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est.

Patris mei qui in cœlis » mon père céleste'. Car, » continue-t-il, et c'est ici la seconde raison, plus touchante que la pre11. Venit enim Fili- mière; « car le Fils de l'homme est venu us hominis salvare quod perierat.

» sauver ce qui était perdu.

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Ils étaient perdus en effet et devaient être la proie du loup 12. Quid vobis vide- infernal. « Mais que vous en semble? Si » un homme a cent brebis, et qu'il s'en

tur? Si fuerint alicui centum oves, et erraverit una ex eis, nonne relinquit nonaginta novem in montibus, et vadit quærere eam quæ erravit? 13. Et si contigerit ut inveniat eam, amen dico vobis, quia gaudet super ea magis quam super nonaginta novem, quæ non erraverunt. 14. Sic non est voluntas ante Patrem vestrum, qui in cœlis est, ut pereat unus de pu

sillis istis.

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égare une, ne laisse-t-il pas les quatrevingt-dix-neuf sur les montagnes, et ne va-t-il pas chercher celle qui s'est égarée? et s'il arrive qu'il la trouve, je vous >> dis en vérité qu'il a plus de joie de celle

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» là que des quatre-vingt-dix-neuf qui ne » se sont pas égarées 2. Ce pasteur est l'i» mage du grand Pasteur, et c'est ainsi » que votre Père céleste ne veut point qu'il » se perde un seul de ses petits.

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Correction fraternelle.

CHAPITRE XXXIII.

-

- Pouvoir de lier et de délier. Pardonner septante fois sept fois. Parabole du mauvais serviteur. Voyage secret à Jérusalem pour la fête des Tabernacles. Dix lépreux.

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Après avoir commencé par l'humilité, le Sauveur en était venu insensiblement à parler de la charité. Ce sujet était trop cher à son cœur pour qu'il pût se résoudre à l'abandonner sitôt. Ayant donc traité de la charité que l'on doit exercer envers ceux que l'on est le plus porté à mépriser, qui sont les

1 En quelque lieu qu'ils se trouvent, ils ont toujours la vision intuitive de Dieu dans laquelle consiste l'essence de la béatitude; ils portent partout leur paradis, comme les démons portent partout leur enfer.

2 Elle ne lui est pas plus chère que les autres, puisqu'il est disposé à faire pour les autres, si elles venaient à s'égarer, ce qu'il a fait pour celle-ci; mais celleci lui cause en ce moment une joie sensible que ne lui donnent pas les autres : c'est la joie de l'avoir retrouvée.

petits, il donne des règles pour celle qu'il exige à l'égard de ceux que l'on est le plus tenté de haïr, qui sont les personnes de qui on a reçu quelque offense. Si votre frère, dit-il, (il lui donne ce nom si propre à désarmer la haine et à réveiller la tendresse), « si votre frère a péché contre vous, Luc. 173. Si pecreprenez-le3: on accorde ce soulagement

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» à votre faiblesse; mais, s'il se repent, pardonnez-lui. Et s'il vous offense sept » fois le jour, et que sept fois le jour il >> revienne à vous et vous dise: Je m'en

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caverit in te frater

tuus, increpa illum: et si pœnitentiam egerit, dimitte illi. 5. Et

si septies in die peccaverit in te, et septies

in die conversus fuerit ad te, dicens : Pœnitet me: dimitte illi.

Matth. 18, 15. Si autem in te peccave

rit frater tuus, vade; et corripe eum inter

te et ipsum solum; si

» repens, pardonnez-lui. Je vous ai dit: » Allez le trouver, et reprenez-le; » mais remarquez avec quels ménagements vous devez y procéder. Il faut d'abord que la chose se passe sans témoins et » entre vous et lui. » En vous voyant si soigneux de ménager sa réputation, il vous écoutera peut-être; et s'il vous écoute, vous aurez gagné votre frè» re*. S'il ne vous écoute point, » nez encore avec vous une ou deux afin que tout soit appuyé sur la parole de deux ou de trois témoins. Que

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» sonnes,

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te audierit, lucratus eris fratrem tuum. 16.

Si autem te non audierit, adhibe tecum adhuc unum, vel duos, ut in ore duorum vel trium testium stet

pre

per

omne

verbum.

17.

Quod si non audierit eos, dic Ecclesiæ : Si

3 Un éclaircissement suffirait souvent pour réunir deux cœurs divisés : quelquefois il pourrait aigrir davantage les esprits. Il y a des ressentiments qui tombent d'eux-mêmes; il en est pour qui il faut mettre l'appareil sur la plaie. Il est des caractères qui oublient aisément les injures; le mieux est de ne pas les en faire ressouvenir : il en est chez qui le trait demeure dans le cœur jusqu'à ce qu'ils se soient soulagés ; il est bon de leur en donner l'occasion en leur parlant. On fait toujours mal lorsqu'on ne se voit que pour se faire des reproches amers, ou lorsqu'en cessant de se voir on ne cesse pas de remplir le monde de ses plaintes mé disantes et de ses gémissements diffamatoires. On fait toujours bien, au moins devant Dieu, lorsqu'on n'agit que par le motif de la charité et avec un désir sincère de la paix.

4 Vous l'aurez gagné à Dieu et à vous. A vous, en vous le réconciliant; et à Dieu, en l'amenant avec douceur jusqu'au point de vous faire la réparation que Dieu lui prescrit à votre égard et dont il lui fait un devoir indispensable. Voyez ce qui a été dit de la nécessité de la réparation, pages 139, 140 de ce volume.

5 Pour lui représenter l'injustice de son procédé, et la justice de la réparation qu'on lui demande. Il pourrait bien ne pas s'en rapporter à vous dans votre pro

autem Ecclesiam non

audierit, sit tibi sicut ethnicus et publica

nus.

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s'il ne les écoute pas, dites-le à l'Eglise': » et s'il n'écoute pas l'Eglise, regardez-le » comme un païen2 et un publicain3 » Il sera tel, en effet, lorsque l'Eglise aura retranché de son sein ce pécheur incorrigible; je dis qu'il sera tel, non-seulement aux yeux des hommes, mais encore aux yeux de Dieu et de ses anges. Car << je vous le dis en vérité, et

18. Amen dico vobis: quæcumque alligaveritis super terram, erunt ligata et in cœlo; et quæcumque solveritis super terram, erunt soluta et in cœlo.

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lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel. »

Mais afin que vous connaissiez mieux combien l'union des cœurs est agréable à Dieu, et le pouvoir qu'elle a sur son cœur, « je vous dis encore que si deux de >> vous s'accordent ensemble sur la terre,

19. Iterum dico vobis, quia si duo ex vobis consenserint su

pre cause; mais il ne pourra pas raisonnablement se défier de ceux qu'on doit présumer n'avoir pas d'autre intérêt dans cette affaire que celui de l'équité et de la raison. Ils pourront avoir encore un autre usage. S'il ne se rend pas à leurs remontrances, ils certifieront à l'Eglise que vous n'en êtes venu à la dénonciation qu'après que toutes les voies de douceur et de charité ont été inutilement employées.

1 C'est-à dire à la république, disait l'hérétique Castalion. Cette explication est absurde. Ces premiers protestants ne voulaient ni église ni monarchie. Si on avait voulu les en croire, tout l'univers, tant pour le sacré que pour le profane, aurait été gouverné par des bourgmestres.

Dites-le à l'Eglise, c'est-à-dire aux chefs et aux anciens de chaque église, qui sont l'évêque et les prêtres : c'est ainsi qu'on l'a pratiqué dans les premiers siècles. S. Paul en fait un devoir à tous les chrétiens, et s'en écarter était regardé comme une grande irrégularité. La raison de ce réglement ne subsiste plus, c'est qu'alors tous les juges séculiers étaient infidèles.

2 Ces paroles n'autorisent pas à le haïr; elles signifient seulement qu'après le jugement de l'Eglise on doit en user avec lui comme avec un excommunié.

3 C'est-à-dire, traitez-le comme vous autres Juifs traitez les publicains, et non pas comme les publicains méritent d'être traités. 1.es Juifs les excluaient de leurs assemblées de religion, comme ils en excluaient les païens. L'exclusion de ceuxci était juste; mais celle des publicains ne l'était pas. Leur profession, nécessaire à l'Etat, n'est pas condamnée par la religión. Jean-Baptiste ne les oblige pas à y renoncer, il se contente de leur dire: N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Luc, 11.

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quoi que ce soit qu'ils demandent, il per terram, de omni

» leur sera accordé par mon Père qui est

» dans le ciel1; car où il y a deux ou trois

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personnes assemblées en mon nom, je

>> me trouve au milieu d'elles,

avec elles et pour elles.

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priant

re quamcumque petierint, fiet illis a Patre

meo, qui in cœlis est.

20. Ubi enim sunt duo

vel tres congregati in nomine meo, ibi sum in medio eorum.

Le Sauveur avait dit précédemment que si notre frère pèche sept fois le jour contre nous, il faut lui pardonner autant de fois. Ce nombre de sept pouvait avoir besoin d'explication : car s'il signifie ordinairement le nombre précis qu'il exprime, il est aussi employé quelquefois pour signifier un nombre indéterminé. Jésus-Christ n'avait pas spécifié de laquelle de ces deux manières il l'entendait.

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Pierre, qui désirait d'être éclairci sur ce point, s'approchant de Jésus, lui dit: >> Combien de fois pardonnerai-je à mon » frère qui m'aura offensé? Jusqu'à sept >> fois? » Cette façon d'interroger laisse croyait que c'était plutôt moins que plus; surpris lorsque « Jésus lui repartit : Je ne

>> vous dis pas jusqu'à sept fois, mais jus

>>

21. Tunc accedens

ad eum Petrus, dixit: Domine, quoties pec

cabit in me frater meus et dimittam ci? Usque septies?

apercevoir qu'il il dut être bien

22. Dicit illi Jesus: Non dico tibi usque

septies, sed usque qu'à septante fois sept fois : » ce qui si- septuagesies septies. gnifie clairement qu'il faut pardonner sans fin et autant de fois qu'on a été offensé. C'est pourquoi, ajouta-t-il, pour faire sentir avec quelle justice Dieu exige de nous ce pardon, et avec quelle injustice et quelle inhumanité on le refuse, « c'est pourquoi » le royaume des cieux est sembable à un » roi qui voulut se faire rendre compte lorum homini regi, » par ses serviteurs. Quand il eut com- qui voluit rationem

23. Ideo assimilatum est regnum co

4 Lorsque la prière a les qualités qu'elle doit avoir, il est de foi que Dieu l'exauce, soit en donnant ce que l'on demande, soit en donnant mieux. Ce mieux est quelquefois le contraire de ce que l'on demande. Vous ne savez pas ce que vous demandez. Matth. xx. Mais Dieu sait bien ce qu'il vous faut. Priez toujours et laissez le-faire.

5 Ce n'est ici proprement ni l'Eglise ni le ciel. Par le royaume des cieux, on entend la conduite que Dieu tient dans l'administration du monde; c'est comme si on disait Voici de quelle manière Dieu, qui est le roi de l'univers, se comporte à l'égard des hommes, qui sont ses créatures et ses sujets.

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ponere cum servis suis. 24. Et cum cœpisset rationem ponere, oblatus est ei unus qui debebat ei decem millia talenta. 25. Cum autem non haberet unde redderet, jussit eum dominus ejus venumdari, et uxorem ejus, et filios, et omnia quæ habebat, et reddi. 26. Procidens autem servus ille, orabat eum, dicens: Patientiam habe in me " et omnia reddam tibi. 27. Misertus autem dominus servi illius dimisit eum, et debitum dimisit ei. 28. Egressus autem servus ille, invenit unum de conservis suis, qui debebat ei centum denarios; et tenens suffocabat eum, dicens : Redde quod debes. 29. Et procidens conservus ejus, rogabat eum, dicens : Patientiam habe in me, et omnia reddam tibi. 30. Ille autem noluit: sed abiit, et misit eum in carcerem, donec redderet debitum. 31. Videntes autem conservi ejus quæ fiebant, contristati sunt valde; et venerunt, et narraverunt domino suo omnia quæ facta fuerant. 32. Tunc vocavit illum dominus suus etait illi: Serve nequam, omne debitum dimisi tibi, quoniamrogasti me:18. Nonne ergo oportuit et te misereri conservi tui, sicut et ego tui misertus sum? 34. Et iratus dominus ejus tradidit eum tortori

deret universum de

» mencé à se faire rendre compte, on lui

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» de quoi payer, il ordonna qu'on le ven» dît avec sa femme, ses enfants et tout » son bien, et que la dette fût payée. Le » serviteur se jetant à ses pieds, le sup

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pliait, et lui disait : Donnez-moi du temps, et je vous paierai tout. Alors le maître de ce serviteur en ayant pitié, le

» laissa aller, et lui remit la dette. Mais quand le serviteur fut sorti, il rencontra un de ceux qui servaient avec lui, lequel lui devait cent deniers d'argent; et le saisissant à la gorge, il l'étranglait en >> disant : Paie ce que tu dois. Celui-ci, se

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paierai tout. Mais l'autre ne le voulut point, et alla le faire mettre en prison, pour l' tenir jusqu'à ce qu'il payât. » Les autres serviteurs voyant ce qui se passait, enfurent fort fâchés, et rappor» tèrent à leur maître tout ce qui était ar» rivé. Alors son maître le fit appeler, et » lui dit : Méchant serviteur, je vous ai >> remis toute la dette, parce que vous » m'avez prié; ne deviez-vous donc pas » aussi avoir pitié de votre compagnon, » comme j'ai eu pitié de vous? Aussitôt >> son maître en colère le livra aux exécu

bus, quoadusque red- » teurs de la justice, jusqu'à ce qu'il payât tout ce qu'il devait. C'est ainsi

bitum. 35. Sic et Pater >>

1 On ne se contentait pas alors de mettre les débiteurs en prison; on leur y faisait souffrir les fouets et les tortures jusqu'à ce qu'ils eussent satisfait leurs créanciers, police cruelle que la douceur de l'Evangile paraît avoir abolie partout.

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