puissans et animés contre moi, il m'a tiré de leurs mains. En vain ils ont redoublé leurs efforts, votre adorable Fils, touché, attendri par vos prières, m'a mis hors de leurs atteintes, il a rendu leurs mauvais desseins inutiles; il m'a fait un bouclier de ses regards, qui me couvrent et qui me défendent. A l'ombre donc de votre protection je ne redouterai plus les traits des langues envenimées; je ne craindrai plus de périr; j'espérerai toujours en vous, et je n'aurai pas la confusion d'y avoir espéré en vain, Mère de miséricorde; je trou-verai toujours en vous un asyle où mes ennemis ne pourront atteindre; délivré de mes ennemis visibles, aidé par la grâce toute puissante de votre Fils, plein de cette confiance, que vous ne cesserez d'intercéder pour moi; je chercherai les: ennemis de mon salut, je les poursuivrai, je les combattrai, et je ne me reposerai point que je n'en aie entièrement triomphé, que je ne les aie détruits et mis hors d'état de pouvoir me nuire; j'offrirai ensuite à mon Dieu un sacrifice d'actions de grâces pour ma délivrance; je louerai son saint nom; et puisqu'il m'a délivré de mes ennemis, puisqu'il a essuyé mes larmes, puisqu'il a procuré à mon ame le repos qu'elle désirait; sensible à tous ses bienfaits, tant que je serai dans la terre des vivans, je m'occuperai uniquement à lui plaire. Tels sont mes vœux; présentez-les lui vous-même Vierge Sainte, afin qu'ils lui soient agréables, et qu'il me donne la grâce d'accomplir ce que je promets. Prière après avoir été guéri d'une maladie dangereuse. ON me l'avait bien dit, Mère de Dieu, que ce serait pendant la maladie, et dans un danger de mort, que je ressentirais plus efficacement les heureux effets de votre tendresse qui les a plus expérimentés que moi? Tandis que je jouissais d'une santé parfaite, je ne pensais qu'à satisfaire mes passions, j'avais oublié Dieu votre Fils, je faisais le mal devant ses yeux, je méprisais, je violais sa loi sainte, dont l'exacte observance donne la vraie vie aux hommes. En vain par sa grâce il avait essayé de me rappeller à lui; voyant que je ne voulais pas rentrer dans les voies de mon salut, il a pris le calice de sa colère, il l'a répandu sur moi: mon corps a été frappé, la maladie a exercé sur moi toutes ses rigueurs, je me suis vu tout-à-coup environné des douleurs de la mort, des horreurs du tombeau et de la crainte de l'enfer. Dans ce triste état je me suis hâté de vous invoquer, Vierge Sainte; on vous a priée pour moi, parce que mes maux étaient si violens, qu'ils m'ôtaient la liberté de vous prier moi-même comme je le désirais; et de ce séjour de la gloire que vous habitez, vous avez eu la bonté de vous souvenir de moi: comme vous nous aimez avec plus de tendresse que Marthe n'aimait Lazare ; plus sensible à mes douleurs que cette sœur affligée ne l'était pour son frère mourant; pénétrée d'une charité infiniment plus grande, Vous avez eu la bonté de représenter à Jésus-Christ votre Fils l'état terrible où j'étais; vous l'avez prié d'avoir compassion de moi, et de se hâter de venir à mon secours. A peine mon Dieu m'a-t-il vu accablé sous le poids de mes maux, sa tendresse excitée par la vôtre, l'a ramené aussi-tôt vers moi; ce que je souffrais a redoublé ses bontés à mon égard; il m'a relevé, et sa droite m'a retiré de abîmes profonds où j'étais prês de tomber pour toujours; il m'a délivré du tombeau, il m'a arraché du nombre des morts, parmi lesquels on me comptait déjà; enfin vous m'avez obtenu la guérison que je demandais ; et j'ai la consolation, la joie, de voir les cicatrices de mes plaies se refermer, mes blessures se guérir, mes langueurs se dissiper, mes forces se rétablir, comme Dieu me l'avait promis par un de ses Prophêtes. Mais cette santé, ces forces qu'il a plu à votre adorable Fils de me rendre; je les consacrerai uniquement à son service, ce temps qu'il m'accorde encore, ne sera plus employé qu'à pleurer mes péchés, qu'à faire de dignes fruits de pénitence, qu'à opérer mon salut avec plus de crainte et de tremblement. Ces nouveaux bienfaits m'engageront à m'adresser à vous de plus en plus; je ne cesserai de publier vos bontés, et les secours salutaires que vous m'avez obtenus; j'éleverai jusqu'au Ciel votre puissance continuez donc, Vierge Sainte, à me protéger jusque dans l'extrême vieillesse, jusqu'à la fin de mes jours, jusqu'à ce que vous m'ayez introduit dans le lieu de votre repos éternel. Prière en faveur d'un Malade. SEIGNEUR, jetez un regard de compassion sur votre serviteur, pour qui j'ose aujourd'hui vous prier, quelqu'indigne que je sois d'être exaucé; que ses souf frances attendrissent votre miséricorde : son ame est dans une extrême langueur, elle est accablée par les maux qui la pénétrent, ses douleurs ne lui laissent aucun repos, ni pendant le jour, ni pendant la nuit; tous ses membres sont réduits à rien; il se croit déjà descendu dans le néant d'où il est sorti; son corps, consumé par la maladie, comme le bois à demi rongé par le feu, lui annonce une mort prochaine; frappé de votre justice, la douleur l'empêche de prendre aucune nourriture; à force de se plaindre et de répandre des larines, il peut dire avec un de vos Prophêtes, qu'il est dans un état si cruel, qu'il n'a plus que la peau collée sur les os; il n'a pas même la force de crier vers vous, il est prêt à succomber sous la pesanteur de votre main qui le frappe. Ainsi donc, ô mon Dieu! affligez-vous l'homme quand il ose vous offenser; mais Jésus, Fils de David, ayez pitié de ce malade, soyez favorable à ses larmes, écoutez ses prières, exaucez celles que nous vous adressons pour lui; avant qu'il aille rejoindre ses pères, et qu'il cesse d'être du nombre des vivans, faites qu'il ait la consolation de respirer un peu, et de se voir reconcilié avec vous: le nombre de ses années, de ses mois, de ses jours, est entre vos mains, c'est ce qui fait que |