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Nous avons attiré l'attention sur le v. 39, où il est dit, conformément à l'interprétation que donnent plusieurs anciens témoins du texte sacré, que les fidèles (disciples et apôtres) n'avaient pas encore reçu l'Esprit Saint, parce que Jésus n'était pas encore glorifié. Nous avons vu dans ces derniers mots une allusion au mystère de la Pentecôte. De là il semble résulter que l'E.-S. n'a été donné qu'à ceux qui le reçurent sous une forme visible au jour de la Pentecôte, c'est-à-dire aux apôtres. Cette conséquence est juste; mais il faut l'entendre de l'effusion miraculeuse et extraordinaire dont les apôtres seuls furent gratifiés. (Act. Ap. 2, 1-6). « Nondum erat spiritus datus, intelligendum de abundanti datione, et visibilibus signis; sicut datus fuit eis (apostolis) post resurrectionem et ascensionem in linguis igneis'. >> En effet, non seulement avant la Pentecôte, mais même avant les temps chrétiens, I'E.-S. était parmi les hommes, par son action (xx' évepyeíav) et aussi, au sentiment des Pères de l'Église, par son essence (xat' ovcíav). Sous l'ancienne Loi, comme sous la Loi Nouvelle, il habitait substantiellement dans l'âme des justes : « Il vint habiter (l'Esprit) dans les justes et les prophètes, Enos, Enoch, Noé et les autres 2. » Il en était de même. du vivant de N.-S.: « Ego autem audacter, et tota libertate pronuntio, ex eo tempore, quo Apostoli Domino crediderunt, semper eos habuisse Spiritum Sanctum 3 ». Tout chrétien en état de grâce est le temple du S.-E. *.

1. S. Thomas, Evang. Joan., cap. VII, lect. 5, 3, med.

2. S. Cyr. de Jer., Catech., XVI, 27. Le P. Corluy cite à ce sujet plusieurs textes très instructifs à l'encontre de l'opinion du P. Petau. Comm. in Ev. S. Jo., p. 199, note.

3. S. Jérôme, Epist., CXX, 9, med.

4. Rom. 5, 5. « Accipimus ergo et nos Spiritum sanctum, si amamus Ecclesiam, si charitate compaginamur, si catholico nomine et fide gaudemus. » S. Aug., In Joan. Evang., tract. XXXII, 8, init.

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753 Et ils s'en allèrent chacun chez soi. 8 Et Jésus s'en alla à la montagne des Oliviers. Or, à la pointe du jour, il revint au temple, et tout le peuple allait à lui*; et, s'étant assis, il l'enseignait*. Or, voici que les scribes et les Pharisiens amènent une femme surprise en adultère* et, la plaçant au milieu, ils lui disent*: « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Dans la Loi, Moïse ordonne de lapider de telles personnes; et toi, qu'en dis-tu? » Ils disaient cela pour l'éprouver, afin de pouvoir l'accuser*. Mais Jésus, s'étant baissé, écrivait du doigt sur la terre*. 'Comme ils persistaient à l'interroger, il se redressa et leur dit : « Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier la pierre. » Et, s'étant de nouveau baissé, il écrivait sur la terre. Ayant entendu cela, ils se retirèrent* un à un*, en commençant par les plus vieux*, et il resta seul avec la femme qui était au milieu. 10 Alors Jésus, s'étant redressé*, lui dit : << Femme, personne ne t'a condamnée? » 11 Elle répondit : « Personne, Seigneur. » Jésus lui dit : « Je ne te condamne* pas non plus; va et dorénavant* ne pèche pas. »

2. Cinq mss. omettent pos autóv. ID et six mss. retranchent ce dernier membre de phrase : καὶ αὐτούς.

3. D lit ἐπὶ ἁμαρτίᾳ.

4. D ajoute ici : ἐκπειράζοντες αὐτὸν οἱ ἱερεῖς ἵνα ἔχωσιν κατηγορίαν αὐτοῦ. 6. Cette première partie du v. 6 ne se trouve pas dans D, ou plutôt elle a été intercalée au v. 4. Quelques mss. ajoutent un рooлоtoúμevos, d'autres καὶ προσποιούμενος.

9. Dans D, le début du verset est ainsi conçu exaotos dè tŒv 'Ioudaiwv ἐξήρχετο. Après ἀκούσαντες, quelques mss. ajoutent: καὶ ὑπὸ τῆς συνειδήσεως ἐλεγχόμενοι. D supprime εἷς καθ' εἷς. Plusieurs mss. et verss. ajoutent ἕως τῶν ἐσχάτων.

10. Certains témoins ajoutent : καὶ μηδένα θεασάμενος πλὴν τῆς γυναικός. — Nous lisons yúva; quelques mss. ont yuv. Ici encore, certains témoins ajoutent : ποῦ εἰσὶν ἐκεῖνοι οἱ κατήγοροί σου.

11. Plusieurs mss. ont xpívw, au lieu de xaτazpívw. omettent la détermination ἀπό τοῦ νῦν.

Plusieurs mss.

Ce fragment, qui contient l'épisode de la femme adultère, est célèbre dans la critique du N. T. Avant d'aborder la question de son authenticité, nous analyserons brièvement son contenu. Le dernier verset du chap. 7 se rattache au récit précédent. Le verbe inopeúbav a pour sujet les Pharisiens. Après avoir passé la nuit sur le mont des Oliviers, Jésus rentre, le matin, dans la ville. Nous trouvons un trait de ce genre dans Mt. 21, 17-18 et dans Lc. 21, 37-38. Le mont des Oliviers est situé en face de Jérusalem, du côté de l'orient. Le corps du récit est d'une parfaite clarté. Le narrateur a soin de nous dévoiler l'intention des Pharisiens. La bienveillance de Jésus pour les personnes mal famées était connue de tous. Le crime flagrant, au sujet duquel on lui demande de porter une sentence, est un de ceux qui soulèvent l'indignation populaire. Le Sauveur, vu son indulgence habituelle, absoudra la femme coupable et ainsi, non seulement il excitera la haine des scribes et des Pharisiens, en violant la Loi de Moïse, mais encore il perdra la sympathie du peuple. Jésus feint d'abord de ne prêter aucune attention à la question insidieuse qui lui est posée. La deuxième partie du v. 6, de même que le v. 8, exprime une attitude plutôt qu'une action; il n'y a donc pas lieu de se demander ce que Jésus écrivait. Sur l'insistance des Pharisiens, Jésus donne une réponse évasive de nature à décontenancer ses interlocuteurs : quoi qu'il en soit du crime en question, il ne vous appartient pas d'appeler sur la coupable les sévérités de la Loi. Il faut voir dans les paroles de Jésus une condamnation de la conduite générale des Pharisiens pour être autorisé à juger les autres, il faut n'être pas soi-même sous le coup de la Loi (comp. Rom. 2, 1). On prévoit, par cette réponse, que la sentence sera indulgente. Resté seul avec la femme coupable, Jésus donne une sentence telle que ses ennemis l'attendaient. Non seulement il ne porte pas de condamnation, mais il remet le péché d'adultère ; il reconnaît la faute et il rend l'innocence. Sa sentence est une absolution (comp. Mt. 9, 5-6; Mc. 2, 9-11; Lc. 5, 23-24).

Les exégètes sont depuis longtemps divisés sur la question de savoir si la péricope de la femme adultère doit être tenue pour authentique'. Pour tout catholique qui prétend aborder la discussion de ce problème,

1. Pour la discussion détaillée de cette question, voir Martin, Introd. à la crit. text. du N. T.; partie pratique, IV, p. 178-516, et surtout le récent ouvrage de von Soden, Die Schriften des neuen Testaments, I, p. 486-524.

il est une question préalable: peut-on révoquer en doute l'authenticité de ce fragment? On sait que le concile de Trente (sess. Iv), après avoir dressé la liste des Livres inspirés, porte un anathème contre celui qui refuserait d'admettre comme « sacrés et canoniques, ces Livres avec toutes leurs parties, cum omnibus suis partibus ». Il faut donc avant tout déterminer si le passage du IV Évang. 7, 53–8, 11 est une «< partie >> du livre, au sens que les Pères du Concile entendent donner à ce mot. Tant que l'histoire du Concile n'était qu'imparfaitement connue, ce point pouvait être sujet à discussion. Mais depuis que les Actes authentiques ont été publiés, non seulement on sait ce qu'il faut entendre par « parties », mais on a encore la certitude que la péricope de la femme adultère est particulièrement visée par le décret. En effet, dans la congrégation du 28 mars, sur une notion du cardinal Pacheco, évêque de Jaen', on posa la question : « Faut-il, parce que quelques-uns ont eu des doutes au sujet de certains passages évangéliques : dernier chap. de Mc., Lc. 22, et Jo. 8, citer nommément ces passages... et dire qu'on les reçoive avec le reste? La majorité des membres se prononça pour la négative. Mais on fut d'accord pour assurer l'authenticité de ces textes, sans en faire mention expresse et, après plusieurs discussions, on adopta à cette fin la formule que nous lisons dans le décret De canonicis Scripturis : « Si quis libros ipsos integros cum omnibus suis partibus, prout in Ecclesia catholica legi cousueverunt, et in veteri Vulgata latina editione habentur, pro sacris et canonicis non susceperit... a. s. » Nous avons insisté sur les circonstances de cette décision, parce qu'elles sont encore peu connues. C'était d'ailleurs la meilleure manière de résoudre la question préjudicielle que nous nous étions posée. L'authenticité du passage qui nous occupe a donc été, du moins implicitement, l'objet d'une déclaration solennelle. Que suit-il de là? que ce passage fait partie du canon des saintes Écritures et partant qu'il est inspiré, en d'autres termes, qu'il est authentique au sens

1. C. Gienensis dixit, se optare, ut quædam particulæ N. T. quæ in Luca et Joanne non solum ab adversariis nostris, sed a catholicis controvertuntur, specialiter enumerarentur. Theiner, Acta genuina ss. æc. Conc. Trid., I, p. 71.

2. An quia de quibusdam particulis evangeliorum Marci cap. ult. et Lucæ cap. 22 et Joannis 8, a quibusdam est dubitatum, ideo in decreto de libris evangeliorum recipiendis sit nominatim habenda mentio harum partium, et exprimendum, ut cum reliquis recipiantur, an non. Theiner, op. cit., I, p. 72.

théologique du mot. S'en suit-il aussi qu'il a été inséré par S. Jean à l'endroit même où nous le lisons dans la Vulgate? Évidemment, c'est là une question de critique textuelle, que les Pères du concile n'ont pas eu l'intention de trancher. Il leur suffisait d'assurer l'autorité doctrinale que certains protestants, Érasme en particulier, refusaient à ce fragment. Or, il s'agit simplement de savoir si l'anecdote de la femme adultère se trouve à sa place normale, c'est-à-dire si elle a été introduite par l'auteur sacré à l'endroit qu'elle occupe aujourd'hui, ou si, n'ayant pas de place déterminée dès l'origine, elle doit son insertion à un remaniement postérieur. Encore un mot pour préciser l'état de la question: il ne s'agit pas de savoir si cette péricope est à sa place naturelle, si le fait historique qu'elle rapporte s'adapte chronologiquement avec ce qui précède et ce qui suit. Ce point intéresse les tableaux de concordances et les synopses évangéliques; pour le commentateur, il n'a qu'une importance secondaire. Le problème étant posé dans ces termes, passons en revue les arguments que l'on apporte pour le résoudre : ces arguments, comme toujours, sont de deux sortes : les uns intrinsèques, les autres extrinsèques; ceux-ci sont de beaucoup les plus importants. Nous les mettons en première ligne.

1o Arguments extrinsèques. Ils consistent dans les manuscrits anciens, les versions et les témoignages traditionnels. a) Les manuscrits. L'histoire de la femme adultère fait défaut dans les Codices les plus anciens à savoir: Sinaït. (N), Vatic. (B), Paris. (C), Alex. (A), Borgianus (T), Parisiensis (n°62, L), Monacencis (X), Sangallensis (A). Les premiers de ces manuscrits onciaux remontent au ve s.; les deux derniers datent du 1x siècle, les autres s'échelonnent dans l'espace intermédiaire. On constate la même lacune dans plus de soixante manuscrits cursifs. Le passage se trouve au contraire dans six mss. onciaux; mais de ces six témoins, un seul, le Cantabr. (D) a une valeur de premier ordre; il se trouve également dans la plupart des mss. cursifs. Enfin, trois mss. onciaux le marquent du signe ., tandis que d'autres le signalent par des obèles; plusieurs le mettent à la fin du IV Évang.; les mss. qui constituent le groupe appelé de Ferrar (4) l'insèrent entre le chap. 21 et le chap. 22 de Lc. b). Les versions. Le frag

1. D'après Blass, il aurait sa place authentique entre les versets 36 et 37 du chap. 21. Evangelii secundum Lucam, sive Luca ad Theophilum liber prior, Leipzig, 1897, p. XLVI ss. et 95 s.

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