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la grâce de Jésus ne produise pas son effet dans de pareilles âmes. Si on consent pour un moment à laisser sortir les vendeurs et les achèteurs du temple de son cœur, c'est pour les y laisser rentrer bientôt après. Peut-être se sentira-t-on obligé par les coups dont on est frappé dans sa conscience, ou par les maladies dont on est travaillé dans son corps, de suspendre le cours de certains péchés dominans; mais aussitôt que ces coups ne se feront plus sentir, que les remords de la conscience seront dissipés, que les douleurs auront cessé, on rentrera dans les vieilles habitudes. Ce serait abuser des termes que d'appeler cela une repentance ou une conversion; cependant c'est ainsi qu'ils empêchent le Seigneur Jésus de se rendre le maître absolu et unique de leur cœur, pour en faire une maison de Dieu, et un temple de son esprit.

C'est pourtant, chers amis, ce qu'il faut que vous deveniez, si vous voulez éviter la colère à venir; savoir. des maisons d'oraison, dans lesquelles Dieu habite éternellement. Prendre quelques fois plaisir à lire ou a entendre la parole de Dieu, y trouver du goût, renoncer par contrainte à quelques grossiers péchés qu'elle condamne; en vérité ce n'est pas à cela que doit se borner l'œuvre de la grâce de Jésus, ni ce qui vous délivrera de la colère à venir. Mais il faut que la grâce amène vos cœurs, à devenir des temples purgés de toute souillure de chair et d'esprit lorsque le cœur est ainsi devenu une maison de prière, dans laquelle l'âme s'entretient avec son Dieu, s'unit à lui, se sacrifie à lui, Dieu y répand les dons de son esprit, et la remplit de plus en plus de sa lumière, de sa grâce et de son amour.

C'est là le but que le Sauveur se propose dans le soin

qu'il prend des âmes : c'est là l'état où il veut les mettre et où elles doivent être, si elles veulent éviter la colêre à venir; toute autre chose, sans cela, est indigne de Dieu et inutile à l'homme. Cela étant, laissez-vous conduire par Christ à Dieu : que chacun lui abandonne son cœur, pour qu'il en fasse une demeure du Dieu vivant et un temple du Saint-Esprit, qui soit purifié par la foi dans le sang de Jésus. Ne vous contentez point de quelques dévotions passagères, ni d'une reforme extérieure de ce qu'il pourrait y avoir de plus vicieux dans votre conduite; mais laissez travailler le Seigneur en vous, jusques à ce qu'il ait fait de vos cœurs des temples saints et agréables à Dieu.

Si on se remettait ainsi à la conduite du Seigneur Jésus; et qu'on voulut profiter de ses avertissemens et des soins qu'il prend pour purifier le temple du cœur, on se trouverait bientôt à couvert de tons les malheurs présens et à venir : on n'aurait plus sujet de craindre les terribles effets des jugemens de Dieu : on goûterait déjà dès cette vie une parfaite délivrance du péché et de la condamnation quand nous sommes une fois justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ. Rom. v, 10. Or, Jésus ne cherche autre chose que de vous délivrer, dans cette vie, et pour l'éternité, du feu infernal de la damnation dans laquelle vos pauvres cœurs sont enveloppés, et des ennemis qui cherchent votre ruine éternelle. Profitons, chers auditeurs, profitons, pendant qu'il en est temps, des charitables intentions de notre bon Sauveur. Ne nous attirons pas le regret éternel d'avoir négligé le temps heureux de notre visitation. Ainsi, mes bien-aimés, puisque vous êtes avertis, soyez sur vos gardes, de peur

44 LA CRAINTE ET LA FUITE DES MAUX A VENIR. que, vous laissant entrainer aux séductions, des profanes, votre espérance ne soit ébranlée; puissiez - vous au contraire croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seiguenr Jésus-Christ, auquel soit gloire maintenant, et dans toute l'Eternité. Amen! 2. Pier. 1, 17,

XLXE. SERMON

LA JUSTIFICATION

DU PÉCHEUR.

Il dit aussi cette parabole, au sujet de quelques-uns, qui présumaient d'eux-mêmes comme s'ils étaient justes, et qui méprisaient les autres. Deux hommes montèrent au temple pour prier, l'un était pharisien, et l'autre péager. Le pharisien se tenant debout, priait ainsi en lui-même : O Dieu, je te rends grâces, de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères ; ni même aussi comme ce péager. Je jeúne deux fois la semaine, je donne la díme de tout ce que je possède. Mais le péager se tenant éloigné, n'osait pas même lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine, en disant : ó Dieu, sois appaisé envers moi qui suis pécheur! Je vous déclare que celui-ci s'en retourna justifié dans sa maison plutôt que l'autre ; car quiconque s'élève, sera abaissé; et quiconque s'abaisse, sera élevé. Saint-Luc. XVIII, 9. 14.

Mes chers et bien-aimés auditeurs.

L'HOMME est de sa nature tout-à-fait ignorant et aveugle dans les mystères de sa religion; delà vient que l'écriture l'appelle un homme animal, qui ne comprend point les choses qui sont de l'esprit de Dieu, qui ne peut pas même les comprendre, et à qui elles sont une folie parce qu'elles se discernent spirituellement. Cependant, quand cet homme naît dans la chrétienté, et qu'il est élevé par des geus qui font profession de la vraie religion, il en acquiert quelques connaissances littérales; et il s'imagine qu'il connaît les vérités les plus sublimes de la religion : il se persuade qu'il les croit, parce qu'il est accoutumé à entendre dire qu'il faut les croire il acquiesce par une sorte de consentement qui n'est fondé que sur le préjugé de l'opinion commune, sans que pour cela il ait aucune connaissance spirituelle ni aucune conviction réelle des vérités qu'il confesse de bouche. Qu'y a-t-il, par exemple de plus ordinaire parmi les chrétiens que de parler de justification? Chacun croit qu'il est justifié, et chacun prétend savoir ce que c'est que la justification; car c'est un des points de la religion sur lequel les chrétiens disputent le plus. En effet, c'est un des principaux articles de la religion et celui duquel dépend le salut; car ceux qui sont justifiés sont sauvés. Ceux que Dieu avait auparavant connus, dit St.-Paul, il les a aussi prédestinés; ceux qu'il a appelés, ils les a justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Rom. vIII, 29. Cependant il faut avouer que c'est peut-être celui des dogmes de la religion qu'on connaît le moins, et dont on sent le moins la réalité.

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