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prit donc, le principe vital, c'est le germe qui doit renoncer à la vie terrestre, en livrant à la corruption son enveloppe charnelle, et obtenir la vie supérieure de la gloire. Mais l'affirmation de cette vérité ne justifie pas la comparaison. En réalité, elle ne se rattache à l'image que d'une manière indirecte. Le sens principal de l'allégorie est sousentendu; dans le grain de blé mis en terre pour mourir, renaître et fructifier, le lecteur attentif reconnaît aisément l'image de celui qui doit, par sa mort et sa résurrection (10, 17-18), produire avec abondance des fruits de salut. Jésus est le germe primitif, d'où sortiront les grains que d'autres recueilleront pour les placer dans les greniers du Père céleste (4, 36-38). Il est le premier-né d'entre les morts, ó πÇшτÓTOXOS EX TOV Vexpov (Apoc. 1, 5; Col. 1, 18). Cet enseignement est dominé par la perspective de la Passion. Le v. 26 est conçu dans le même esprit. Le Sauveur déclare que, pour être digne de le servir, il faut le suivre partout, c'est à-dire dans la souffrance et jusque dans la mort. L'idée de la Passion et de la croix, qui est ici présentée à mots couverts, se trouve clairement rendue dans les passages parallèles des Synopt. (Mt. 10, 38; 16, 21; Lc. 9, 23; 14, 27). Cependant il s'agit non plus du disciple (uz0ns), comme dans les autres Évang., mais du ministre (díxovos). Ce qui est vrai des simples fidèles convient d'une manière spéciale à ceux auxquels seront confiés les soins de l'apostolat. S'il restait quelques doutes au sujet de notre interprétation, la suite du discours suffirait pour les dissiper. L'émotion qui s'empare du Sauveur (27) ne peut avoir d'autre motif que la perspective de la mort. L'humanité de Jésus ne manifeste pas ici les hésitations et les répugnances qui doivent l'envahir au jardin des Oliviers. Sur le point d'in

1. S. Clément de Rome emploie, lui aussi, la figure du grain qui tombe en terre pour se corrompre d'abord, puis se reproduire en se multipliant, et, comme l'évangéliste, il l'applique à la doctrine de la résurrection : « Le semeur s'en va, jetant sur le sol les germes qui tombent arides et secs dans la terre; là, ils se corrompent; puis la grande providence du Seigneur les ressuscite et, d'un seul grain, fait sortir une multitude de fruits. >> I Cor. 24 (d'après l'éd. de Hilg., Nov. Test. extra can. rec., I, p. 31). Ne dirait-on pas que Clément combine, dans ce passage, Mt. 13, 3-9 = Lc. 8, 5-8 avec Jo. 12, 24-25? Le début de son récit reproduit les premiers mots de la parabole du semeur: ¿ñλ0v ó oneipwv (Mt. 13, 3; Lc. 8, 5); mais l'ensemble du tableau et son application symbolique rappellent d'une manière frappante la comparaison du IVe Évang. (Jo. 12, 24-25).

voquer son Père, N.-S. ne pense à son propre salut que pour en détourner son esprit : dirai-je : mon Père délivre-moi de cette heure? Mais je suis venu au contraire pour me sacrifier, afin que, selon la promesse de Caïphe (11, 50), la mort d'un seul opère le salut de tous. Ici encore se cache une ambiguïté; le mot pa désigne tantôt les souffrances de la Passion en elles-mêmes, tantôt le moment où elles doivent se réaliser. Jésus se bornera à demander un nouveau témoignage de sa divinité, un nouveau signe en faveur des Juifs incrédules (28-30; comp. 11,42). Malheur à ceux qui resteront sourds à cet avertissement suprême! car l'heure du jugement a sonné; désormais, plus de contradictions et plus de luttes. Le moment est décisif; la question depuis longtemps agitée entre Jésus et le « monde » va recevoir une solution définitive. C'est maintenant le jugement du monde. Le mot jugement (xplois) est pris dans le sens de condamnation, comme on le voit par la suite du verset. Non que Jésus doive prononcer une sentence de réprobation. Mais, comme nous l'avons plusieurs fois expliqué à propos du même terme (3, 19; 5, 27; 9, 39), le monde, en s'obstinant dans son hostilité, renonce spontanément à la lumière, prononce sa propre condamnation, et cela pour toujours. Le prince de ce monde n'est autre que le chef de la partie adverse (comp. 14, 30; 16, 11), le diable, qui suggère à Judas la trahison (6, 70-71) et aux Pharisiens l'homicide (8,44; comp. I Jo. 3, 8-10)'. Le crucifiement de Jésus marque le triomphe du Fils de Dieu sur l'esprit des ténèbres (comp. Hebr. 2, 14-15). C'est pourquoi il est représenté comme une exaltation (comp. 3, 14; 8, 28). La Passion a un double effet: expulser le démon, en le destituant de la domination qu'il exerçait dans le monde (31b) et attirer au Christ tous. les hommes (ávτaç et non лávτa, 32). Ce dernier résultat se traduit par l'universalité de la rédemption et la catholicité de l'Église. Les Juifs saisissent la signification spéciale que Jésus attache au mot exalter (iv), mais l'idée de mort ne peut se concilier avec leur conception du règne messianique. Le Messie prédit par les prophètes ne doit-il

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1. L'expression ó άpywv tou zósμou toútov est propre au IV Évang., où elle est employée trois fois (12, 31; 14, 30; 16 11). Dans cette locution, le mot zósuos a le même sens que le mot ziców dans les Évang. synopt. S. Ignace, dans ses épîtres, désigne souvent le diable au moyen de la périphrase johannique le prince du monde. Mais il substitue αἰών ἢ κόσμος : ὁ ἄρχων τοῦ αἰῶνος Toutou (Eph. 17, 1; 19, 1; Magn. 1, 3; Trall. 4, 2; Rom. 7, 1; Phil. 6, 2).

pas régner éternellement ? Quelle étrange prétention que de se donner pour le Christ, tout en s'avouant mortel! Dans ce passage, comme plus haut, 7, 49; 10, 34, et plus loin, 15, 25, la Loi est mise pour l'Écriture en général'. Dans la réponse du Seigneur, l'opposition entre les notions de lumière et de ténèbres par rapport à l'oeuvre du salut revient pour la troisième fois. Il ne faut pas s'étonner de ces répétitions; l'idée qu'elles expriment découle des prémisses du livre (1, 5). Les mots lumière et obscurité ont ici la même signification que dans les deux endroits parallèles 9, 4-5; 11, 9-10. Pour l'interprétation, voir plus haut, p. 305 et 331 s. Ετι μικρὸν χρόνον τὸ φῶς ἐν ὑμῖν ἐστιν, littéralement encore un peu de temps la lumière est en vous. On a l'habitude de traduire v úuiv parmi vous. Il est vrai que plusieurs mss. offrent la variante us0' uov, avec vous. Mais la première leçon, qui est celle du T. R., nous semble préférable, à la condition de laisser à la prép. ¿v son sens rigoureux et de traduire : en vous. Cette traduction s'impose dès que l'on met la phrase en regard du texte parallèle 11, 10b, őt: Tò quç oùx čotiv év aút. En cet endroit, le pronon étant au singulier, la prép. ěv ne peut pas vouloir dire «< parmi ». Dans les deux cas, Jésus parle d'une lumière intérieure, distincte de celle dont il est lui-même le foyer. Encore un peu de temps et le foyer va disparaître; alors la lumière qui guidait les hommes s'éteindra, et on marchera dans les ténèbres. Le Sauveur exhorte instamment les Juifs à profiter de la clarté qui est encore en eux pour adhérer à la Lumière. Au v. 36, le terme tò poc est trois fois répété avec trois nuances différentes : il signifie d'abord la lumière préalable qui dirige l'acte de foi (¿s tò pùs Exete), puis la Lumière par excellence, qui se manifeste objectivement

1. Ceux qui essaient d'établir l'origine mosaïque du Pentateuque en se basant sur les témoignages du N. T. devraient tenir compte de cette considération. En effet, s'il est vrai que les écrivains sacrés attribuent la Loi (= le Pentateuque) à Moïse, il n'est pas moins vrai qu'ils désignent parfois sous le nom de Loi l'ensemble des Livres saints. Dès lors, leur témoignage semble prouver trop. Il faut reconnaître que leur terminologie n'est pas rigoureuse et que le nom de « la Loi», appliqué par eux à tout l'A. T., est une désignation a potiori parte. On est naturellement amené à interpréter dans le même sens l'expression de « Loi de Moïse ». D'où il suit que, dans le N. T., le Pentateuque se rattache à Moïse comme à son principal auteur, soit que Moïse en ait rédigé la plus grande partie, soit qu'il en ait posé les bases et déterminé les points cardinaux.

et sollicite l'adhésion (TIGTEÚETE eiç tò pos), enfin la clarté intérieure qui est le reflet de la Lumière, la récompense de la fidélité ("va viol pwτòs Yévηote). Les mots par lesquels se termine ce récit (36) ont, croyons-nous, une portée tout à fait spéciale. Après les avertissements solennels que l'on vient de lire, on comprend que Jésus disparaisse de la scène. Son ministère est terminé, la séparation est accomplie. Il n'apparaîtra plus désormais que dans le cercle de ses disciples.

§ XXI. Conclusion de la première partie.

12, 37-50.

37 Bien qu'il eût fait tant de miracles en leur présence, ils ne croyaient pas en lui. 38 C'était afin que s'accomplît la parole qu'avait dite le prophète Isaïe: Seigneur, qui a cru à notre prédication, et le bras du Seigneur, à qui a-t-il été révélé ?* 39 C'est pourquoi ils ne pouvaient pas croire*, car Isaïe a dit encore: 40Il a aveuglé leurs yeux et endurci leur cœur, afin qu'ils ne voient pas des yeux et ne comprennent pas de cœur, qu'ils ne se convertissent pas et que je ne les guérisse pas*. 41 Ainsi a parlé Isaïe, car*ila vu sa gloire et il a parlé de lui. 42Cependant, même parmi les chefs, beaucoup crurent en lui, mais ils ne le manifestaient pas à cause des Pharisiens, de peur d'être exclus de la synagogue. 43 Car ils préféraient la gloire des hommes à la gloire de Dieu. Et Jésus de s'écrier, disant : « Celui qui croit en moi ne croit pas en moi, mais à celui qui m'a envoyé, et celui qui me contemple contemple celui qui m'a envoyé*. 46 Je suis venu dans le monde comme une lumière, afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans l'obscurité. 47 Et si quelqu'un, ayant entendu mes paroles, ne les garde pas*, je ne le juge pas, car je suis venu, non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. 48 Celui qui me rejette et n'accepte pas mes paroles a son juge : l'enseignement que j'ai donné, le jugera au dernier jour. Car je n'ai rien dit de moi-même, mais celui qui m'a envoyé, le Père, m'a commandé ce que je devais dire et comment je devais parler. 50 Et je sais que son commandement est vie éternelle. C'est pourquoi ce que je dis, je le dis conformément à l'ordre que m'a donné le Père. >>

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41. 12 mjj., la plupart des mnn. et It. lisent őt:, au lieu de őtt. 45. U, quelques mnn. et b omettent le v. 45.

47. 9 mjj. et f lisent to.

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