Obrazy na stronie
PDF
ePub

l'égard des autres, s'il se contentait de n'avertir qu'une ou deux fois, et toujours de la même manière, hélas! il y en aurait peu de sauvés, et le plus grand nombre périrait dans la sécurité. Mais non, il ne se contente pas d'une ou de deux fois, il revient plusieurs fois à la charge. En vérité, mes très-chers amis, c'est quelque chose de bien édifiant et de bien consolant que de considérer les différentes voies de la sage miséricorde de Dieu envers les hommes, pour les ramener à lui comme à la source du souverain et éternel bonheur. Surtout il est consolant de découvrir les différentes voies par lesquelles Dieu conduit ses enfans à sa gloire. Il n'y a qu'un chemin qui y conduit; mais il les y fait marcher en bien des manières comme leurs circonstances varient presque à l'infini, il est très-important que les âmes apprennent à connaître les différentes dispensations de la providence sur elles; et comme sa grâce se vivisie en mille manières. Il est utile qu'elles fassent attention à tout ce qui se présente sur ce chemin, afin qu'elles ne soient point surprises, ni troublées, lorsqu'elles ne sont pas conduites comme d'autres, ni selon le plan qu'elles se sont formé d'elles-mêmes. Comme le texte nous fournit l'occasion d'examiner la merveilleuse conduite du Sei

gneur Jésus envers les âmes, nous tâcherons de nous

édifier mutuellement en considérant :

I. Comment sa conduite est toujours la même envers tous les hommes, quant au fond et pour ce qui regarde l'essentiel.

II. Comment elle est différente par rapport à leurs circonstances particulières.

I. Comme le fondement de Dieu demeure ferme, la

conduite de Jésus par rapport au salut a toujours été la même envers tous les hommes. Le chemin par lequel il les a toujours menés, c'est la croix et la foi. Cela so voit en particulier par sa conduite envers le Seigneur, dont la fille était morte, et envers cette femme affligée d'une perte de sang, depuis douze ans. La croix et la foi sont les deux traits par lesquels ces deux personnes, si différentes de condition, se ressemblent ; c'est-là le point où elles se réunissent pour entrer dans le chemin du salut, et hors duquel elles n'auraient jamais pu trouver la délivrance, ni dans cette vie, ni dans l'autre. L'un, afiligé par la mort d'une fille unique, est conduit par-là au sentiment du péché, qui est la source de tous les maux ; l'autre est affligé dans son corps d'une maladie, à la guérison de laquelle elle avait long-temps travaillé inutilement. Ces croix humillient. l'un et l'autre, et les font soupirer tous deux après la délivrance.

Ici la souffrance extérieure conduit à la connaissance du mal intérieur et au sentiment du péché. Jaïrus, chef de la synagogue, ce personnage remarquable parmi les conducteurs du peuple, qui jusqu'alors n'avait pas manqué, non plus que ses autres collégues, les scribes, les pharisiens et sacrificateurs, de persécuter Jésus, et de le calomnier dans les instructions qu'il donnait au peuple; cet homme, si élevé et si respectable, par la dignité de son emploi, vient se mettre aux pieds de Jésus. Voici venir un seigneur, qui se prosterna devant lui. Revenu de l'orgueilleux mépris qu'il avait conçu pour Jésus, il descend de sa hauteur, il s'abaisse devant lui, il se prosterne à ses pieds, il implore son secours et l'adore. Nous remarquons dans la personne de cette femme hémorroïsse, que , que la croix produisit le même effet selon

les charitables intentions de Dieu. Il l'avait affligée d'une maladie, de laquelle il n'avait pas permis qu'elle fut guérie par aucun médecin, afin qu'après avoir employé tous les secours humains, et s'être ruiné à chercher inutilement du soulagement chez les hommes, elle reconnut la main de Dieu appesantie sur elle, et chercha de l'assistance auprès de lui ; et c'est aussi ce que cette femme fait. Mais comme elle est encore retenue par une sorte de honte qui naissait de la laideur de sa maladie, elle craint de paraître devant Jésus, elle n'ose regarder en face un personnage si pur et si saint, pour lui déclarer la maladie honteuse dont elle est affligée. L'excès de sa confusion venait sans doute du sentiment intérieur de ses péchés, aussi-bien que de la turpitude de sa maladie corporelle. L'opprobre qu'elle portait dans son corps, lui représentait l'horreur du péché qui la rendait confuse devant Dieu et indigne de paraître à ses yeux. Et tel est le chemin de la croix sur lequel ces deux personnes se rencontrent.

C'est-là aussi le chemin dans lequel le Seigneur fait entrer toutes les âmes qu'il veut conduire à la gloire. Toute cette heureuse troupe d'élus, qui de tout temps ont marché vers leur céleste patrie, ont tenu ce chemin-là; aucun d'eux n'y est arrivé que par cette route, c'est-à-dire, par la repentance, qui est proprement le sentiment douloureux de la maladie de l'âme ou du péché ; c'est pourquoi le Seigneur, qui est venu inviter les hommes au salut, les appelle tous à la repentance : Repentez-vous, leur dit-il, car le royaume des cieux est proche. Amendez-vous, convertissez-vous, changez de cœur et de sentiment, afin que vous receviez le don du Saint-Esprit, afin vos péchés soient effa

cés, quand les temps de rafraîchissement seront venus par la présence du Seigneur. C'est pour amener les hommes à cette repentance, pour briser ainsi leurs cœurs et pour les humilier, que Dieu envoie les croix extérieures, c'est-à-dire, les maladies, les afflictions et les calamités tant publiques que particulières.

Ici, chers amis, vous pouvez apprendre comment vous devez profiter des calamités que le grand Dieu vous envoie elles viennent toutes de la main charitable d'un père. Quoique vous puissiez souffrir, quelque affligeant et désolant qu'il puisse être, cela a pour but de toucher votre cœur, et de l'amener à une sérieuse repentance. Recevez donc avee soumission et supportez avec joie les coups salutaires dont le juste vous frappe. N'imitez pas cette femme de notre texte, qui pendant douze ans chercha inutilement sa guérison dans des secours humains, qui s'y ruina, et qui, après avoir donné tout son bien aux méchans, ne fit qu'aggraver son mal, et se vit enfin obligée d'aller à Jésus pour être guérie. C'est en vai que vous vous tourmenterez à chercher dans les créatures quelque remède à vos misères. Après vingt, trente et cinquante ans de recherches et d'efforts, vous serez moins avancés qu'auparavant, vous ne ferez que vous affaiblir d'avantage, aggraver vos maux et vous y enfoncer plus avant. Allez droit au médecin des âmes, au lieu d'abandonner vos cœurs à une tristesse mondaine qui conduit à la mort : au lieu de vous impatienter et de vous plonger dans mille pensées mélancoliques, allez en toute confiance, tels que vous êtes, vous jetter aux pieds de Jésus, il aura pitié de vous, et la vertu médicinale qui découle de lui vous guérira. O si tous ceux qui sentent la main de Dieu prenaient ce

parti, ils obtiendraient la guérison de leurs âmes; le corps même en recevrait du soulagement, et s'ils ne recouvraient pas une santé parfaite, les infirmités deviendraient douces par la consolation dont l'âme serait remplie.

Vous comprenez sans doute comment ce que je dis doit s'entendre. Mon but n'est pas de rejetter tout moyen extérieur et humain dans les maladies du corps, ni de conseiller à personne de recourir aux voies extraordinaires, pour demander des miracles; je demande seulement que les âmes apprennent à connaitre les intentions de Dieu, afin qu'elles ressentent l'effet qu'il se propose, qu'elles s'humilient sous sa main, et que, recevant aves résignation les coups de sa discipline, elles cherchent auprès de lui la guérison de leur maux. Vous pouvez en même temps apprendre ici la nécessité d'entrer dans le chemin de la croix, qui est la voie par laquelle le Sauveur conduit les âmes à une parfaite convalescence. Tous les enfans de Dieu sont allés à Jésus par ce chemin, car pour y aller, il faut sentir qu'on est malade et qu'on a besoin de lui: ceux qui sont en santé n'ont pas besoin de médecin, mais ceux qui se portent mal; or, comme c'est le Saint-Esprit qui peut nous rendre salutaires et utiles toutes afflictions extérieures, et les faire servir à humilier nos cœurs, demandez-lui qu'il produise cela en vous ; et lorsqu'il veut y travailler, ne résistez point à ses opérations quelques humiliantes et douloureuses qu'elles puissent être à la chair.

Le chemin sur lequel les deux personnes de notre texte se rencontrent, c'est le chemin de la foi. Il est dit de ce chef de la synagoge, qu'il alla à Jésus; or, aller à lui, c'est croire en lui, selon le style de l'écriture

« PoprzedniaDalej »