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au Canada. Aussi le Dr. O'Calleghan disait-il en terminant son travail : "Quoiqu'on ait fait bien des recherches pour avoir "une collection complète de ces volumes, jusqu'à présent, elles ont été infructueuses. Il est probable qu'il n'y a pas d'ou(6 vrage dont les volumes soient aussi disséminés dans les "bibliothèques."

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A cette époque les collections les plus complètes se trouvaient au Harvard College, Boston, qui en avait 40 volumes et chez M. Brown, de Providence. En Canada, M. Neilson, rédacteur de la Gazette de Québec, en avait 30 volumes (1); M. l'abbé Plante, 20. En 1854, la collection de la Chambre était complète, et on peut le dire, unique, quand elle fut presque toute détruite. Celle de l'Université Laval est la seule, du moins en Canada, qui ne présente pas de lacune.

La série, de 1632 à 1672, comprend 41 volumes, dont 39 portent le titre de Relation, et deux-1654-55 et 1653-59-celui de Lettres. M. le Commandeur Viger avait eu l'heureuse idee de faire, sur les volumes mêmes, une description détaillée de l'unique collection complète qui existait alors-celle que nous possédions à Québec - quelques mois seulement avant l'incendie du Parlement. La liste qu'il a laissée dans ses manuscrits (2) est plus exacte que celle des Pères de Baker et Carayon. Ces savants Pères, en effet, ont suivi la note que le Père Martin publiait dans sa traduction de Bressany en 1852, presqu'au moment où M. Faribault decouvrait à Paris les deux volumes de Lettres dont l'existence avait été mise en doute jusque là (3). Ils mentionnent, il est vrai, les premières; mais comme faisant suite à la Relation de 1655-56. Jusqu'à présent, personne

(1) Ils furent vendus, après sa mort, pour la modique somme de $100 au Parlement et formèrent le noyau de cette precieuse collection que nous eùmes le malheur de perdre plus tard, comme tout le monde le sait.

(2) LISTE des Titres de chacun des volumes de la collection entière des Relations publiées de 1632 à 1672, etc., etc., avec notes par J. V.

(3) Copie de deux le'lres envoyées de la Nouvelle-France au P. Procureur des Missions de la Compagnie de Jesus en ces contrées. A Paris, chez Sébastien Cramoisy, imprimeur ordinaire du Roy, el Gabrul Cramoisy, rue St. Jacques, aux Cicognes 1656, 28 pp. in-12.

Lellres envoyées de la Nouvelle-France au R. P. Jacques R naull, Provin cial de la Compagnie de Jesus en la Province de France. Par le R. P. Hierosme Lalemant, Supérieur des Missions de la dile Compagnie en ce Nouveau Monde. A Paris, chez Sébastien Cramoisy, imprimeur ordinaire du Roy, 1660. 49 pp. in-12.

ne connaît aucun exemplaire ainsi composé. On est certain qu'elles furent publiées séparément chez Cramoisy. Quant aux secondes, ils semblent complètement les ignorer.

En revanche, les savants bibliographes donnent le titre d'une Relation qui est encore inconnue (1). Son existence, si elle était constatée, constituerait, dans la réimpression de Québec, une lacune considérable, qu'il faudrait faire disparaître au plus tôt. Cependant, j'éprouve à son endroit des doutes que je crois très fondés: il me semble qu'il y a confusion dans les titres.

Celui que donne la Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus (2), nous apprend qu'il s'agit des commencements de la seconde mission entreprise par le P. de Brébeuf chez les Hurons en 1634.

Le zélé missionnaire s'était embarqué le 7 juillet à TroisRivières et il n'arriva au village de Teandeouïata, que le 5 août, après beaucoup de fatigues. Or, ce sont précisément les détails de ce long et pénible voyage et le récit de ses premiers travaux, que le P. de Brébeuf nous donne dans sa lettre, datée du village Huron, Ihonatiria, le 27 mai 1635, et publiée à la suite de la Relation de 1635. Il a bien pu le long de sa route-il le fit en effet-mettre le P. Le Jeune au courant des difficultés qu'il éprouvait. Il aurait encore pu écrire du pays des Hurons, mais seulement avant l'interruption, par les neiges, des voies de communications, c'est-à-dire avant la fin de 1634; mais, outre que cette hypothèse est peu probable, il n'aurait pu être question dans ces lettres des événements de 1635.

Tout porte à croire qu'on a ici, avec quelque variante dans le titre, un double emploi de la Relation, mentionnée à la suite de celle du P. Le Jeune, de 1635. Il est possible qu'elle ait été tirée à part, ou reliée séparément. Bien des erreurs bibliographiques n'ont pas eu d'autre cause.

Il est bon de savoir que quelques-unes de ces Relations, comme celles de 1619 et 1650, ont eu une seconde édition, ce qui prouve qu'elles ont été écoulées assez rapidement-les dernières entre autres relataient la mort de nos martyrs. Cette seconde

[1] Relation des faits des PP. de la Compagnie de Jesus chez les Aurons dans la Nouvelle-France, les années 1534 el 1635, par le P. Brébeuf de la Compagnie de Jésus. Paris, Sébastien Cramoisy, les mémes années, in-12.

(2) Biblioth. des Ecrivains, etc., p. 338; Bibliog: Hist: p. 180.

édition contient des renseignements nouveaux, reçus en France pendant l'impression de la première : elle doit, par conséquent, entrer dans une collection complète. On y joint généralement: 1o la Relation du P. Biard, que j'ai mentionnée; 2o la lettre du P. Charles Lalemant, publiée d'abord dans le Mercure Français, et imprimée ensuite chez Jean Boucher; 3° l'ouvrage du P. Bressany (1), quoique ce ne soit pas une relation annuelle, et le récit de la découverte du Mississipi par le P. Marquette, publié par Thevenot (2).

J'y réunirais encore les deux lettres du P. Biard qui se trouvent dans les Annuæ.

Les éditions originales des Relations auront toujours une valeur intrinsèque, que les plus belles réimpressions ne peuvent leur enlever. Celle que notre gouvernement a fait exécuter à Québec, en 1858, est loin de réunir les conditions de beauté et de commodité qu'on pouvait exiger pour le monument élevé à notre histoire. Le mérite et il n'est pas médiocre de cette édition, c'est d'avoir réuni définitivement et mis à la portée de tous les hommes d'étude, des volumes dont il est si difficile de dresser même une liste complète et exacte. C'est l'Hon. M. Chauveau qui décida le Gouvernement à les sauver d'une entière destruction, et cette seule mesure, qu'il ne put mettre à exécution lui-même, suffirait pour lui assurer la reconnaissance des esprits éclairés.

Espérons qu'avant longtemps, il se fera une autre édition, mieux soignée et sur un autre plan. Je voudrais qu'on fit pour les Relations ce que M. Desbarats a osé entreprendre et exécuter pour Champlain et le Journal des Jésuites. Nous devons ce témoignage de respect à la mémoire de nos premiers missionnaires.

-(A continuer).

H. A. VERREAU, Ptre.

(1) Breve Relatione d'a'cune Missioni de PP. della Compagnia di Giesú nella Nuova Francia, elc. In Macerala 1653.

(2) Recueil de Voyages etc., Paris, 1681.

UN POINT DE CONTACT

ENTRE

LA SCIENCE ET LA FOI

M. l'abbé T. M. O. Maurault, du Séminaire de Nicolet, nous écrit en date du 7 du présent, nous priant d'insérer dans la Revue de Montréal la communication suivante :

SÉMINAIRE DE NICOLET, 7 MARS 1877.

"Le dernier numéro de la Revue de Montréal contenait une note ainsi conçue :

"Nous ne croyons pas qu'on puisse prendre à la lettre les "lignes suivantes, qui se voient à la page 12 du discours pronon"cé à la distribution des prix du Séminaire de Nicolet, le 27 Juin "1876, par M. l'abbé T. M. O. Maurault, savoir: "Cette nature "déchue, malgré ses indigences et ses faiblesses, lui paraît (à "saint Thomas) encore quelque chose de si solide et de si fort, "qu'il (saint Thomas) fait reposer sur elle seule tout le poids de "l'édifice sacré, en reconnaissant comme dogme de la raison "seule la vérité fondamentale de l'existence de Dieu."

"Je prends texte de l'observation du bienveillant critique, pour déclarer que ces lignes ne rendent pas plus ma pensée actuelle qu'elles n'expriment le vrai. Ce qu'elles expriment est une erreur évidente, que j'ai reconnue depuis assez longtemps déjà. "Comme il est naturel, une fois admise, cette erreur se reproduit sur d'autres points du même discours.

"Notamment pour ce qui regarde le développement de la science sacrée, je ne crois pas qu'on puisse dire autrement que saint Thomas, Somme Théol. 2. 2. q 1. art. 7, ad secundum; ce qui revient d'ailleurs à l'exposé fait dans la Revue.

"Il reste donc à dire, au sujet de cette exagération des droits et du rôle de la raison, ce que disait Bossuet de sa déclaration de 1682 abeat quo libuerit; non suscipio cam defendendam."

T. M. O. MAURAULT, Ptr.

C'est avec bonheur que nous faisons droit aujourd'hui au juste désir de M. l'abbé Maurault.

Il est vrai que dans notre livraison de février dernier (1), nous avons signalé, de la manière qu'il est dit plus haut, ce court passage du discours que le savant professeur prononça à la distribution des prix du Séminaire de Nicolet, le 27 juin 1876; mais nous ajoutions en même temps:

"M. l'abbé Maurault nous pardonnera cette réserve d'autant plus volontiers que sa réputation de savant est mieux accréditée, et que son discours sur saint Thomas accuse une connaissance plus sérieuse du grand maître."

Un sentiment de délicatesse ne lui a pas permis de rappeler, à côté de notre critique, ce témoignage rendu à son talent et à sa science, mais nous aimons, nous, à le répéter ici, parce qu'il est sincère et vrai.

La lettre qu'on vient de lire, sans modifier notre jugement, ajoute à notre estime.

Nous n'avons jamais envié à l'auteur du discours sur saint Thomas ni sa science, ni son talent; mais en le voyant aujourd'hui reconnaître si franchement comme erreur évidente ce que nous signalions dans son discours en termes plus adoucis, nous sommes presque tenté de lui envier sa bonne foi. Du moins c'est un bel exemple qui nous est offert. Notre devoir sera de le suivre, et d'avouer nos erreurs avec autant de franchise et de noblesse qu'il en a mis à reconnaître la sienne, s'il lui plait, dans l'occasion, de nous les faire remarquer.

Nous disons son erreur; c'est plutôt inadvertance qu'il faudrait employer ici. En effet, pendant le travail absorbant de la composition ou de la revise, on est exposé à laisser passer bien des choses que l'on ne signerait plus au moment où on se relit à tête reposée; mais il est déjà trop tard. Aussi ne sommesnous pas du tout surpris que l'auteur ait reconnu depuis assez longtemps déjà, et bien avant que nous la lui ayons signalée, l'erreur qui lui échappa au moment où il écrivit son discours.

D'ailleurs, cette erreur, outre qu'elle touche à un point assez délicat de la théologie, est d'autant plus pardonnable qu'elle semble découler plus naturellement des doctrines enoncées par saint Thomas lui même.

En effet, saint Thomas semble enseigner qu'une vérité, dès qu'elle est démontrée par la raison, ne peut plus être l'objet de la foi, pour ceux qui en ont saisi la démonstration, ou qui voient cette vérité avec évidence.

(1) p. 12, note.

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