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L'AMOUR pour la société est né avec tous

les hommes: c'est cet amour qui a produit les confrairies. Tous les âges, toutes les Nations ont vu naître des Associations différentes; il y en avait chez les Juifs; chez les Païens; il y en a de même toujours eu dans l'Eglise de Jésus-Christ.

Ces Rachabites qui faisaient profession de n'habiter aucune maison, d'errer dans les solitudes, de se cacher dans des cavernes, de n'avoir rien en propre, de s'abstenir de l'usage du vin, comme on le voit dans Jérémie: ces Prophêtes qui s'assemblaient pour méditer et pour s'instruire de la Loi de Dieu; les Saducéens les Pharisiens, sectes différentes qui prirent naissance après la mort de Judas Machabée; les Esséniens ou Thérapeutes dont saint Epiphane fait remonter l'ori

gine jusqu'à Jessé, frère de David, dont Joseph dans ses antiquités fait un portrait magnifique, qui étaient des parfaits imitateurs des Prophètes, et qui ont servi de modèles à ceux des premiers Chrétiens, qui ont embrassé et donné des règles de la vie catholique, montrent que dans tous les temps il y a eu des personnes qui s'associaient et qui suivaient des règles particulières pour servir Dieu d'une manière plus parfaite que les autres.

Mais rien ne ressemble mieux à nos Confrairies, que ces personnes que la charité associait pour s'occuper au soulagement des pauvres, à la visite des malades, et à d'autres œuvres de miséricorde dont le roi Prophète parle si souvent dans ses Pseaumes, et auxquels il donne de si grands éloges.

Non-seulement la Synagogue a eu des associations et des espèces de Confrairies; mais combien n'en voyons-nous pas chez les Païens ?

Les Egyptiens avaient établi une Confrairie en l'honneur de leur Dieu Seraphis. Plutarque rapportè que Lycurgue avait partagé le peuple en différentes Confrairies, qui avaient aussi différens usages; qu'il y en avait, qui se distinguaient surtout par une plus grande union entr'eux par une amitié plus étroite: qu'il y en avait

qué étaient obligés de manger tous ensemble une fois le mois. Dans ces repas régnait la sobriété, et on y conduisait les enfans comme dans une école, pour apprendre la tempérance, la pureté, la politesse, la discrétion, la prudence: mais sur-tout combien de différentes Confrairies chez les Romains? Romulus institua celle des Arvales et celle des Lupercales. Toutes les professions de Rome furent rangées sous autant de Confrairies par Numa, qui donna à chacune un patron, pris entre les dieux, du paganisme. Les Romains augmentèrent ces Confrairies à mesure qu'ils subjugaient de nouvelles Nations, parce qu'ils en embrassaient les cultes différens et les religions. Ils en établirent même en l'honneur de chaque Prince, dont ils fesaient l'apothéose; et on les appellait du nom de ceux à la gloire desquels elles étaient consacrées: telles étaient les Augustales, les Flaviales, les Auréliennes, les Antoniennes.

Tertullien nous apprend que les premiers Chrétiens, qui étaient tous, ou Juifs, ou Païens d'origine, retinrent ce goût qu'ils avaient pour les Confrairies" et les sociétés particulières; qu'ils en établirent de nouvelles, qu'ils rejetèrent avec indignation ce qu'il y avait de mauvais dans les anciennes, et qu'ils en con

servèrent ce qui n'était pas incompatible avec les maximes de l'Evangile.

On ne pouvait en effet rien imaginer de plus sage que leurs constitutions : elles regardaient particulièrement la charité envers le prochain; ils mangeaient souvent en commun, les riches avec les pauvres, et c'est ce que l'on appellait les Agapes, c'est-à-dire, les repas de charité: ils s'obligeaient de s'avertir mutuellement de leurs fautes: la correction était faite avec douceur et reçue avec soumission; ils vivaient dans une concorde parfaite : si quelques différens s'élevaient et trou blaient l'union, on s'en rapportait au jugement de l'assemblée, et jamais ils ne se traduisaient les uns les autres devant les Tribunaux des Juges: ils faisaient entr'eux des collectes qui étaient employées, ou à délivrer les Chrétiens emprisonnés, ou à soulager ceux qui souffraient pour la Foi, ou à nourrir les pauvres, ou à doter des filles, qui manquant de biens ne pouvaient trouver un établissement, ou à secourir les veuves et à défendre les orphelins. Ils se fesaient une obligation d'ensevelir les Martyrs et les pauvres qui n'avaient laissé aucun bien pour se faire inhumer (1); ils assistaient

(1) La manière dont on inhumait les premiers

à leurs funérailles, de même qu'à celles de ceux qui leur étaient unis dans la même Société. Ils avaient des jours mar

Chrétiens était très dispendieuse; les aromates dont on embaumait les corps (et on les embau mait tous, ceux des pauvres comme des riches): coûtaient beaucoup. On gardait le corps du défunt pendant sept jours dans sa maison, soit pour qu'il n'y eût aucun doute sur la vérité de sa mort, soit pour donner le temps de préparer le deuil, et tout ce qui était nécessaire pour la cérémonie des obsèques pendant ce temps on ne cessait de brûler des parfums autour du corps. Deux prêtres ne le quittaient point: ils priaient tout le jour et toute la nuit. On appellait ces prêtres, custodes cadaverum. Quoique cet usage ait été introduit par les Païens, l'Eglise l'a retenu comme une pratique très-salutaire aux morts. On portait un grand nombre de torches aux enterremens; on faisait des aumônes, et le saint Sacrifice de la messe était souvent réitéré en leur faveur. Paradin nous assure, dans son Livre de antiquo statu Burgundiæ, c. 12, pag. 241 que de son temps, c'est-à-dire, au commencement du seizième siècle il a vu dans l'Hôpital de Beaune des Libitinaires, c'est-à-dire, gens qui fournissaient des aromates et les parfums pour embaumer les corps; des Pollincteurs, ceux qui embaumaient les corps morts et les plaçaient dans la bière; des Sandapilaires, qui portaient les morts dans les sépulcres; ce qui fait voir que la manière des anciens pour inhumer étaient encore en usage: Belna reviso, valetudinariumque, in quo sunt ves piliones, Sandapilarii, Pollinctores, Libitinarii quos sacræ humationis jus est,

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