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forces; que sont les forces d'un faible mortel? - Je reconnais que je ne puis rien de moimême; et parce que je le connais, je reviens à vous, en implorant votre protection. Condui sez-moi à travers les voies dangereuses de ce pélerinage; envoyez-moi vos saints anges, et guidez mon âme par vos saintes inspirations. Rendez-moi un instrument de votre amour, et faites-moi opérer ici-bas, autant de bien qu'il est possible. Je n'oublierai jamais, en l'accomplissant, que c'est votre ouvrage, et que je ne suis qu'un fragile instrument, destitué de force pour le bien, si je suis abandonné de votre main bienfaisante.

J'espère en vous, de toutes les forces de mon âme, et celui qui croit, aime et espère en vous, ne sera point confondu, Dieu, mon aide, mon libérateur!

Dieu est amour.

TRE tout-puissant, qui m'avez créé, à qui je dois mon existence, soyez l'objet de mes humbles réflexions! Vous êtes : toute la nature atteste votre présence. Vous brillez dans la rose pourprée comme dans le calice argenté du narcisse. Je vis, je sens. A

qui suis-je redevable de cette vie? à qui dois-je ce sentiment délicieux qui parcourut toutes mes veines? cette douce volupté qui s'empare de tous mes sens? qui m'a donné l'œil pour voir toutes les beautés de la nature? l'oreille pour entendre les sons harmonieux du chant des oiseaux? ce palais qui se rafraîchit à cette source d'eau, ou qui savoure les fruits parfumés de ces arbres? qui m'a donné des mains pour cueillir ces fleurs, l'ornement varié de cette prairie? Qui m'a donné cette précieuse faculté de la mémoire, qui me représente des objets absens, avec autant de netteté que s'ils étaient présens? qui a créé en moi ce cœur susceptible des plus doux plaisirs? ces lèvres qui impriment le baiser de l'amitié sur les lèvres de mon frère? qui a planté cet arbre, dont l'ombre rafraîchissante est un baume à mes sens échauffés? qui précipite du haut des rochers ce torrent, dont la chute majestueuse procure un nouveau plaisir à mes sens éton

nés?

Qui a créé tout cela? quel est-il cet être créateur? On le nomme Dieu. Oui, le Dieu des hommes; le Dieu de mes frères; le Dieu de mes parens, de mes amis, de ma bien-aimée.

C'est lui qui a donné à tous les hommes, comme à moi, ces sens admirables, pour nous faire jouir de ces dons, nous faire sentir notre

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existence, et pour nous rendre heureux. Qui que vous soyez, être inconcevable, quelle bonté d'intention ne manifestez-vous point envers nous! celle d'un père envers ses enfans. Il faut que vous soyez purement amour; oui, grand Dieu, l'amour le plus pur. Mais qu'estce que l'amour? une question à résoudre par le sentiment de ce que j'éprouve moi-même. Que se passe-t-il en moi lorsque j'aime ?

Faut-il jamais être assez malheureux pour n'avoir jamais aimé? j'aime mes parens, mes frères, mon épouse, mes enfans, mon ami. Mais qu'pérouvai-je, en les aimant? un penchant, un désir de les voir solidement heureux; de vivre absolument pour eux; d'être tout entier à eux; de chercher le bonheur, pour le partager avec eux. Voilà ce que j'éprouve, ce que je sens comme homme; mais Dieu, qui est déjà infiniment heureux par luimême; Dieu qui, comme esprit, est si différent des mortels, peut-il sentir comme eux ?

Assurément non; son amour n'a point commencé; il aime de toute éternité; il aime depuis des milliers, des millions d'années. Il est l'amour même, la source de tout amour; son désir de destiner des êtres ressemblans à lui, à un bonheur semblable au sien, existait avec lui, de toute éternité.

Qu'il doit être grand, qu'il doit être heu

reux, celui qui a le pouvoir de créer toutes les choses qui m'environnent sur la terre! Quelle toute-puisssance et quelle félicité d'existence que la sienne! et le désir de cet être si puissant, si heureux, est de me faire jouir d'une félicité semblable à la sienne. Que ma destiné est grande et que je suis heureux! je vois autour de moi des millions d'hommes, mes semblables, destinés comme moi à une égale félicité.

Combien mon cœur est satisfait, et combien je sens le prix de mon existence! - lui, à qui tout est subordonné lui, le créateur des esprits bienheureux, qui, depuis le chérubin jusqu'au dernier vermisseau, a tout créé, suivant la mesure de son amour. Cet être si magnifique et si sublime dans toutes ses œuvres, daigne m'aimer. O bonheur inespéré !

- Quel doux sentiment m'attire à lui! ce sentiment forme la chaîne de l'amour. Que dois-je faire maintenant ? - quel est mon devoir quelle est ma vocation!

La nature entière me le dit : du moment que le soleil levant commence à dorer les monta gnes, jusqu'à son coucher. Mortel, ta voca tion est d'aimer et d'être heureux.

Voilà tout ce qu'il veut de toi. Il ne désire rien autre chose.

Aime Dieu, aime-toi, aime le prochain;

c'est en quoi consistent ses commandemens; ils sont tout amour; il n'y a que celui qui hait l'amour qui fasse son malheur et celui de son prochain.

Votre amour, ô mon Dieu! est donc le désir de rendre les hommes semblables à vous; et notre amour doit être de nous assimiler à l'amour divin.

La vérité et la bonté sont vos attributs; la vérité et le bonheur doivent m'élever à vous. Vous êtes l'amour; l'ainour est le but de votre création; l'amour est la vocation de l'homme.

Mon élévation jusqu'à vous, et mon assimilation avec vous, seront en proportion des degrés de mon amour. Plus mes intentions et plus mon amour seront purs, plus je m'élèverai vers vous, amour pur et éternel.

Être infiniment aimable! embrâsez mon cœur du feu de votre amour; enseignez-moi à vous aimer comme vous aimez, et à m'approcher de plus en plus de l'unité et de l'assimilation avec vous.

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