NOTICE SUR L'AUTEUR. 12-8:27 PM FRANÇOIS DE LIGNY, auteur de l'Histoire de la vie de Jés sus-Christ, naquit à Amiens, le 4 mai 1709, et entra de bonne heure dans la société des Jésuites. Il y professa d'abord les humanités, puis, préférant se livrer à la prédication, il se fit remarquer par son ton de candeur et d'onction, joint à beaucoup d'éloquence. Sa réputation se répandit jusqu'à Paris, et déjà il était nommé pour prêcher devant le roi, lorsque l'abolition de l'ordre des Jésuites l'obligea de quitter la France. Il prit alors le chemin d'Avignon, et passa le reste de ses jours dans cette ville , partageant son temps entre la prédication, l'exercice du saint ministère et la littérature. [Il y mourut en 1788, heureux de devancer ainsi les affreux malheurs qui allaient tomber sur la France. Il nous reste de lui une Vie de S. Ferdinand, roi de Castille et de Léon; mais un ouvrage bien plus important, et qui lui a fait beaucoup d'honneur, c'est sans doute l'Histoire de la vie de Jésus-Christ. Cette Histoire' consiste dans la réunion des divers passages des quatre Évangélistes, qui se rapportent à notre divin Sauveur. Il n'est personne qui, en lisant le Nouveau Testament, n'ait formé plus d'une fois le désir d'avoir un ouvrage qui offrît le récit complet et suivi de la vie de Jésus-Christ, disposé par. ordre de faits, et dégagé des répétitions et des redites immanquables dans quatre relations différentes : c'est l'idée qu'a eue le père de Ligny, et l'on ne peut qu'applaudir au succès de son entreprise. Dans cette Histoire, il a pris pour base le texte des quatre Evangiles; il en a fait un tout bien suivi, et, non con Recalado ged Publiée pour la première fois à Avignon en 1774.3 vol. in-8°. par a tent de le réduire à un ordre parfaitement chronologique, il en a lié les différentes parties par des transitions qui naissent du fond même du sujet, et par quelques réflexions pieuses. Tout ce qui est de l'auteur sacré est entre guillemets, et se trouve confirmé des versets de la version latine du Nouveau-Testament, placés en marge; ainsi, on ne risquera pas de confondre ce qui est du père de Ligny avec la sainte Écriture elle-même; et de plus, il sera libre à toute personne qui sait le latin de se convaincre par elle-même, au moyen des versets cités en marge, du soin que l'auteur a mis dans sa traduction des livres de l'Évangile. A l'égard des éclaircissements qui tiennent aux difficultés du texte, l'auteur y a pourvu par de nombreuses notes placées au bas des au bas des pages. On peut donc, si l'on veut, lire de suite l'Histoire de Jésus-Christ, dégagée des discussions ou des redites, ou bien s'instruire à la fois de la vie de notre divin Modèle et des réponses à faire aux objections que quelques incrédules y ont faites. L'Histoire de la vie de Jésus-Christ a obtenu tout le succès qu'elle méritait. On pouvait regretter seulement que l’Écrivain, qui s'était si bien pénétré de l'esprit des orateurs sacrés et dont il avait si souvent retracé la simplicité , la piété et la modération, eût terminé son travail à l'ascension de JésusChrist, et on avait lieu d'attendre de la même plume l'Histoire du commencement du christianisme; ce manuscrit, rédigé sur le même plan que celui de l'Histoire de la vie de JésusChrist, était resté inédit. Ce ne fut qu'en 1823 qu'il fut livré à l'impression pour la première fois, par les soins d'un pieux ecclésiastique, M. de S.... Sans l'Histoire des Actes des apôtres la Vie de Jésus-Christ semblait incomplète. AVIS DES ÉDITEURS. Un pieux Ecclésiastique donna, en 1804, une nouvelle édition de la Vie de Jésus-Christ, par le P. de Ligny, deux volumes in-4o, ornés de gravures d'après les tableaux des plus grands maîtres; et elle devait être accompagnée d'une préface de M. de Bonald, qui attirait alors l'attention du public par deux ouvrages : Du Divorce, et la Législation primitive, qu'il venait de publier. L'abbé de Boulogne avait sans doute lu cette Préface, puisqu'il l'annonce dans son article sur la Vie de Jésus-Christ, du mois de movembre de la même année, à la tête du tome in de ses Annales littéraires et morales, en ajoutant que « M. » de B. y a mis tout ce que sa plume a de force » et d'élégance. » C'est le Discours' que nous publions aujour 1 d'hui d'après le manuscrit autographe, sur lequel. l'auteur a écrit de sa main : « Ce discours était o destiné à servir de préface à une nouvelle édi» tion de la Vie de Jésus-Christ, du Père de Li» gny. » On lit encore, à la page 3, ces mots qu'il a barrés ensuite : « Cette exposition des o motifs de notre croyance au Médiateur, Répa 1 Ouvrage posthume de M. le vicomte de Bonald; à Paris, chez Méquignon-Junior et J. Leroux, rue des Grands Augustins, no 9. » rateur et Sauveur du genre humain, ne parai» tra pas déplacée à la tête de l'histoire de sa » vie, et elle est même la seule préface qui con» vienne à un tel ouvrage. » Nous ignorons les motifs qui empêchèrent l'éditeur de placer ce Discours en tête du livre pour lequel il avait été composé; toutefois, un souvenir vague nous donne lieu de conjecturer que ce qui mit obstacle à sa publication, fut le sentiment de M. de B. exposé dans la seconde partie de sa Théorie du pouvoir, sur la nécessité d'un médiateur pour réconcilier l'homme avec Dieu; sentiment qu'il énonce aussi dans son Dis ; cours. Mais on peut croire sans témérité que les censeurs avaient perdu de vue l'explication toute simple, que, pour prévenir les difficultés, l'auteur donne lui-même, dans la Préface de sa Théorie, de l'acception métaphysique des mots nécessaire et nécessité. Quoi qu'il en soit, l'auteur a depuis revu son Discours avec un très-grand soin; il y a fait un assez grand nombre de corrections et d'additions, dans lesquelles il a dû profiter des observations des personnes éclairées à qui il l'avait commuqué. Nous ne dirons rien du but qu'il s'est proposé en composant ce Discours, il l'explique lui-même très-nettement dans les premières pages. . |