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Math. 20, t. 20%. Tune accessit ad eum mater filiorum Zebe

dæi cum filiis suis, adorans et petens aliquid ab eo.

21. Qui dixit ei: Quid vis? Ait illi: Dic ut sedeant hi duo filii mei unus ad dexteram

tuam, et unus ad sinis. tram, in regno tuo. et les deux récits,

raconte différemment la chose. « Alors,» dit-il, c'est-à-dire aussitôt après la prophétie de la passion, « alors la mère des enfants de Zébédée s'approcha de Jésus avec eux et l'adora » en lui faisant une demande. Que sou>> haitez-vous? lui dit-il. Elle répondit : » Ordonnez que, dans votre royaume, mes » deux fils que voilà soient assis, l'un à » votre droite, l'autre à votre gauche. La demande est précisément la même, quoique différents, ne se contredisent pas la mère a pu répéter ce qu'avaient dit ses enfants, ou les enfants ce qu'avaient dit leur mère, ou bien, ce qui est plus vraisemblable, la mère aura parlé seule, mais au nom de ses enfants dont elle était comme l'orateur; et un évangéliste leur aura attribué une demande qui n'avait qu'eux pour objet, que leur mère n'avait faite qu'à leur instigation, ou tout au moins de concert avec eux. C'est ainsi qu'on a mis dans la bouche du centurion la prière que ses députés firent en son nom pour demander la guérison de son serviteur. Quoi qu'il en soit, comme la demande regardait les deux frères, ce fut à eux que Jésus adressa la réponse. « Vous ■ ne savez, leur dit-il, ce que vous deman→ » dez. Pouvez-vous boire le calice' que je » vais boire3, ou être baptisé du baptême

Matth. 20, 22. Respondens autem Jesus, dixit Marc. 10, 38. eis: Nescitis quid petatis,

testis bibere calicem, quem ego bibiturus

Matth. 20, 22. Po

sum, Marc. 10, 38.

2 Le calice et le baptême signifient la passion du Sauveur, qui se sert encore ailleurs de ces deux termes pour exprimer la même chose. Il paraît, par divers textes de l'Ecriture, que le mot calice était fort en usage pour signifier les souffrances. C'est une métaphore tirée d'une potion amère que l'on est obligé d'ava. ler. Celui de baptême, dans le sens figuré, a moins d'étendue; il ne s'approprie guère qu'à la passion, dans laquelle Jésus-Christ fut comme baigué dans le flots de son sang. Quelques-uns entendent par le calice la mort de JésusChrist, et par le baptême l'assemblage des tourments qu'il endura dans toutes les parties de son corps sacré.

3 Si nous souffrons avec Jésus-Christ, dit S. Paul, nous serons glorifiés avee lui. C'est surtout en ce sens qu'ils ne savaient ce qu'ils demandaient. Une si gran de gloire ne devait pas être donnée à la faveur, elle ne pouvait être que la récompense du mérite. Il fallait l'acheter au prix de son sang ou y renoncer.

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» dont je vais être baptisé? Nous le
pouvons', lui dirent-ils. Vous boirez
en effet, répondit Jésus, le calice que
je vais boire2; et vous serez baptisés
» du baptême dont je vais être baptisé.
Mais, d'être assis à ma droite ou à ma
gauche, ce n'est pas à moi de vous l'ac-
corder : c'est pour
ceux à qui cela est

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» destiné

par mon Père".

D

Mais l'orgueil trouve toujours l'orgueil sur son chemin. Si, parmi les Apôtres, les uns voulaient primer, les autres ne voulaient pas être primés. Il n'y en eut aucun qui ne se tînt 24. Et audientes de offensé de cette ambitieuse prétention, cem indignati sunt « et en l'entendant, les dix furent indignés de duobus fratribus Marc. 10, 41. Jacobo » contre les deux frères Jacques et Jean. Ce fut une occasion pour le Sauveur de leur faire à tous l'admirable leçon que l'on va voir. « Il les fit venir à lui, et leur » dit: Vous savez que les princes des na

et Joanne

Matth. 20, 25.

Jesus autem vocavit eos ad se, et ait : Scitis quia principes gențium dominantur eo

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C'est-à-dire, nous y sommes disposés; car il n'est pas certain qu'ils en eussent encore le courage. Il est toujours louable et salutaire de faire de bonnes résolutions; mais ne vous fiez pourtant qu'aux vertus éprouvées. Celui qui n'est pas tenté, que sait-il? Eccl. xxxiv. 8.

2 On lit le martyre de S. Jacques dans les Actes des Apôtres. S. Jean mourut de mort naturelle. Mais si le martyre lui a manqué, il n'a pas manqué au martyre. On sait que Domitien le fit plonger dans une chaudière d'huile bouillante. Il en sortit plus frais et plus vigoureux; mais, relégué ensuite dans l'île de Pathmos, il y souffrit les rigueurs d'un fâcheux exil. L'Eglise reconnaît plusieurs saints martyrs qui n'ont pas souffert d'autres peines.

Outre que ces places ne seront adjugées qu'au mérite, il faut encore un choix spécial de Dieu pour être appelé au mérite auquel elles seront adjugées. De toute éternité, ce choix est fait et arrêté dans le conseil du Très-Haut. Le Fils et le Saint-Esprit n'y out pas moins de part que le Père. Cependant JésusChrist l'attribue plus particulièrement au Père, qui dans la Trinité est promier principe, comme pour faire entendre que, s'il était possible qu'il y eût de l'inégalité entre les personnes divines, ce serait ce qu'il y aurait dans la Divinité de plus haut et de plus absolu qui disposerait de ces places. Croyez après cela qu'on peut les obtenir par la faveur, ou par les sollicitations d'une femme !

>>tions dominent sur elles, et que les grands rum, et qui majores

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leur commandent avec autorité. Vous

n'en userez pas de même entre vous;

⚫ mais quiconque voudra être le plus » grand parmi vous, qu'il se fasse votre » serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, qu'il soit votre esclave; de même le Fils de l'homme n'est

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sunt, potestatem exercent in eos.

26. Non ita erit inter vos sed quicumque voluerit inter vos

major fieri, sit vester

minister;

27. Et qui voluerit inter vos primus esse,

erit vester servus: 28. Sicut Filius hominis

non venit ministrari, sed ministrare, et dare animam suam redemptionem pro multis.

Jésus avait déjà dit plus d'une fois qu'il faut se faire petit pour devenir grand; et que ce n'est que par l'humilité que l'on parvient à l'élévation. Cette leçon, qui se trouve répétée dans les paroles qu'il vient de prononcer, n'est pas la seule qu'il y donne. Il y présente encore l'unique motif qui puisse faire désirer légitimement l'autorité qui est l'utilité des hommes, et le plus noble usage que l'homme puisse en faire, qui est de se consumer, et, s'il le faut, de se sacrifier tout entier pour ceux à qui l'on a le droit de commander. C'est l'autorité qu'une mère tendre exerce sur son petit enfant, que l'on peut regarder en même temps comme la plus grande de toutes les autorités et de toutes les servitudes. Rien peut-être ne la ferait mieux connaître que cette comparaison, si le Sauveur ne nous la rendait sensible par un autre exemple bien plus touchant et plus persuasif: c'est le sien propre. Depuis sa première en fance, pendant laquelle l'état de faiblesse où il a voulu paraître exigeait qu'il souffrît les services de sa mère, nous le voyons toujours obéir et jamais commander, toujours servir et jamais n'être servi. Son temps, ses soins, ses forces, son repos, sa gloire, son sang et sa vie, tout sans exception est prodigué à l'utilité des hommes. Pendant les trois années qu'il a passées avec ses disciples, on ne doute pas qu'il ne refusât leurs services, et qu'il ne leur rendît les siens. Quoique les évangélistes ne donnent sur ce point aucun détail, ils en disent assez pour nous le faire entendre. Si le lavement des pieds est un

456

HISTOIRE DE LA VIE DE N. S. JÉSUS-CHRIST.

des traits les plus signalés, il s'en faut bien qu'il soit le seul; et tous les détails ne sont-ils pas renfermés dans cette seule parole, que le Sauveur n'a pu dire que parce que sa conduite en était la preuve sensible et perpétuelle? « Je ne suis pas » venu pour être servi, mais pour servir? » Ce que le pape S. Clément raconte de son maître, l'apôtre S. Pierre, peut trouver ici sa place. Il dit que, lorsque le saint Apôtre voyait quelqu'un dormir, les larmes lui venaient aux yeux aussitôt. Comme on lui en demanda la raison, il répondit que cet objet lui rappelait le souvenir de son cher Maître, qui, lorsqu'ils dormaient tous, veillait pour tous; et s'il arrivait que quelqu'un d'eux se découvrît en dormant, ou qu'il dérangeât sa pauvre couche, il avait soin de le recouvrir, et de remettre en état ce qui était déplacé. Ce trait suffira pour juger du reste, et achèvera de faire connaître cette autorité maternelle qu'il est permis de désirer comme il est permis à une femme de désirer d'avoir des enfants, pour avoir des personnes qu'elle aime autant et plus qu'elle-même, à qui elle prodigue ses affections, ses soins, ses attentions, ses forces, ses biens, sa santé, et quelquefois sa vie. C'est, dis-je, ainsi qu'il est permis de désirer l'autorité, parce que c'est la désirer par le seul motif de la charité. C'est désirer à la lettre, non pas le faste, I Tim. 31. Si quis mais « la bonne œuvre de l'épiscopat, episcopatum desiderat, bonum opus desi- la seule chose que la charité se permette d'y désirer, parce que la charité n'est » pas ambitieuse; au lieu que les désirs de l'ambition se portent uniquement vers

derat.

1 Cor. 13, 4 et 5. Charitas.... non ambitiosa.

est

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les titres et les prérogatives de l'autorité, parce que l'ambition n'est rien moins que charitable.

FIN DU TOME PREMIER.

TABLE DES CHAPITRES

DU TOME PREMIER.

NOTICE SUR L'AUTEUR.

AVIS DES ÉDITEURS.

DISCOURS SUR LA VIE DE JÉSUS-CHRIST.

-

CHAP. I. Préface de saint Luc. Génération éternelle du Verbe et son
incarnation. Témoignage qui lui est rendu par Jean-Baptiste. — Le
saint précurseur annoncé et promis.

-

--

-

...

CHAP. II. Annonciation. Visitation. Naissance de Jean-Baptiste.
Cantique de Zacharie.
CHAP. III. Doute de S. Joseph.

cision. Sa généalogie.

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Pages.

I

111

1

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CHAP. IV. Adoration des mages.

-

Massacre des Innocents.-Retour à Nazareth.

dans le temple..

- Jésus perdu et retrouvé

CHAP. V. Manifestation de Jean-Baptiste et sa prédication.

de Jésus-Christ.

-

-

26

Baptême

- Jeûne et tentation de Jésus-Christ dans le désert.

Témoignages rendus par Jean-Baptiste. André et Pierre appelés pour

-

-

la première fois.
CHAP. VI. Noces de Cana. Séjour de Capharnaüm.

Vocation de Philippe et de Nathanaël.

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de Pierre et d'André, suivie de celle de Jacques et de Jean.
Jérusalem pour la fête de Pâques. - Vendeurs chassés du temple.
CHAP. VII. Entretien avec Nicodème.

-

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CHAP. VIII. Jésus-Christ prêche et baptise. — Nouveau témoignage de Jean.

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CHAP. IX. Samaritaine.

CHAP. X. Fils d'un officier guéri. — Guérison d'un possédé, et de la belle-
mère de S. Pierre. - Trois hommes repris.

--

CHAP. XI. Tempête apaisée. — Deux possédés guéris. —Pourceaux précipi-
tés dans la mer. Paralytique guéri.

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Jésus mange avec les pécheurs. Dispute touchant le jeûne.

CHAP. XII. Hémorroïsse guérie.

éclairés. Possédé délivré.

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86

98

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CHAP. XIII. Piscine. Malade de trente-huit ans guéri. Discours de
Jésus-Christ aux Juifs.

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