suum, et filiam adversus matrem suam, et nurum adversus socrum suam: 36. Et inimici hominis, domestici ejus. 37. Qui amat patrem aut matrem plus quam me, non est me dignus; et qui amat filium aut filiam super me, non est me dignus. 38. Et qui non accipit crucem suam et sequitur me, non est me dignus. 39. Qui invenit animam suam, perdet illam; et qui perdiderit animam suam propter me, inveniet eam. » diviser le fils d'avec le père, la fille d'a» vec la mère, et la belle-fille d'avec la bel le-mère; et l'homme aura pour ennemis » ceux de sa maison. Qui aime son propre père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi : et qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de » moi. Qui ne prend pas sa croix et ne me » suit point n'est pas digne de moi. Qui » sauve sa vie au préjudice de ce qu'il » me doit la perdra, et qui la perdra moi la sauvera. » pour Jésus-Christ conclut ce discours par les promesses magnifiques qu'il fait à ceux qui exerceront à l'égard de ses disciples la charité et l'hospitalité. Elles sont le témoignage de la tendresse qu'il avait pour eux, et un nouvel encouragement aux persécutions qu'il leur a prédites. En invitant tous les hommes à leur faire du bien, il fait voir à quel point il les aime, et que s'il permet qu'ils soient maltraités, ce n'est que pour perfectionner leur vertu et pour enrichir leur couronne. Ainsi, comme s'il leur avait dit de nouveau : Allez donc sans crainte; déjà assurés de ma protection, vous trouverez encore des hommes qui se feront un mérite de vous accueillir, et de vous faire part de leurs biens ; il continue en ces ter40. Qui recipit vos, me recipit et qui me recipit, recipit eum qui me misit. 41. Qui recipit prophetam in nomine prophetæ, mercedem prophetæ accipiet et qui recipit justum in nomine justi, mercedem justi accipiet. 41. mes. « Celui qui vous reçoit, me reçoit, « et celui qui me reçoit, reçoit celui qui » m'a envoyé. Celui qui reçoit le prophète en qualité de prophète, sera récompensé comme le prophète : et celui qui reçoit le juste en qualité de juste sera récompensé comme le juste. Quiconque >> faut pas entendre ceci comme si Jésus-Christ devait être l'auteur de la division; il n'en sera que l'occasion. Il vient établir l'Evangile, qui sera reçu par les uns, et rejeté par les autres. Ceux-ci voudront l'arracher du cœur des premiers, et dans ce dessein ils les persécuteront. Voilà la division établie ; mais on voit que si l'Evangile en est l'occasion, ses ennemis en sont les véritables auteurs. » donnera seulement un verre d'eau froide » à boire à l'un de ces plus petits, comme » étant un de mes disciples, je vous le dis Et quicumque potum dederit uni ex minimis istis calicem aquæ frigidæ tantum in nomine discipuli, amen dimercedem suam. en vérité, il ne perdra point sa récom- co vobis: non perdet » pense. N ע Après que Jésus eut achevé d'instruire » ainsi ses douze disciples, il partit de là pour s'en aller enseigner et prêcher dans » les villes du pays. Les apôtres partirent aussi, «<et allèrent par les villages prê» chant l'Evangile, et faisant partout des guérisons. Ils prêchaient qu'on fit péni Matth. 11, 1. Et factum est, cum con summasset Jesus præcipiens duodecim discipulis suis, transiit inde ut doceret et prædicaret in civitatibus eorum. L. 9, 6. bant per castella, eEgressi autem circuivangelizantes et rantes ubique, M. 6, cu tence, ils chassaient beaucoup de dé-12. Et prædicabant >>mons, et ils faisaient des onctions d'huile » sur beaucoup de malades qu'ils guéris» saient 1. ut pœnitentiam agerent, 13. Et dæmonia multa ejiciebant, et ungebant oleo multos ægros, et sanabant. Décollation de S. Jean. CHAPITRE XXIV. Multiplication des cinq pains et des deux poissons. Jésus marche sur les eaux et y soutient S. Pierre. «En ce temps-là, Hérode le tétrarque apprit ce qui se disait de Jésus, car le » nom de Jésus était devenu célèbre. Il >> fut instruit de toutes les choses qu'il opérait, et il ne savait qu'en penser, par 1Le concile de Trente déclare que le sacrement de l'Extrême-Onction est insinué par ces paroles. Donc deux sortes de personnes se trompent, cenx qui disent qu'il y est clairement établi, et ceux qui disent que ces paroles n'y ont nul rapport. Mais l'erreur des seconds est plus maligne et plus dangereuse que celle des premiers. En ce qui concerne la preuve des dogmes révélés, on se trompe plus innocemment par addition que par soustraction. 9, 8, a quibusdam vero Quia Elias apparuit; ab aliis autem : Quia propheta unus de antiquis surrexit. 9. Et ait Herodes: Joannem ego decollavi : quis est autem iste de quo ego talia audio? Et quærebat videre eum. Matth. 14, 22. Et ait pueris suis: M. 6, ǹ 16. Quem ego decollavi Joannem, hic a mortuis resurrexit. 17. Ipse enim Herodes misit ac tenuit Joannem, fet vinxit eum in carcere propter Herodiadem uxorem Philippi fratris sui: quiaduxerat eam. 18. Dicebat enim Joannes Herodi: Non licet tibi habere uxorem fratris tui. Matth. 14, 5. Et volens illum occidere, timuit populum: quia sicut prophetam eum habebant. M. 6, 19. Herodias autem insidiabatur illi; et volebat occidere eum, nec poterat. 20. Herodes enim metuebat Joannem, sciens eum virum justum et qui est revenu au monde. Mais Hérode » disait : J'ai fait couper la tête à Jean; ע qui est donc celui dont j'entends dire de » telles choses? Et il souhaitait de le >> voir. Cependant entraîné par l'opinion populaire, << il dit à ceux de sa suite : C'est Jean à qui j'ai fait couper la tête >> qui est ressuscité. Car ce même Hérode avait envoyé prendre Jean, et l'avait fait mettre aux fers dans la prison, » à cause d'Hérodias, femme de Philippe » son frère, qu'il avait épousée;parce que » Jean disait à Hérode : Il ne vous est pas >> permis d'avoir la femme de votre frère. » Hérode eut envie de le faire mourir; >> mais il craignait le peuple à cause qu'on tenait Jean pour un prophète. Cependant Hérodias lui tendait des piéges, et voulait le faire mourir; mais elle ne pouvait en venir à bout, parce qu'Hérode, qui craignait Jean, sachant que » c'était un homme juste et saint, le fai ע sanctum : et custodie-sait garder, agissait même en beaucoup » de choses par son conseil, et l'écoutait » volontiers. bat eum, et audito eo multa faciebat, et libenter eum audiebat. La vie du saint précurseur n'en était pas plus en sûreté. La vertu peut bien forcer les méchants à l'estimer; mais c'est toujours sans préjudice de la haine naturelle qu'ils lui portent. Celui qui ne s'était abstenu du meurtre que par la crainte des hommes, n'était donc que trop disposé à le commettre par complaisance pour une femme. Il ne manquait à celle-ci que 21. Et cum dies op- l'occasion, qui ne tarda pas à se présenHerodes natalis sui co ter. « Le jour vint à propos qu'Hérode nam fecit principibus et tribunis, et primis » fit le festin de sa naissance aux grands portunus accidisset, » de sa cour, à ses capitaines et aux plus Galilæa. 22. Cumque » considérables de la Galilée. La fille Herodiadis, et saltas introisset filia ipsius set, et placuisset Herodi, simulque recumbentibus, rex ait puellæ: Pete a me quod vis, et dabo tibi : 23. et juravit illi: Quia quidquid petieris dabo tibi, licet dimidium regni mei. d'Hérodias y étant entrée, et ayant dansé, et plu au roi et à ceux qui étaient » à table avec lui, le roi dit à la jeune fille: . Demandez-moi ce que vous voudrez, et je vous le donnerai, fût-ce la moitié de » mon royaume.» Les mœurs du pays ne permettaient pas aux femmes de se trouver dans ces sortes d'assemblées; il ne faut donc pas s'étonner qu'Hérodias ne fût pas présente. Sa fille qui n'était qu'un enfant, avait pu y paraître quelques moments sans conséquence. Mais cet enfant avait déjà l'esprit assez pénétrant pour concevoir qu'elle ne depas déterminer de son chef la demande qu'il était à propos de faire. Ainsi « étant sortie, elle dit à sa 24. Quæ cum exiis. mère, » après lui avoir raconté la pro- set, dixit matri suæ : messe et le serment du roi : « Que deman vait >> >> derai-je ? La tête de Jean-Baptiste, répondit la mère. Et aussitôt, étant revenue promptement au roi, instruite par sa mère, elle fit sa demande en ces termes : » Ce que je veux, c'est que vous me don» niez tout à l'heure dans un bassin la tête >> de Jean-Baptiste. Le roi en eut du cha» grin: » cependant, « à cause de son ser» ment et de ceuxqui étaient à table avec lui*, » devant qui il aurait eu la honte de se dédire et la fille celle d'essuyer un refus, « il ne voulut pas la contrister; mais, envoyant un de ses gardes, il commanda >> Quid petam? At illa dixit? Caput Joannis Baptiste. 25. Cumque introisset statim cum festinatione ad regem, Matth. 14, 8, præmonita a matre sua, M. 6, 25, petivit di cens: Volo ut protinus des mihi in disco ca. put Joannis Baptistæ. 26. Et contristatus est rex propter jusjurandum, et propter simul discumbentes, noluit eam contristare : 27. Sed misso spiculatore præcepit afferri caput ejus in disco. Et decollavit eum in carcere. 28. Et attulit caput ejus in disco; et dedit illud puellæ, et 1 Il n'est pas sans vraisemblance qu'ils appuyèrent la demande de la fille, et qu'ils sollicitèrent le roi de la lui accorder. Ce qui se passait à leurs yeux leur apprenait ce qu'il pouvait en coûter à ceux qui avaient eu le malheur de déplaire à sa maîtresse. mère. » Ce fut ainsi que la tête du plus grand des humains fut le prix d'une danse; et, après cet événement, le monde, s'il en avait douté, dut être pleinement convaincu qu'il n'est point de forfait si noir qu'une femme sans mœurs ne soit capable d'exi 29. Quo audito, dis- ger, et qu'un homme faible et passionné ne cipuli ejus venerunt, et soit disposé à lui accorder. « Les disciples tulerunt corpus ejus, et posuerunt illud in » de Jean, ayant appris sa mort, vinrent monumento: Matt. 14, » prendre son corps, et le mirent dans un 12, et venientes nuntiaverunt Jesu. » tombeau. Ensuite ils allèrent dire à Jésus » ce qui était arrivé. » On croit fort vraisemblablement qu'ils s'attachèrent à lui, et qu'ils furent désormais ses disciples. nous ne voyons pas, quelle raison la mort de Jean-Baptiste pouvait lui faire appréhender un pareil sort. Mais ce que il le savait, et il pouvait avoir la certitude de ce qui nous paraît sans vraisemblance. Cependant ce qu'on lit dans l'historien Josèphe peut donner quelques lumières sur ce point. Il dit qu'Hérode fit mourir Jean-Baptiste parce qu'il craignait qu'il n'excitât une sédition. Il se trompe, ou bien il veut tromper le monde sur la véritable cause de cet assassinat; il n'y en eut pas d'autre que celle qui est racontée par les évangélistes. Mais, il est fort à présumer qu'Hérode, pour se décharger au moins en partie de l'odieux d'un si grand crime, fit courir le bruit que Jean-Baptiste travaillait sourdement à soulever les peuples. C'était un saint, l'objet de la vénération publique, et il s'était fait plusieurs disciples. De quoi pouvait-on l'accuser, que de sédition? Or, tous ces traits convenaient à Jésus, et de plus il était un homme de prodiges. Hérode, qui l'ignorait encore, ne devait pas tarder à l'apprendre. Ne pouvait-il pas, en l'apprenant, concevoir le dessein de faire mourir, sur ce même prétexte, celui qui ressemblait à Jean par tant d'endroits? Sa mort n'aurait pas pu être attribuée aux sollicitations d'Hérodias; la sédition en aurait été l'unique cause ap |