarquables avaient été publiés dans le pays, mais M. Faillon venait révéler des sources d'information inexplorées jusqu'alors.

Parmi les annalistes les plus estimables, nous pouvons citer les suivants: M. Garneau, qui a donné, en trois volumes, une histoire du Canada intéressante et très animée, depuis son origine jusqu'à nos jours; M. l'abbé Ferland, professeur à l'université Laval, qui a considéré les faits surtout au point de vue religieux; M. Faribault, qui a publié un catalogue raisonné et étendu de tous les ouvrages publiés sur l'Amérique; M. Jacques Viger qui a passé sa vie à réunir des documents, et qui a réussi à former une collection aussi rare que précieuse.

Nons pouvons encore citer, dans les temps plus récents: M. l'abbé Casgrain, qui a composé la vie de la Mère de l'Incarnation,

et plusieurs autres ouvrages, où il a su faire ressortir les principales époques en donnant à son récit une forme dramatique ; M. l'abbé Laverdière, qui a publié des ouvrages considérables: les relations des Jésuites; les mémoires de Champlain, etc. M. l'abbé Verreau, qui a réuni une quantité de documents sur les époques les moins explorées de l'histoire. Ce dernier a déjà publié l'histoire de la fondation de Montréal, et le premier voyage dans l'ouest de M. de Casson, etc., etc. De plus, il a commencé à faire paraître une série de documents inédits sur la partie de l'histoire la moins connue, c'est-à-dire tout le XVIIIe siècle. Il a déjà donné les lettres de la sœur Duplessis de 1720 à 1750, ainsi que deux volumes sur le siége de Québec en 1775. Mais auprès de tous ces travaux, l'œuvre de M. Faillon commande l'attention par l'étendue de son cadre et le caractère d'universalité de ses renseignements.

C'est ce qui a frappé les érudits des Etats-Unis, parmi lesquels nous pouvons citer, comme nous l'avons déjà dit, M. Francis Parkman, de Boston, qui s'est appliqué à exposer, dans un style plein de vie et d'éloquence, les événements de l'occupation française en Canada. Il a lu avec soin les travaux de M. Faillon, et par de nombreux extraits, il a montré amplement l'estime qu'il en faisait. On peut même dire qu'il a apprécié cette œuvre avec une sagacité rare, au point de vue scientifique; mais il est à regretter que des préjugés de secte lui aient fait. méconnaître l'esprit religieux qui anime ces grandes origines. C'est cet esprit que M. Faillon a si bien mis en lumière, en commençant par l'illustre Champlain. Aussi, on comprend à quel point ce travail se recommande aux amis de la vérité, et quelle importance n'aura-t-il pas, lorsque arrivera le moment, justement espéré, où il s'agira d'exposer les titres des premiers fon dateurs de la Nouvelle-France à la vénération des fidèles.

POPULATION

DE LA

PROVINCE DE QUEBEC

Dans notre province, les deux derniers recensements ont donné les résultats suivants :

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