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(haras) détruire,

que

ras) est la) רס

Je raisonne des autres langues comme de la nôtre, et quand je trouve en hébreu D démolir, renverser, je conclus racine équivalente à nos termes ras et raser, qui expriment la plate terre, et que ♬ (ha) est la préposition qui marque la situation; qu'ainsi (haras) a désigné d'abord à rase terre, qu'ensuite il est devenu verbe comme atterrer, et que c'est le même mot que le grec page, par terre.

4° Enfin A dans les langues grecque, latine, françoise, prend souvent un sens opposé au précédent; il signifie défaut, absence, négation, privation, contrariété. E en latin et en françois produit le même effet, les exemples en sont communs. Mais je suis surpris de ce que les grammairiens ne nous avertissent point que les autres voyelles ont aussi la même énergie en grec : nрós, coupé, mutilé; pos, continent, qui n'est pas séparé; wpέw, curo, ¿wpśw, non curo, negligo. Mad, élévation ou augmentation, a produit opadós, plat, où il n'y a point d'élévation; de pap, pep, clair ou clarté, s'est formé ouipos, aveugle. H, , ö, sont donc quelquefois privatifs comme les autres voyelles. En effet, les anciens nous apprennent que où négation, s'écrivoit d'abord par un o simple; il n'est donc pas étonnant que o ait retenu cette force en composition : ɛ conserve le même sens dans law, sino, desino.

Ces exemples auroient suffi pour me persuader qu'il en est de même des voyelles aspirées dans les langues orientales; mais des preuves positives appuient cette conjecture. (é) se trouve mis pour né

gation, Prov. 31, 4; il est traduit dans la Vulgate (cabod) glorieux,

par noli.
privé de gloire. 1 Sam. 4, 21,

(icabod)

(ragâh) émouvoir ou se mouvoir, 77 (hirgiàh) ne se pas mouvoir, demeurer en repos. (mouts, mouss) poussière, paille, ordure; (chamits) purgé, vanné, sans poussière, sans ordure. Py (heker) postérité; py (haker) stérile; y est paragogique dans le premier, et négatif dans le second.

On a donc suivi partout la même méthode, en mettant des aspirations ou des voyelles au commencement des mots, et avant la racine primitive. Je ne crains pas d'assurer sur ce point, que dans nos quatre langues l'analogie est parfaite.

Mais il ne faut pas oublier ce que j'ai dit dans la dissertation précédente, que très souvent l'on a substitué des sifflemens aux aspirations. Cette mécanique a fait commencer les mots par des consonnes sifflantes, au lieu des voyelles simples ou aspirées. Ainsi l'on verra les syllabes ba, za, ja, pha, sa, scha, va, etc., avec la force augmentative, comme les interjections initiales; zé, jé, phé, pris dans un sens démonstratif et tenir lieu d'articles comme hé; pha, va, sa, avec une signification négative : la raison en est simple; ces syllabes sont mises au lieu des aspirations dont nous venons de voir l'énergie, et produisent le même effet.

S. II.

Des aspirations au milieu des mots, et des voyelles doubles.

Au lieu d'alonger le mot radical par la tête, on l'a quelquefois coupé en deux, quoique monosyłlabe, pour placer une aspiration au milieu. De l'hébreu (tob) bon ou bien, le chaldéen a formé

(téeb) étre bon, doux, gai, joyeux; de 27 (dab) langueur, maladie, on a fait 2 (daab) étre malade ou languissant; de 5 (gal, gol) souillure, (ghéal) souiller.

Il est clair que cette addition ne servoit qu'à prolonger la syllabe, en faisant doubler la voyelle. Ainsi en usent encore les Anglois; pour faire traîner une voyelle, ils en mettent deux, comme nous faisions autrefois dans baailler, et comme nous faisons encore dans la terminaison des participes féminins, aimée, respectée, etc. Quelques grammairiens latins voulurent introduire chez eux la même orthographe, à ce que dit Scaurus; mais l'usage prévalut d'ajouter une aspiration à la manière des Orientaux; vehementer, prehendere, mihi, en sont des exemples cités par Quintilien.

Les Grecs doublèrent quelquefois les voyelles, comme dans ἀάζω, βοός. θοὸς; mais pour prononcer ces voyelles doubles, il faut faire ou un bâillement désagréable, ou un effort du gosier. Le premier n'a été du goût d'aucun peuple, le second s'est adouci chez la plupart. On eut donc recours aux lettres sifflantes, comme nous avons dit, aux diphthongues,

qui sont une espèce de sifflement adouci. On prononça βῶς, βοῦς, βουος pour βοός ; σώζω pour σόω et god. Nous avons déjà remarqué que l'on avoit

,hiph) עיף,יעף,עיף .fait de méme chez les Orientaux

jahaph, hajaph) sont le même verbe en hébreu, parce que c'est le même monosyllabe, (haph), alongé par une aspiration, ou par un (j) qui en prend la place.

S. III.

Des aspirations à la fin des mots.

Après avoir placé les aspirations au commencement et au milieu des mots, on les a mises aussi à la fin, pour servir de terminaison, et faire ainsi deux syllabes au lieu d'une. La prononciation d'un monosyllabe tient en quelque sorte les organes en suspens; ce que l'on y ajoute est le repos. Voilà pour quoi l'on évite, autant que l'on peut, de terminer les périodes par un monosyllabe. C'est par la même raison sans doute qu'il s'est conservé si peu de termes simples dans toutes les langues, surtout dans les langues cultivées; le grand nombre des mots est au moins de deux syllabes. Mais une aspiration finale n'est point une terminaison commode; elle ne donne pas à la voix un point d'appui pour s'arrêter aussi n'a-t-elle point été usitée chez les peuples qui ont perfectionné l'art de la parole; elle est demeurée chez les Orientaux. Les Grecs et les Latins ont aimé à terminer leurs mots par des voyelles, parce que c'est le mouvement le plus libre des organes, et la

terminaison la plus sonore. Quand on finit par une consonne, la langue semble se reposer sur un e muet; c'est ce qui a multiplié cette terminaison dans notre langue.

On comprend assez que ces terminaisons en voyelles ou en aspirations n'ajoutent rien à la racine, et sont oisives pour le sens. Elles servent à la vérité à distinguer les genres et les nombres dans la plupart des langues, mais cet usage est d'une date postérieure à la première formation des mots composés.

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S. IV.

Des consonnes répétées.

Une autre méthode assez ordinaire d'alonger les mots, a été de redoubler la consonne initiale de la racine. (bal, bel) en hébreu confusion, a fait

(babel) qui a le même sens. (bath) rondeur,

a formé (babath) la prunelle de l'œil. (tap) couverture, a produit DD (totapah) voile ou ornement, etc.

Cette composition est encore plus commune en grec, où l'on dit ẞaw, parler, Babaw, bégayer;xéw, xxéw, contenir; Tepew, TITρaw, percer, et une infinité d'autres. C'est ce redoublement qui forme les prétérits dansles conjugaisons grecques, et les Latins les ont imités dans momordi, pepuli, tetendi, etc. Il se voit encore dans plusieurs autres termes latins, comme cucumis, titubo, memini, etc. Il n'est pas même inconnu en françois, où nous disons biberon, coquille, tutèle, etc.; et c'est la prononciation de tous ceux qui bredouillent.

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