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Il arriva le jour suivant que Jésus allait à une ville appelée Naïn; et plusieurs de ses disciples et une grande troupe allaient avec lui. Et comme il appro chait de la porte de la ville, il arriva qu'on portait en terre un mort, fils unique de sa mère qui était veuve, et il y avait un grand nombre de gens de la ville. Et le Seigneur l'ayant vue, il fut touché de compassion pour elle, et lui dit: Ne pleure point. Et s'étant approché, il toucha la bière, et ceux qui la portaient s'arrétèrent, et il dit: Jeune homme, je te le dis, lève-toi; et celui était mort s'assit et commença à parler, et il le rendit à sa mère, etc., etc. St.-Luc. VII, 11, 17.

Mes chers et bien-aimés auditeurs.

LE disciple que Jésus aimait, je veux dire St.-Jean, ayant vu en esprit la gloire des élus, ne put s'empêcher d'en témoigner sa joie et son admiration par ces paroles r

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Heureux et saints sont ceux qui ont part à la première résurrection, car la seconde mort n'aura aucun pouvoir sur eux, mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui mille ans. Apoc. xx,6. Les interprètes ne s'accordent pas tous sur ce qu'il faut entendre par cette première résurrection; mais quelques différens que soient leurs sensimens là-dessus rien n'empêche que nous ne puissions appliquer cette première résurrection à la nouvelle vie que Dieu donne aux hommes, en les tirant de la mort du péché et en les amenant par son Saint-Esprit à Jésus, afin que, par la foi, ils reçoivent de sa plénitude une nouvelle vie. Toujours est-il vrai que c'est de ceux-là qu'on peut dire avec raison Bienheureux et saints sont ceux qui ont part à la première résurrection. Ils sont bienheureux par cette première résurrection, parce qu'ils sont par-là délivrés de la puissance de la mort première, qui est le péché, pour ne plus tomber dans la mort seconde, qui est la perdition éternelle; car la seconde mort n'a point de pouvoir sur eux, parce que le péché étant aboli en eux par la rédemption de Jésus, ni le sépulcre ni l'enfer n'ont plus de droit ni de prise sur eux. Ils peuvent dire avec les rache és de l'Eternel: O mort, où est ton aiguillon? á sépulcre, où est ta victoire? Mais grâces à Dieu qui nous a donné la victoire par notre Seigneur JésusChrist. 1. Cor. xv, 55. Etant affranchis de la puissance du péché et de l'enfer, ils sont mis en état d'offrir à Dieu un sacrifice agréable. Ils peuvent lui rendre un culte en esprit et en vérité, parce qu'ils sont sacrifica teurs de Dieu, et qu'ils lui offrent des sacrifices agréables par Jésus-Christ. La dignité de leur sacerdoce est accompagnée du pouvoir de la royauté, car ils doivent

eux,

régner avec Christ. En lui ils retrouvent les priviléges de puissance et d'empire sur les créatures, dans lesquels ils avaient été mis par leur création et qu'ils avaient perdu par leur péché : ils y rentrent par leur nouvelle création et par leur résurrection première, ils règnent avec Christ sur eux-mêmes, sur leurs passions, sur le diable et les enfers, ils régneront sur toutes les autres créatures qui leur sont assujéties. Toutes choses sont à soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit les choses présentes, soit celles qui sont à venir, toutes choses sont à eux et pour eux, au lieu qu'eux sont à Christ et Christ à Dieu. 1. Cor. 1, 22. Tels sont les glorieux priviléges dans lesquels rentrent ceux qui ont part à la première résurrection; delà vient que l'esprit prophétique les félicite de ce bonheur, quand il dit; Bienheureux et saints sont ceux-là. Il est donc vrai, chers auditeurs, que personne n'aura part à la seconde résurrection que ceux qui auront éprouvé la vertu de la première résurrection. Quand le texte d'aujourd'hui nous montre comment le Sauveur du monde donna la vie au fils défunt de la veuve de Naïn, nous trouvons dans ce miracle une image de ce qu'il fait à l'égard des âmes qui sont spirituellement mortes; c'est pourquoi nous allons considérer :

La première résurrection de l'homme.

J. La mort qui précède cette résurrection.

II. La vie que Jésus donne à ceux qu'il ressuscite.

I. Toute résurrection suppose une mort; ainsi, avant que de parler de la première résurrection, il convient d'examiner en quoi consiste la mort première qui la précède. Cette mort première est la mort du péché, dans

laquelle les hommes se trouvent, avant que le Fils de Dieu les ait réveillés et fait passer à une nouvelle vie. Nous voyons une image de leur état dans la personne de ce jeune homme mort qu'on portait au tombeau, lorsque Jésus arriva près de la ville. Toutes les circonstances de cette mort aggravaient la tristesse et la douleur de la mère du défunt. C'était un jeune homme dans la fleur de son âge, en état de pouvoir soulager sa mère dans son état de vieillesse et de viduité; il était fils unique, le seul sujet de joie et de consolation qui restât dans le monde à cette mère qui, comme veuve, avait sans doute besoin de conseil, d'appui, de secours. Il est aisé de s'imaginer quel regret et quelle désolation ce fut pour cette veuve délaissée, de se voir privée de son cher fils, dans le temps qu'elle espérait de recueillir le fruit des soins qu'elle avait pris de son éducation, de jouir da support et de l'assistance de celui qu'elle avait porté sur son cœur et nourri de son sein. Mais dans le temps qu'elle croit trouver sa joie dans la compagnie du fils de sa douleur et du plus cher objet de sa tendressc, cet enfant si chéri, si utile, et peut-être, si nécessaire, lui est enlevé.

par

C'est-là une image fidèle de ce qui est arrivé à l'homme le péché. Les circonstances les plus désolantes, , qui peuvent accompagner un événement tragique, ne sauraient représenter que faiblement le triste état dans lequel il est tombé. Figurez-vous un corps mort, un cadavre infect; c'est sans doute l'objet le plus hideux qui puisse s'offrir à votre vue. Cependant j'ose vous protester que le malheur dans lequel est tombée votre âme, par sa séparation d'avec son Dieu est infiniment plus affreux et plus désolant. On peut même dire, que le

déplaisir avec lequel Dieu regarde votre misère est plus vif et plus réel, que tout ce que cette mère désolée pouvait ressentir. Entre toutes les excellentes créatures que Dieu a placées dans le monde visible, il avait choisi l'homme pour être son enfant, il avait choisi son cœur pour en faire son tabernacle et pour y prendre son plaisir. Entre toutes les créatures de la terre, il devait aimer, adorer et glorifier Dieu comme son père. Or il est arrivé que que ce seul objet de la prédilection de Dieu, ce dépositaire de tant de faveurs, cet enfant si chéri, prêtant l'oreille à la séduction du diable, tombe dans l'oubli de Dieu, delà dans la tentation, puis dans le péché, et enfin dans la mort. Cette fatale chute le met, à l'égard des choses spirituelles et divines, dans le même état qu'un mort naturel est par rapport aux choses corporelles et terrestres. On appelle un homme naturellement mort celui dont le corps est privé du principe de la vie et de l'activité, qui est l'âme. Cette âme étant désunie d'avec le corps, cette désunion est précisément ce qu'on nomme la mort corporelle. Ainsi une âme morte de la mort première, est celle qui est privée du véritable principe de toute vie et de toute force spirituelle, qui est Dieu. Comme l'âme est la cause de la vie du corps; de même Dieu est le principe de la vie de l'âme ainsi, dès que l'âme vient à être séparée de Dieu elle tombe nécessairement dans la mort. C'est-là l'origine du mal et de toutes les misères où l'homme est plongé. Il est éloigné de la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en lui et de l'endurcissement de son cœur. Ephes. IV, 18. C'est son péché qui a fait séparation entre Dieu et lui. Es. LIX, 2.

Un mort ainsi privé du principe de la vie, tombe né

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