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accompagnée de gaieté et que le Chistianisme est une source de vrais plaisirs et de contentement; mais ils ne parlent ainsi que pour autoriser les joies frivoles, et les plaisirs charnels auxquels ils se livrent. Pour nous, mes chers amis, si nous cherchons les véritables biens, laissons-nous convaincre qu'on ne peut les posséder qu'à mesure qu'on renonce à l'amour du monde et aux affections de la chair, pour chercher tout son contentement en Dieu, car la joie mondaine et la joie spirituelle ne sauraient subsister tout à la fois dans un même cœur.

2o. Comment Dieu nous appelle-t-il à ces noces glorieuses? Notre texte nous dit qu'il envoie ses serviteurs pour nous appeler. Dès qu'il est question des noces d'un roi, il semble qu'on ne devrait pas avoir besoin d'être beaucoup pressé, et que chacun devrait y courir de soi-même, dès qu'il sait que le maître est disposé à le recevoir. Mais l'esprit de Christ veut nous faire remarquer ici le peu d'attention et de penchant que les hommes ont pour les vrais biens. Ils demeureraient éternellement éloignés de Dieu s'il ne les envoyait appeler : ils ne penseraient jamais à l'état malheureux dans lequel ils sont tombés, si Dieu ne les tirait de leur sécurité. Oui, chers auditeurs, telle est votre indolence; vous ne penseriez jamais à retourner à la maison de votre père, si ce Dieu que vous avez abandonné, n'avait envoyé son propre fils pour chercher ce qui était perdu, s'il n'envoyait son esprit pour vous conduire à la communion de ce fils, s'il n'envoyait ses messagers pour vous dire qu'il vous demande, qu'il veut que vous retourniez à lui. O combien est triste l'aveuglement dans lequel l'homme est tombé! Et dans quelle négligence, dans quelle funeste insensibilité ne demeurerait-il pas, Vol. IV.

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si Dieu ne venait le réveiller? Quelle grâce inestimable n'est-ce pas, que loin de vous laisser dans cette malheureuse indifférence, il vienne vous appeler pour vous faire remonter à votre première origine? Combien ne vous envoie-t-il pas de messagers qui viennent troubler votre faux repos, et inquiéter votre âme dans le temps qu'elle s'énivre des plaisirs du siècle. Ce sont là des serviteurs de Dieu qui vous disent que les objets auxquels vous vous attachez ne sont point votre véritable nourriture, et que vous devez chercher les mêts que Dieu vous présente dans les noces de son fils. Ces serviteurs de la souveraine sagesse font entendre leurs cris par-tout dans les rues et les carrefours de la ville. Ils s'écrient de dessus les crénaux des lieux les plus élevés: cette divine sagesse fait souvent retentir sa voix par la bouche des sentinelles établies sur la maison d'Israël ; elle parle par ses créatures inanimées; elle fait parler même les pierres comme du temps de Balaam, elle ouvre la bouche aux ânesses : des ignorans, elle en fait des prédicateurs pour appeler les hommes, et pour leur dire: Jusqu'à quand les moqueurs prendront-ils plaisir à la moquerie, et les fous haïront-ils la science? Quiconque est simple, qu'il vienne à moi; et elle dit à celui qui manque d'intelligence: venez, mangez de mon pain et buvez le vin que j'ai préparé ; laissez là l'imprudence et vous vivrez, et marchez dans le chemin de la prudence. Prov. I, 22. IX, 4. C'est ainsi, ô homme, que tu dois souvent entendre la voix de ces serviteurs de la souveraine sagesse. Combien de fois es-tu repris de ta folie? Combien de fois Dieu ne t'a-t-il pas châtié à cause de ton imprudence? Insensé, jusques à quand haïras-tu l'instruction? Etant repris par moi, convertis

toi, je te départirai abondamment de mon esprit, et te donnerai à connaître mes voies.

Ce Dieu charitable ne se contente pas d'envoyer une fois appeler les hommes, il redouble ses instances ; et quand l'homme refuse de se rendre aux premières invitations, il envoie d'autres serviteurs pour dire aux conviés: Venez tout est prét. Telle est la complaisance d'un Dieu qui veut rendre ses créatures heureuses à quelque prix que ce soit. Il semble qu'il venille les prier de ne pas lui donner la mortification de leur avoir donné un fils qu'ils refusent de recevoir, et d'avoir aprêté des noces auxquelles ils ne veulent point assister. En vérité, un inférieur, un sujet, ne saurait témoigner plus d'empressement, ni faire plus d'instances à un supérieur pour l'engager à l'honorer de sa présence et à manger chez lui. Reconnais ici, cher ami, que Dieu a un sincère désir de t'accorder le salut qui t'a été acquis et préparé par son fils Jésus; laisse-toi persuader qu'il est plus enclin à te le donner, que tu n'es prêt à le lui demander. Tel est, ô mon Dieu, le fond inépuisable de ta charité! Il n'y a que toi qui puisses porter l'amour si loin envers des créatures si ingrates et si indignes de tes grâces.

En effet, mes frères, rien n'est plus capable de relever la bonté de notre Dieu et de nous rendre confus en sa présence, que quand nous voyons avec quelle ardeur il désire le bonheur de ses créatures, et quel déplaisir il ressent quand elles ne veulent point accepter les gages de son amour: Ah! dit-il, si mon peuple m'eût écouté, si Israël eût cheminé dans mes voies, j'eusse en un instant, abattu leurs ennemis, et appesanti má main sur leurs adversaires. Ps. LXXXI, 14. Oh! si tú eusseś

été attentif à mes commandemens, ta paix eût été comme un fleuve. Esa. xxxxvi, 18. Si quelqu'un a soif qu'il vienne à moi, et que quiconque veut avoir de l'eau vive, en prenne gratuitement. Toute l'écriture sainte est remplie de pareilles invitations par lesquelles Dieu veut engager les âmes à venir aux noces qu'il a aprêtées. Heureuses celles qui s'en laissent instruire, convaincre, pénétrer. Malheur à ceux qui auront méprisé toutes les invitations qu'il leur adresse pour les ramener à lui. Ces ingrates créatures auront un terrible jugement à subir, lorsque le temps de la rétribution succèdera à celui de la grâce. Pensez-y, mes chers amis, et répondez aux invitations d'un Dieu qui vous prévient par son amour, qui vous demande afin de pouvoir vous donner, et qui vous cherche afin de pouvoir vous sauver.

Quelle résolution veux-tu donc prendre, cher ami, qui vois dans toute la parole de Dieu, comment il invite les hommes, comment il les attire et les presse de retourner à lui. Ton coeur n'éprouve-t-il pas la force de ses gracieuses invitations? Ne dis point en toi-même: «Si Dieu désirait si ardemment mon salut, s'il me cherchait avec tant d'empressement, je ne pourrais pas lui résister, je me serais déjà converti à lui, or, si je suis encore éloigné de lui, c'est parce qu'il n'a pas jugé à propos de vaincre ma résistance. » Loin de toi de pareils blasphêmes. Les hommes ne sauraient croire combien Dieu désire leur salut, parce que leur esprit est toujours dissipé, et qu'ils endurcissent volontairement leurs cours pour ne point faire attention aux voies de Dieu. Jésus, le grand pasteur des âmes, ce fidèle gardien d'Israël, qui ne sommeille jamais, emploie, comme un bon berger, tous les moyens possibles pour ramener les brebis

perdues à sa bergerie. C'est ce que vous reconnaîtriez și vous aviez les yeux de l'esprit ouverts pour prendre garde à toutes ses recherches. Si la dissipation vous empêche maintenant de voir sa conduite envers vous, un jour vous la reconnaîtrez, et plût à Dieu que ce fût aujourd'hui. Vous sentiriez alors que toutes les creatnres qui vous environnent, sont autant de hérauts, autant de voix, qui vous somment de retourner à lui. Que le Seigneur Jésus nous ouvre les yeux, afin que, voyant combien notre éloignement de lui est grand et dangereux, nous allions promptement nous jeter avec confiance entre les bras de son amour éternel.

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Mais qu'est-ce que notre Dieu attend de ceux à qui il adresse tant de gracieuses invitations, que demandet-il d'eux ? Rien, sinon qu'ils viennent : Venez, disent ses serviteurs aux conviés, venez aux noces. Ces roles nous enseignent ce que c'est que la conversion: elle consiste à aller à Dieu pour avoir part à ses biens. Ici l'homme n'a aucun sujet de se glorifier de toutes les grâces qu'il peut avoir reçues, parce qu'il ne peut contribuer en rien à l'œuvre de son salut; parce que tout ce qu'il fait pour cela se réduit à une simple acceptation de ce qui lui est offert et donné gratuitement. Il n'y a en nous, ni bon désir, ni force, ni vie, ni justice, ni sainteté, ni mérite; mais tous ces biens-là nous ont été acquis par Jésus-Christ. Tant que nous n'allons point au festin de ses noces, c'est-à-dire, que nous n'entrons point en alliance et en communion avec lui, nous en demeurerons entièrement destitués.

On dira peut-être, qu'il faut pourtant que l'homme de son côté y contribue en quelque façon, puisqu'il

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