tout; vous qui ne pardonnez pas, et qui portez la haine et l'esprit de vengeance jusqu'aux pieds des Autels, jusque dans le tombeau. Vous aimerez votre prochain comme vous-même ; vous ne jugerez pas, parce qu'à Dieu seul appartient le jugement; vous ne condamnerez personne, de peur d'être vous-même condamné ; Vous ne vous vengerez pas, car Dieu s'est encore réservé la vengeance; vous par donnerez à ceux qui vous auront offensé jusqu'à sept cents fois sept fois; vous prierez pour ceux qui vous persécutent ; vous aimerez vos ennemis, et vous ferez du bien à ceux qui vous feront du mal, vous les préviendrez même : voilà ce que nous ordonne Jésus-Christ; et si vous ne vous soumettez pas à toutes ses lois, ne comptez pas, vous dit Marie, sur ma médiation. Sous prétexte de Confrairie, d'AssoOciation, de Conférence, de Dévotion, d'Indulgence, de Fêtes, de Solennités établies pour glorifier Marie, on abandonne la Paroisse, on néglige, on méprise les instructions que l'on y fait, on trouve mille fausses raisons pour se dispenser de la loi absolue qui ordonne de préférer sa Paroisse pour tous les exercices de la Religion à toute autre Eglise, parce que votre Paroisse est le centre de la Commuaion, les autres Eglises ne le sont pas pour vous: quand vous êtes dans votre Paroisse, vous êtes dans l'ordre; voilà la loi observez donc la loi, avant que d'embrasser la pratique des conseils. Dieu ne veut point de sacrifice au préjudice de l'obéissance que nous lui devons: les devoirs d'un bon Paroissien sont préférables aux pratiques de piété auxquelles on s'engage dans les Confrairies; et si l'on ne se sent pas assez de vertu, ou si l'on n'a pas le temps de satisfaire aux unes et aux autres obligations, il faut absolument donner la préférence aux premières. La plus ancienne, la plus nécessaire, la plus efficace de toutes les Confrairies, c'est votre Paroisse ; et tandis que vous l'abandonnerez pour courir à des dévotions étrangères votre dévotion pour Marie n'étant pas selon les règles que la Foi vous prescrit, vous n'en tirerez pas les fruits que vous pouviez en attendre. Sous prétexte que l'on a de la dévotion pour Marie; que l'on est dans ses Confrairies; que l'on porte ses livrées; que l'on récite chaque jour les prières qui lui sont consacrées; et parceque saint Bernard a dit qu'il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, qu'un véritable serviteur de Marie périsse parce que l'on sait qu'elle aime les pécheurs, qu'elle est toute puissante auprès de son Fils, on abandonne l'ouvrage du salut, on s'en repose entièrement sur elle, on se livre aux désirs corrompus; on satisfait les passions, on s'endort au milieu du péché; on ne fait aucun fruit de pénitence: parce que l'on se flatte que la Sainte Vierge appaisera son Fils quand nous le voudrons, et que son intercession nous mettra à couvert de tous les traits de la colère de Dieu. Ainsi les Juifs se flattaient que le Temple du Seigneur leur servirait d'asyle et de refuge contre les Idolâtres, tandis qu'il le profanaient eux-mêmes par de fréquentes idolâtries. Ainsi, l'Arche qu'ils avaient au milieu d'eux leur donnait une telle confiance, qu'ils croyaient qu'elle les défendrait contre Dieu même, dont' ils ne cessait d'exciter la colère. Marie est pleine de miséricorde pour nous, c'est ce qui doit exciter notre confiance, et non pas notre présomption. Par son intercession, elle nous aidera à détruire en nous le péché, mais non à l'entretenir; elle appaisera la colère de Dieu, à condition que nous ne la provoquerons point par de nouveaux péchés; elle nous obtiendra les grâces qui nous sont nécessaires pour opérer notre salut, à condition que, fidèles à la grâce, nous travaillerons avec la grâce puisque Dieu qui nous a créés sans nous, ne peut nous sauver sans nous. Elle nous procurera une mort d'ouce, une mort sainte, à condition que nous n'attendrons pas le moment de la mort pour nous convertir; à condition que, par de dignes fruits de pénitence, nous nous disposerons à mériter cette grâce que Dieu ne doit à personne, qu'il refuse sans qu'on le puisse accuser d'injustice, et qui ne dépend que de sa bonté. Demandez à Marie tout ce que vous voudrez, Elle vous l'obtiendra, à condition qu'elle vous verra dans une sincère disposition de pratiquer la loi de son Fils, et de vivre conformément aux maximes de l'Evangile. L'imitation des vertus de Marie est la seconde, obligation que s'imposent les Confrères de Notre-Dame de Bon-Espoir; les Fêtes que l'Eglise institue à l'honneur des Saints, les Sociétés qu'elle établit et qu'elle forme sous leur nom, ne sont autre chose que des exhortations pressantes à les imiter. Honorer les Saints, sans les imiter, c'est les flatter par des mensonges, disent les Pères. La fin de tout culte religieux, dit Saint Augustin, est d'imiter ce qu'on adore et ce qu'on honore. En vain donc nous empressonsnous d'entrer dans les Confrairies de la Sainte Vierge, si nous ne nous efforçons en même temps de marcher sur ses traces. Il est des Saints qu'il n'est pas donné à tous de pouvoir imiter: il y en a que Dieu a destinés pour servir de modèles à certains états particuliers; mais telle est l'incomparable Marie: il n'est point d'état, point de sexe, point d'âge auxquels elle ne puisse servir de modèle. C'est pour cela que Dieu l'a sanctifiée par les voies les plus communes, si nous en exceptons le privilège de son immaculée Conception. Nous ne voyons pas en effet dans la vie de la sainte Vierge de ces actions extraordinaires et éclatantes que nous admirons en d'autres Saints, et dont tous les Chrétiens ne sont pas capables. Dans Marie tout est imitable; pas une de ses vertus qui ne doive, qui ne puisse être imitée par tous les Chrétiens, et sur-tout par ceux qui s'engagent dans ses Confrai→ ries. Ce n'est qu'à ceux dont la vie sera conforme à la sienne, ou qui désireront sincèrement l'imiter, qu'elle promet, qu'elle assure sa puissante médiation. APPROBATION. NOUS ANT.-BERNARD GAGNE, prêtre, docteur en théologie, doyen de l'église Cathédrale, vicaire-général et official de Monseigneur l'illustrissime et révérendissime Jean BQUHIER, premier évêque de |