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Quant aux banques de dépôts, il me semble que les lois qui règlent le commerce en général devraient être suffisantes pour ces institutions.

Il y a une autre espèce de banques de dépôts, dont je n'ai pas parlé jusqu'à présent: les banques d'épargnes.

Ces banques, partout où elles ont été fondées, sont devenues des agents puissants d'avancement matériel et moral. Il n'y a pas de doute que l'Etat doit intervenir ici pour protéger les déposants d'une manière efficace. L'Etat a compris son devoir tellement bien dans ce cas, que dans beaucoup de pays il a établi lui-même ces caisses de dépôts.

En terminant, je ferai remarquer que quelques économistes. anglais critiquent ce qui se fait chez eux et admirent ce qui se fait en France, tandis qu'il se trouve en France des économistes qui leur rendent largement leur admiration.

Mais il est un fait qui vaut la peine d'être constaté : c'est qu'en général la France souffre très-peu des crises, et aujourd'hui, lorsque le monde commercial commence à peine à revenir de la dernière crise, malgré le paiement d'une dette unique dans les annales du monde, elle jouit d'un degré de prospérité que les compatriotes de M. Bismarck doivent lui envier. Pourtant, ce pays a une population immense - un peu plus considérable que celle du Canada — et une seule banque d'émission lui suffit. Il y a un proverbe: on juge de l'arbre par les fruits. Morale...... Tout le monde peut la tirer.

JOHN AHERN.

POPULATION

DE LA

PROVINCE DE QUEBEC.

De toutes les parties de la statistique, la plus importante est celle qui s'occupe directement de la population. Les chiffres qui constatent le mouvement de la population-le nombre des naissances, des décès et des mariages-sa distribution, l'état civil, les occupations, les ménages, etc., font voir la vie intime d'un peuple et montrent ses progrès matériels et industriels; rapprochés de ceux que fournissent les autres branches de la statistique, ils donnent une juste idée de la prospérité d'une nation. C'est en se basant sur ces données, que certains économistes, notamment le Dr. Malthus, ont formulé des théories plus ou moins acceptables au point de vue de la morale. Disons cependant que la théorie de Malthus demande à être sérieusement étudiée pour être bien comprise.

I

DÉNOMBREMENTS.

Les dénombrements ou recensements de la population, permettent au gouvernement de se rendre compte des ressources et des besoins du pays, et de juger, dans une certaine limite, de sa prospérité croissante ou décroissante. C'est à peu près le seul moyen qu'aient les métropoles de se renseigner exactement au sujet de leurs colonies. Le gouvernement français et le gouvernement britannique, avaient parfaitement compris cette vérité puisque, depuis la fondation de la colonie, il a été fait vingt-six dénombrements officiels de sa population, dont seize sous la domination française et dix sous le régime anglais. S'ils ne sont pas parfaits, ces dénombrements n'en donnent

pas moins une bonne idée du progrès de notre population, même à une époque où ces renseignements n'existaient pas en France. (1)

Le premier recensement régulier de la province de Québec a été fait en 1665-66, quatre-vingt-seize ans avant les compilations de l'abbé d'Espilly, et cent trente-cinq ans avant le recensement des préfets.

Outre ces renseignements officiels, nous en possédons encore plusieurs autres pour diverses périodes de notre histoire, et ils ne manquent pas d'une certaine importance. Les Voyages de Champlain font connaître la population de Québec et de la colonie en 1608, 1620, 1628 et 1629; les Relations des Jésuites, en 1641; les Lettres Historiques de la Mère de l'Incarnation et l'ouvrage de Leclerc sur l'Etablissement de la Foi en Canada, nous donnent respectivement les chiffres de la population en 1653 et 1663. Voilà des éléments de statistique plus complets, -puisqu'ils remontent jusqu'à l'origine du pays-et plus authentiques que ceux de n'importe quel autre pays, même des Etats-Unis, et on peut dire qu'ils sont à peu près parfaits, si on ajoute à ces sources d'information, les registres des naissances, décès et mariages, qu'on a commencé à tenir en 1621.

Ces divers renseignements établissent qu'il n'y a pas de pays dont la population se soit accrue aussi rapidement que celle de la province de Québec. Lors de la fondation de la colonie, en 1605, Champlain n'avait que trente-sept hommes avec lui; de cette date à 1660, il vint de France à peu près mille colons, et 3,700 de 1663 à 1672. Depuis cette dernière époque, le nombre des immigrants n'a pas excédé un millier jusqu'à 1710, et il s'est élevé à quatre ou cinq mille de 1710 à 1760. En sorte que durant les cent cinquante-deux ans compris entre la fondation de la colonie et la conquête, il est arrivé dans le pays environ dix mille colons français qui s'y sont établis.

Ce noyau de population s'est développé si rapidement, qu'en 1760, la province comptait de 70,000 personnes : c'est le chiffre que donne un document qui se trouve aux Archives de Paris. M. Rameau, qui a fait une étude consciencieuse du progrès de la population de la colonie sous la domination française, établit, par des données dont l'exactitude ne saurait être révoquée

(1) Le chiffre de la population française n'a été compilé, d'une manière hypothétique, que vers 1762 par l'abbé d'Espilly, et officiellement par les pré-fets, qu'en 1801 seulement.

en doute, que durant cette période "la moyenne du croît naturel était de 2.50 pour 100 par an.”

Lors de la cession du pays à l'Angleterre, un grand nombre de colons passèrent en France, pour se soustraire au régime anglais; mais cette déperdition fut bientôt compensée par l'immigration anglaise. Le recensement fait en 1765 par le gouverneur Murray, accuse déjà une population de 775 anglais. Ce chiffre se décupla en dix-neuf ans, puisque le recensement de 1784 constate qu'il y avait alors dans la province sept à huit mille colons de langue anglaise, y compris un certain nombre de loyalistes américains, fixés dans les cantons de l'est. Le recensement de 1831 porte à 111,922 personnes le chiffre de la population de langue anglaise. Comparé à celui de 1784, ce chiffre accuse, pour cette période de quarante-sept ans, un accroissement d'environ 104,000 âmes; ce qui représente une augmentation de 1300 pour 100 pour toute la période, ou de plus de 2 pour 100 par année-Dans cette proportion, 1 pour 100, au moins, a été fourni par l'immigration venant de la Grande Bretagne et des Etats-Unis.-De 1831 à 1851, l'augmentation a été de 108,811; ce qui donne un percentage de 96,56 pour les vingt ans et de 4,82 pour chaque année. Elle a été, de 1851 à 1861, de 43,218, ce qui équivaut à 19,579 pour 100 pour les dix ans, ou à 1,957 pour 100, par année. De 1861 à 1871, la popula tion anglaise a diminué de 263,957 à 261,969, ou de 2,252; ce qui accuse une diminution totale de 0,085 pour 100 dans les dix ans ou de 0,085 pour 100 par année. En résumant tous ces chiffres, on forme le tableau suivant, pour la population anglaise ;

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La moyenne de l'augmentation annuelle est de 2,173 pour 100, dont la moitié, au moins, est representée par l'immigra tion; en sorte qu'il reste 1,086 pour 100 pour le croît naturel ou l'augmentation par l'excédant des naissances sur les décès.

La population française s'accrut au-delà de quatre fois et demie plus rapidement, ainsi que l'atteste le tableau suivant:

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En prenant les chiffres de ce tableau pour base, on trouve que, de 1608 à 1760, la moyenne annnelle de l'augmentation a été de 21,40 pour 100, et de 3,01 pour 100 de 1760 à 1871, tandis que pour la période de deux cent soixante-trois ans, comprise entre cette dernière date et 1608, époque de la fondation de la colonie, elle a été de 14,12 pour 100. Il n'y a pas ailleurs de population qui se soit accrue aussi rapidement; puisque dans la dernière proportion, une population se double en moins de huit ans et en moins de trente-quatre ans dans la proportion de 3.01 pour 100, qui représente la moyenne annuelle de 1760 à 1871.

Mais cette moyenne se modifie considérablement selon qu'on se reporte aux différentes époques mentionnées dans le tableau,— modifications qui seront expliquées plus loin. La moyenne de 3,01 pour 100 est beaucoup plus élevée que celle des populations de race homogène des pays les plus riches et les plus avancés de l'Europe.

Dans la Grande-Bretagne, la moyenne annuelle a été comme suit:

1801 à 1821, 1,61200;

1821 à 1841, 1,42,00;

1841 à 1851, 0,85100;

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