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demum reddatur vilior usu alterius succedente, vos eidem Apostolo censum debitum illo differtis tempore persolvendum, in quo monetae, quam solvitis, vilior usus erit: licet ergo bonorum nostrorum Omnipotens non indigeat, quia tamen periculosum est vobis, quod debetis eidem, vel per fraudem imminuere, vel per ingratitudinem retinere, universitatem vestram monemus atque etiam hortamur, et per apostolica scripta praecipimus mandantes; quatenus censum ipsum, sine cujuslibet fraudis vitio more solito persolvatis (Janvier 1208).

VII.

Philippe de Souabe fomenta en faisant distribuer de l'argent une grave sédition à Rome, que le pape ne calma qu'au prix de grands efforts et de grands frais. Il écrivit à ce sujet à l'empereur Othon: « Gravem seditionem contra nos moverunt in Urbe, consanguineis nostris multa damna et opprobria inferentes, nosque non sine multis et magnis expensis seditionem populi potuimus mitigare. >>>

Plusieurs partis s'étant formés, il n'était pas possible de leur faire agréer un sénateur seul et unique; ils demandèrent au pape la création de 56 sénateurs. Innocent prédit d'avance que le gouvernement de la ville ne pourrait pas fonctionner. Comme ils persistèrent dans cet étrange projet, on procéda à l'élection des 56 sénateurs qui firent tous serment de fidélité au pape. Cette innovation rétablit la paix; mais bientôt, les 56 sénateurs administrèrent si mal que le peuple fut obligé de demander le rétablissement de l'ancien système. On lit dans les Actes: <«< Senatores autem, sicut dominus papa praedixerat, tam male in officii regimine se gesserunt etc. Unde populus caepit eos adeo execrari, ut oportuerit dominum papam ad communem populi petitionem, unum eis senatorem concedere, quantumcumque praefatis schismaticis displiceret, qui turbationis tempore publice jactabant, quod nunquam de caetero dominus papa posset in Urbe unicum constituere senatorem. Senator ergo per summum pontificem substitutus pacem et justitiam protinus reduxit in Urbem, comprimens rebelles et praesumptores, nullusque contra illum audebat musitare, potentiam summi pontificis reformidans. >>

VIII.

Après la mort de Philippe de Souabe, Othon IV, n'ayant plus de compétiteur, renouvela, avant d'entrer en Italie, le serment de fidélité au pape. Lorsqu'il arriva à Rome, son armée campa hors de la ville, selon l'usage. Au couronnement, il promit par un autre serment, de défendre le patrimoine de Saint-Pierre.

Par une étrange ingratitude, Othon, aussitôt après son couronnement, s'empara de plusieurs villes de l'Etat pontifical et du royaume de Naples, savoir: Aquapendente, Radicofani, San-Quirico, Montefiascone, et presque toute la Romagne. De là il passa dans la Pouille, et s'entendit avec Diupold, qu'il créa duc de Spolète. Innocent III prit d'abord les moyens de douceur afin de ramener Othon, et lui proposa de tout oublier s'il promettait de laisser en paix le royaume de Naples et Frédéric. Ne pouvant rien obtenir, le pape excom

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munia Othon; les Allemands le déposèrent, et offrirent. la couronne impériale à Frédéric II roi de Sicile. Ces événements se rapportent à l'an 1211.

Richard comte de Fondi institua par son testament l'Eglise romaine son héritière. Ce testament est inséré dans les annales de Baronius; on y voit que Richard, indépendamment de Fondi avec ses dépendances, fit donation au Saint-Siége de quatre baronies, ou châteaux : Pica, Ambrisia, Campinelli, et Aquaviva.

IX.

L'empire ayant été proposé à Frédéric II à la suite de la déposition d'Othon, le futur empereur rendit un diplôme par lequel il prit l'engagement de restituer et et de défendre au besoin les domaines du Saint-Siége, au-delà du Phare, la Corse et la Sardaigne, la Pentaet particulièrement le royaume de Sicile en deçà et tilde etc. La formule fut celle-même que l'empereur pole, l'exarcat de Ravenne, la terre de la comtesse MaOthon IV avait employée l'an 1201.

possédât le royaume de Naples, parce que l'Etat ponComme le Saint-Siége ne voulait pas que l'empereur tifical aurait souffert de ce voisinage, Frédéric prit l'engagement de céder le royaume de Sicile à son fils Henri, et d'en confier le gouvernement à un homme expérimenté et agréé par le pape, suzerain du royaume : « Quae (persona) de omni jure, atque servitio Ecclesiae Ro(Siciliae) dominium noscitur pertinere, ne forte pro eo manae respondeat, ad quam solummodo ipsius regni quod nos dignatione divina sumus ad imperii fastigium evocati, aliquid unionis regnum ad imperium quovis tempore putaretur habere, si nos simul imperium teneremus, et regnum (Siciliae) per quod tam apostolicae Sedi, quam haeredibus nostris aliquod posset dispendium generari. » Le diplôme est de 1215.

X.

Vers la même époque, Salinguerra prêta serment de fidélité au pape pour les domaines de la comtesse Mathilde qu'il tenait comme fiefs du Saint-Siége; il promit la redevance annuelle de quarante marcs d'argent; cent soldats équipés et nourris à ses frais au service du pape en Lombardie, en Romagne, et dans les Marches; cinquante soldats à Rome et dans le royaume de Naples, pareillement aux frais du feudataire pendant un mois, le temps du voyage non-compris; puis, aussi longiemps que le pape voudrait, mais à ses propres frais: « Deinde cum sibi placuerit in suis dumtaxat expensis. >>

Innocent III, les derniers mois de sa vie, s'occupa activement des préparatifs de la croisade qu'il avait annoncée dans le quatrième concile général de Latran. Afin de rétablir la paix entre les Pisans, les Génois et les Lombards, il se transporta à Pérouse, y mourut

le 17 des calendes d'août 1216, et fut enseveli dans l'église de Saint-Laurent.

Cum approbatione superiorum.
ROMA. Ex TYPOGRAPHIA SALVIUCCI.

L'administrateur-gérant: PALMÉ.

ANALECTA JURIS PONTIFICII.

CENT QUATRE-VINGT-UNIÈME LIVRAISON.

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Plusieurs des documents vidimés dans le concile

général de Lyon se rapportent à Honorius III; la plupart sont de l'empereur Frédéric II et expriment les promesses qu'il fit au Saint-Siége et qu'il observa si mal. Quelques pièces regardent Ottokar roi de Bohême et les roitelets de Sardaigne.

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Je me borne à énoncer succinctement les pièces dont il s'agit. Le lecteur qui désire des éclaircissements plus complets, consultera avec fruit la onzième série. 11o rouleau (1217, septembre).

Ottokar se justifie avec la plus grande humilité auprès du pape Honorius des accusations portées contre lui, notamment du reproche d'avoir persécuté le clergé et d'avoir violé les priviléges et les immunités ecclésiastiques. Imprimé dans Erben, collection de diplômes, t. I, p. 273.

13e rouleau (1219, septembre à Haguenau).

Frédéric II renouvelle au pape Honorius III et dans les mêmes termes les engagements pris par lui avec Innocent III. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 231, et dans Historia diplomatica Friderici secundi, t. I, p. 675. C'est identiquement le texte de la troisième expédition de la constitution d'Egra.

16e rouleau. Même date.

Frédéric II renouvelle au pape Honorius et dans les mêmes termes le serment général qu'il a prêté à Innocent III. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 232, dans Historia diplomatica Friderici secundi, t. I, p.676, et dans Theiner, Codex diplomaticus dominii temporalis, p. 51, d'après l'original. C'est identiquement le texte de la première expédition du serment d'Egra. 10 rouleau (1219).

André IV fait savoir au pape Honorius III dans quel état de trouble et de misère il a trouvé son royaume à son retour de la croisade. Il lui fait part des alliances qu'il a contractées avec Léon, roi d'Arménie, Théodore Lascaris et Azon, empereur des Bulgares. Il demande la protection du pape pour son fils qu'il envoie en Arménie, et il annonce l'intention de donner une

20 SÉRIE.

de ses nièces au soudan d'Iconium, si celui-ci se convertit au christianisme. Imprimé dans Theiner, Vetera 20. p. monumenta Hungariam sacram illustrantia, t. I,

6e rouleau (1220, 10 février à Haguenau). Frédéric II renouvelle au pape Honorius III la promesse contenue dans l'acte du 1er juillet 1216, mais avec la clause additionnelle qui suit: « Ceterum quia forte, quod absit, possit contingere memoratum filium nostrum decedere, nullo filio vel germano relicto, reservamus nobis ut in hoc casu non jure imperii, sed ratione successoris legitimi, tanquam quivis pater filio, ei succedere possimus in regnum, ita quod illud a romana ecclesia recipiemus, tenebimus et recognoscemus et juramentum praestabimus pro eo. » Mentionné dans Hist. diplom. Frider. secundi, t. I, p. 740.

14 rouleau (1220, 23 avril à la Diète de Francfort). Les princes de l'Empire; pour étouffer et éviter à l'avenir toute discorde entre le sacerdoce et l'Empire, ratifient les anciens et les nouveaux engagements pris par Frédéric II envers l'Eglise romaine, tant pour l'Empire que pour le royaume de Sicile. Imprimé dans Hist. diplom. Frider. secundi, t. I, p. 763, et dans Theiner, cod. diplom. dom. tempor. p. 52, ex transumpto coaevo.

12 rouleau (1220, 21 septembre), au camp de San-Leone. Frédéric II casse et annule tous les statuts rendus par les villes d'Italie, qui portent préjudice aux libertés ecclésiastiques. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 238, d'après le Lib. Cencii camerarii, et dans Hist. diplom. Frider. secundi, tom. I, p. 856.

16e rouleau (1220, 24 septembre), au camp de San-Leone et 30 septembre, à Spilamberlo.

Frédéric II déclare l'Eglise romaine en possession des biens de la comtesse Mathilde; il met au ban de l'Empire ceux qui détiennent les châteaux de Gonzague, de Pegognaga, de Bondeno ou les autres terres qui font partie des mêmes biens. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 239, d'après le Liber Cencii camerarii, et dans. Hist. diplom. Frider. secundi, tom. I, p. 856.

14 rouleau (1220, novembre), au camp de Montjoie
(Mont-Mario près Rome).

Frédéric II déclare que le royaume de Naples et de Sicile ne pourra jamais être soustrait à la propriété de l'Eglise romaine ni uni à l'Empire, et il promet d'employer des fonctionnaires indigènes et un sceau spécial pour l'expédition des affaires de ce royaume.

12 rouleau (1220, 22 novembre), à Saint-Pierre de Rome. Frédéric II, empereur, publie une constitution solennelle en faveur des libertés ecclésiastiques, pour la poursuite et la punition des héretiques, pour la protec

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tion des navigateurs, des étrangers et des agriculteurs. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 243, d'après les registres d'Honorius III; dans Hist. diplom. Frider. secundi, t. II, p. 3. et dans Theiner, Cod.diplom. dominii temporalis, pag. 59, aussi d'après les registres d'Honorius. L'intitulé et le préambule de cette constitution jusqu'aux mots ad decus et decorem imperii manquent dans le texte du rouleau de Cluny.

12 rouleau (1220, décembre), à Naples. Frédéric II, après son couronnement comme empereur, renouvelle la déclaration que l'Empire n'a aucun droit sur le royaume de Naples et de Sicile, tant au-delà qu'en deçà du Phare, ainsi que la promesse de ne rien faire pour que ce royaume soit soumis ou uni à l'empire. 12 rouleau (1220, décembre) après Noël; à Capoue ou à Naples.

Frédéric II promulgue de nouveau la constitution contre les hérétiques, pour lui donner force de loi dans le royaume de Sicile. Ce texte, qui a été publié par Ried, codex diplomaticus Ratisponensis p. 233, ne présente, comparé à l'autre, que des variantes insigni

fiantes.

11° rouleau (Vers 1220).

Ottokar écrit au pape Honorius pour se plaindre à lui de l'évêque de Prague qui cherche par tous les moyens à l'empêcher d'envoyer une ambassade à la cour romaine pour y faire connaître la vérité. Il recommande très-instamment au pape le doyen de Prague, porteur de la présente lettre, et son chancelier Benoît dont il ne peut pas se passer plus que sa main droite. Imprimé dans Erben, opere citato, t. I, p. 289. Erben a omis le commencement de cette lettre, qui ne contient que des protestations de dévouement.

7 rouleau (1221 janvier), à Capoue).

Frédéric II confirme et renouvelle le serment qu'il a prêté à Honorius III au mois de septembre 1219, à Haguenau. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 245, dans Hist. diplom. Frider. Secundi, t. II, p. 108, et dans Theiner, cod. diplom. dominii temporalis, p. 62, ex transumpto coaevo.

10 rouleau, même date.

Frédéric II renouvelle et confirme l'édit publié à Spilamberto relativement à la restitution des biens de la comtesse Mathilde et à la mise au ban de l'Empire de ceux qui les ont usurpés. Imprimé dans Pertz, Leges, t. II, p. 239, dans Hist. diplom. Frider. Secundi, t. II, p. 109, et dans Theiner, Cod. diplom. dominii temporalis, p. 63, d'après l'original.

6 rouleau (1221, 3 mars, à Trani). Frédéric II écrit au pape Honorius que si, dans son édit promulgué à Capoue, il a exigé qu'on lui représentât tous les priviléges expédiés au nom de son père, de sa mère et en son propre nom pendant sa minorité, cette mesure ne concerne en aucune façon les priviléges qu'il a précédemment accordés à l'Eglise romaine. Imprimé dans Hist. diplom. Frider. Secundi, t. II,p.139.

II.

Les Génois possédaient de temps immémorial en Corse quelques fiefs du Saint-Siége pour lesquels la Répu

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blique prêtait serment de fidélité au Pape, et devait fournir un tribut. Au temps du pape Honorius III, cette concession était déjà ancienne; nous ne pouvons en assigner l'origine, faute de documents, mais il est probable que l'investiture remonte à l'époque où les Papes accordèrent à l'archevêque de Gênes l'institution de trois évêques en Corse, pendant que les autres évêchés relevaient de Pise. Il est naturel de supposer qu'à cette occasion le pape Innocent II donna au peuple de Gênes l'investiture d'une partie de la Corse.

Quoiqu'il en soit, l'on remarque dans les Annales de Baronius l'extrait d'une bulle d'Honorius III, de 1217; à l'exemple de ses prédécesseurs le pontife donne à la cité de Gênes la moitié de la Corse, à condition que le peuple Génois devra prêter le serment de fidélité au Saint-Siége toutes les fois qu'il en sera requis, et, en outre, payer tous les ans une livre d'or : << Januensi civitati medietatem insulae Corsicae ad exemplar praedecessorum nostrorum concedimus, ita scilicet, ut nobis nostrisque successoribus Januensis populus, cum exinde fuerit requisitus, fidelitatem juret, et pro pensione unam libram auri singulis annis nobis et successoribus nostris exolvat » (Baronius, 1217, num. 100).

La pension d'une livre pour la moitié d'un royaume montre bien que le Saint-Siége ne l'imposait qu'à titre de reconnaissance de son haut domaine sur la Corse. En effet, la bulle d'Honorius porte expressément que le pontife donne l'investiture en récompense du dévouement que Gênes a constamment témoigné pour le Saint-Siége. Cette bulle Superna et ineffabilis, du 24 avril 1217, se lit dans le bullaire romain. L'extrait de Baronius est textuel; mais l'annaliste a supprimé une clause relative aux fiefs particuliers que les Pisans et les Génois avaient en Corse: « Januensi civitati me

dietatem insulae Corsicae ad exemplar eorumdem praedecessorum nostrorum concedimus, ita scilicet, ut nobis nostrisque successoribus Januensis populus cum exinde fuerint requisitus, fidelitatem juret, et pro pensione unam libram auri singulis annis nobis et successoribus nostris exsolvat, salvis nimirum feudis tam vestris, quam Pisanorum, sicut a decem annis et supra obtinuisse noscuntur. >>

III.

Honorius III ordonna aux Pisans de rappeler leur armée de Sardaigne, et de restituer ce qu'ils avaient pris, parce que l'île entière, « ad Apostolicam Sedem noscitur pertinere ; » il se fit remettre la citadelle de Cagliari, pour la garder au nom de l'Eglise romaine. Il obligea Benoîte jugesse de Cagliari à renouveler son serment de fidélité, exigea un cens annuel en reconnaissance du suprême domaine de l'Eglise; ordonna que les juges de Cagliari ne pourraient pas se marier sans l'agrément des papes et s'ils mouraient sans enfants légitimes, tout leur territoire ferait retour à l'Eglise romaine.

Tola a pris dans les archives royales de Turin les actes d'un consistoire public que le pape Honorius III tint au Latran le 2 décembre 1217; on y vit, indépendamment des cardinaux, une multitude de clercs et de laïques. Les ambassadeurs de Gênes et de Pise y conclurent la paix. C'est là que le Pape prescrivit aux

Pisans de rappeler leur armée et de restituer tout ce qu'ils avaient occupé en Sardaigne. Voici un extrait de ces actes consistoriaux :

«< Dominus papa praecepit ambaxatoribus comunis Janue ut custodiam castri Bonifacii (en Corse) assignarent vel facerent assignare nuntio domini Pape vel cui commiserit et quicquid in Sardinia occupaverunt pro sancta Romana Ecclesia ... Et ambaxatoribus comunis Pisarum injunxit et praecepit ut quidquid in Sardinia occupaverunt et specialiter castrum Kalaritanum quod Pisani noviter construxerunt ipsi domino Papa pro sancta Ecclésia Romana vel ejus nuntio cui commiserit restituant et assignent et nihil in Sardinia de cetero occupent vel invadant. Actum in ecclesia Lateranensi in palatio juxta capellam domini Pape que santus Nicolaus appellatur (Tola, p. 332). »

Cette décision fut prise d'après la plainte que Benoîte avait portée au Saint-Siége. La lettre de cette princesse est dans les Annales de Baronius (1217, num. 90 et seqq.) et dans le Codex diplomaticus de Tola (p. 329) Elle confirme entièrement l'authenticité du document de 1215 que nous avons publié jadis, d'après les Rouleaux de Cluny. On y voit aussi le mode d'élection des juges ou rois de Sardaigne, dont le droit héréditaire devait être reconnu par les suffrages du clergé et du peuple.

Cum post decessum patris mei omnis clerus et universus populus terrae Calaritanae convenissent in unum, ut me in judicatum Calaritanum, qui jure hereditario me contingebat, more solito confirmarent, susceptoque baculo regali, quod est signum confirmationis in regnum de manibus domini mei archiepiscopi Calaritani, cum assensu et praesentia suffraganeorum suorum et omnium nobilium terrae Calaritanae... manibus memorati archiepiscopi Calaritani praedicto antecessori vestro, suisque successoribus in perpetuum pro Ecclesia romana juxta formam ab Apostolica Sede mihi expressam, juramentum exhibui una cum viro meo fidelitatis debitae. Cujus formam et seriem bulla regni mei bullatam, et per meum vobis nuncium destinatam,

credo vos habere in armario Ecclesiae Romanae.

Dans une lettre écrite à la même occasion, lettre adressée à l'évêque d'Ostie, légat apostolique, Honorius III parle hautement des droits du Saint-Siége sur la Sardaigne, droits qui sont notoires, dit-il. On voit aussi dans cette lettre qu'Innocent III avait formellement défendu aux Pisans d'élever la forteresse de Cagliari.

Honorius Ostiensi episcopo Apostolicae Sedis legato. Cum potestas et populus Pisanus super facto Sardiniae nostris jurarint stare mandatis, fraternitati tuae praesentium auctoritate mandamus, quatenus eis vice nostra sub debito praestiti juramenti praecipias, ut potestatem ipsam, et eorum exercitum protinus revocent, et ad propria redire compellant; et de caetero ipsam Sardiniam, quae ad Apostolicam Sedem nosciter pertinere, per se vel per alios non infestent, restituentes Apostolicae Sedi terras quascumque in ea dicti potestas et exercitus occuparent, et castrum (Cagliari) quod contra mandatum bonae memoriae Innocentii papae praedecessoris nostri, sententia excommunicationis contempta, in Ecclesiae Romanae praejudicium erexerunt, faciant penitus demoliri. Quod si forte eos ad id inducere non potueris, ipsis praecipias ut illud N. custodiendum Apostolicae Sedis nomine, quantocins studeant assignare. Datum Laterani pontificatus nostri anno secundo (Baronius, 1217. Tola p. 338).

On retrouve Benoite dans un acte du 3 décembre 1224, avec un nouveau serment qu'elle fait au Saint-Siége. Elle reconnaît que ses droits proviennent de l'Eglise romaine, s'engage à payer vingt livres d'argent comme tribut annuel. Lorsque le légat apostolique fera son entrée, le juge ou la jugesse l'accompagneront à pied une centaine de pas. Pour se marier, ils demanderont permission au Saint-Siége. Tout nouveau juge, ou jugesse devra se rendre personnellement à Rome, ou y envoyer une ambassade solennelle, dans les deux mois qui suivront son installation, pour y recevoir un étendart, comme signe de sa dépendance. S'ils meurent sans enfants, le district de Cagliari retournera au Saint-Siége, excepté le tiers des meubles; le juge et la jugesse pourront disposer de ce tiers. On remarquera d'autres conditions dans le serment dont il s'agit. Le texte a été publié par Muratori (Antiquitates Italicae, tome 6, dissert. 71, col. 7). Tola l'a reproduit dans le Codex diplomaticus Sardiniae, tome 1", p. 339; nous l'avons publié à notre tour dans la dissertation intitulée La domination pontipicale en Sardaigne (Analecta, douzième série, col. 238).

IV.

En 1220 Honorius III accorda au municipe de Fermo l'autorisation de battre monnaie.

La famille d'Este était. grande et puissante dès cette époque. Quoique le pape Honorius eût confié à Azzolin d'Este l'administration du comté d'Ancône, il excepta pourtant le pouvoir de faire la guerre, comme on lit dans le diplôme pontifical: « Nihil attentes, vel facias attentari, quod ad guerram pertineat, vel per quod possit discordia suboriri. » Honorius écrivit au peuple d'Ancône d'aider et secourir Azzolin contre les attaques de ses ennemis, sans oublier que le Pape est le seul seigneur et maître.

Apprenant que Gautier comte de Crotone voulait occuper Rieti, Honorius lui écrivit de s'en bien garriér, parce que la ville faisant partie du patrimoine de S. Pierre, il devait s'adresser au Saint-Siége pour tous les sujets de plainte qu'il croyait avoir.

V.

La contesse Mathilde institua l'Eglise romaine son héritière universelle de tous ses biens allodiaux et patrimoniaux, qui occupaient une grande partie de l'Italie cispadane et s'étendaient de l'autre côté des Alpes. Le Saint-Siége lutta fort longtemps pour entrer en possession de l'héritage.

Une bulle d'Honorius III concède en fief à la commune de Modène, Carpi et Mombaruzzo, « que fuerunt clare memorie comitissae Matildis, » en récompense de l'attachement que cette ville témoigne envers le Saint-Siége, à condition toutefois qu'elle fera la guerre et la paix dans ces fiefs à tout ordre du Pape : « Ita videlicet, quod ex illis ad mandatum nostrum guerram facietis et pacem (Theiner, page 47).

Honorius III, la cinquième année de son pontificat (1221), accorde au comte de Mangone l'investiture de plusieurs terres de la comtesse Mathilde: Vallesi, Gonfienti en Toscane, Monticelli, Bargi, Rocca di Vico, Fossato, Torri. Autre investiture, la même année, en faveur d'Azon de Fregano, pour Sabanto, Castelnovo,

Fusignano, Ariis, Rodigo, Calvenzano, Piadena, Monte-Alto, Monte-Tomba; tous ces pays sont situés à peu de distance du Pô, sur les deux rives.

Dans le diocèse de Lucques, Honorius III concède Barga, Castiglione, Corelia, Cicerenna, Cotrone.

Le Saint-Siége ne possédait pas encore tous les biens de la comtesse Mathilde. En 1219, Honorius III fit présenter de nouvelles réclamations à Frédéric II, qui, par lettre du 6 septembre, ordonna de restituer tout ce qui appartenait à l'Eglise Romaine, « tam de ducatu Spoleti, terra comitissae Mathildis, quam de aliis quae beati Petri patrimonio pertinere noscuntur. » Baluze a publié (Miscell. tom, I une lettre de Frédéric II, qui charge l'évêque de Metz et celui de Spire de faire restituer tous les domaines compris dans la succession de la comtesse Mathilde. En effet, Honorius III rentra en possession de plusieurs localités.

Theiner a publié la bulle d'or de Frédéric II qui ordonne de restituer le comté, la terre et le domaine de la comtesse Mathilde, et particulièrement « Castrum Gonzagae, quod est de comitatu praedicto; » il désigne aussi Pepugnano, le vieux et le nouveau Bondeno; il délie les habitants du serment de fidélité qu'iis lui avaient fait, et il leur recommande de faire ce serment de fidelité au Pape (ibid. p. 63).

Une longue bulle d'Honorius III refait toute l'histoire de la restitution des propriétés de la comtesse Mathilde par Frédéric II. Ces pays sont maintenant habités par des gens dévoués au Saint-Siége; le château de Gonzaga, Pepugnano, le deux Bondeno. Il est de nouveau question de Terra Vallise, Rocca, Gonfienti, Monticelli, Arigassa, Bargo, Podierla, Cassina, Rocca di Vico, Figline, Fossato, Torre et Fusignano.

On voit toute l'importance de la donation. Les pièces mises récomment au jour par Theiner permettent de fixer ce qui a fait l'objet de longues discussions parmi les écrivains du siècle dernier.

En 1224, Honorius III concède pour trente ans à l'évêque de Regio, les deux Bondeno, moyennant trente livres de rente. ibid. p. 79.

VI.

L'astuce, la mauvaise foi de Frédéric II se montre à nu dans le regeste du pape Honorius. Des troubles éclatèrent dans le duché de Spolète, où le teuton Berthold se faisait prêter serment de fidélité par les habitants, et établissait des baillis. Frédéric, résidant pour lors dans le royaume de Naples, désavoua ostensiblement les intrigues des Teutons, défendit toute machination contre l'Etat pontifical, et ordonna de révoquer les baillis de Berthold. Mais l'effet ne répondant pas aux ordres impériaux, on crut que Frédéric avait transmis des instructions secrètes. Honorius écrivit à l'empereur et se plaignit hautement; Frédéric désavoua de nouveau ses agents, et promit de révoquer ce qu'ils avaient fait dans le duché de Spolète et dans la Marche d'Ancône; il protesta de la pureté de ses intentions, en déclarant que, bien loin de dépouiller le Saint-Siége il voulait agrandir ses Etats: «Paternitati vestrae supplicamus attente, quatenus nos tanquam Ecclesiae Romanae filium devotissimum, et sincerae devotionis alum

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num firmissime teneatis: super omnia enim cupimus eos, qui ante nos fuerunt quantumcumque Sedis Apostolicae devotos non solummodo imitari, sed etiam ampliori Ecclesiae Romanae devotione ac honorificentia superare. >>

Cependant, la conduite équivoque de l'empereur faisait naître de graves soupçons; Honorius le prévint d'un ton paternel qu'il s'engageait dans une voie dangereuse, et qu'il n'y a pas de prudence ni de sagesse contre Dieu et contre l'Eglise, qui a des promesses impérissables: « Speras te posse praevalere adversus ejus (Dei) Ecclesiam, cum qua promisit se usque ad consummationem saeculi permansurum? Si contemnis nostris acquiescere mandatis, domesticis saltem acquiescas exemplis, tecum ipse recogitans manum Domini abbreviatam non esse. »>

VII.

Au lieu de partir pour la croisade comme il l'avail maintes fois promis, Frédéric se mit en campagne contre les villes confédérées de Lombardie. En passant dans le duché de Spolète, il ordonna une levée de soldats; mais les habitants résistèrent, en alléguant qu'ils dépendaient du pape. Honorius adressa une admirable lettre à Frédéric, pour réprimer son audace, et lui montrer l'ingratitude qui lui faisait oublier ce que le pape Innocent III avait pour lui durant son enfance. pour défendre ses droits contre Markuald, Diapuld et les autres Teutons. En le menaçant du jugement de Dieu, il l'avertit de ne pas s'enfler de la prospérité et Frédéric de se tenir en garde contre les flatteurs. effrayé de la lettre pontificale, fit une répouse pleine de soumission.

Cependant ses capitaines occupèrent les routes, dépouillant et massacrant les voyageurs qui allaient à Rome ou en venaient. Frédéric célébra Pâques à Ravenne; et feignit de tenir des assemblées sur l'organisation de la prochaine croisade. Mais les villes confédérées de Lombardie déjouèrent ces artifices, et lui barrèrent le passage. Alors Frédéric, protestant de sa sincérité et multipliant ses serments, invoqua l'arbitrage du pape, qui décida que l'empereur devait rendre sa bienveillance aux villes confédérées, et élargir les prisonniers; d'autre part, les confédérés devraient fournir quatre cents hommes à la croisade. Ces événements se passèrent en 1226.

Jean roi de Jérusalem étant arrivé dans l'Occident pour presser l'armement et la croisade, Honorius l'établit provisoirement vicaire d'une partie de l'Etat pontifical, depuis Radicofani jusqu'à Civitavecchia, en dehors du duché de Spolète, de la marche d'Ancône et de la Sabine. Pérouse, Orvieto, Viterbe, Nepi, Narni etc. furent comprises dans ce vicariat. Honorius écri– vit aux habitants d'accueillir son vicaire hilariter et de lui obéir comme représentant de l'Eglise Romaine.

Dans le procham article, je raconterai la lutte ouverte et la persécution que Frédéric exerça contre Grégoire IX, par une ingratitude sans exemple dans l'histoire. In— nocent IV, obligé de frapper un grand coup, déposa solennellement l'empereur dans le concile général de 1245.

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