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CHers

DOLABELLA.

Hers citoyens, quel héros, quel courage, De la terre & de vous méritait mieux l'hommage? Joignez vos vœux aux miens, peuples, qui l'admirez, Confirmez les honneurs qui lui font préparés. Vivez pour le servir, mourez pour le défendre.... Quelles clameurs, ô Ciel! quels cris fe font entendre! LES CONJURES derrière le théâtre. Meurs, expire, tyran. Courage, Caffius.

DOLABELLA.,

Ah! courons le fauver.

SCENE VII

CASSIUS un poignard à la main, DOLABELLA,

Romains.

CASSIU S.

C'En eft fait, il n'eft plus.

DOLA BELLA.

Peuples, fecondez-moi, frapons, perçons ce traître.

CASSIUS.

Peuples, imitez-moi, vous n'avez plus de maître.

Nations

Nations de Héros, vainqueurs de l'univers,
Vive la liberté ; ma main brise vos fers.

DOLA BELLA.

Vous trahiffez, Romains, le fang de ce grand homme?
CASSIUS.

J'ai tué mon ami, pour le falut de Rome.
Il vous affervit tous, fon fang eft répandu.
Eft-il quelqu'un de vous de fi peu de vertu,
D'un efprit fi rampant, d'un fi faible courage,
Qu'il puiffe regretter Cefar & l'esclavage?

Quel est ce vil Romain, qui veut avoir un roi ?
S'il en eft un, qu'il parle, & qu'il se plaigne à moi.
Mais vous m'applaudiffez, vous aimiez tous la gloire.
ROMAINS.

Cefar fut un tyran, périffe fa mémoire.

CASSIUS.

Maîtres du monde entier, de Rome heureux enfans,
Confervez à jamais ces nobles fentimens.
Je fais que devant vous Antoine va paraître;
Amis, fouvenez-vous que Cesar fût son maître;
Qu'il a fervi sous lui, dès fes plus jeunes ans,
Dans l'école du crime & dans l'art des tyrans.
Il vient juftifier fon maître & fon empire;
Il vous méprise affez pour penfer vous féduire.
Sans doute il peut ici faire entendre fa voix:
Telle eft la loi de Rome; & j'obéïs aux loix.
Le peuple eft déformais leur organe fuprême,
Le juge de Cefar, d'Antoine, de moi-même.
Vous rentrez dans vos droits indignement perdus'; .
Cefar vous les ravit, je vous les ai rendus :

Je

Je les veux affermir. Je rentre au Capitole;
Brutus eft au fénat, il m'attend, & j'y vole..
Je vais avec Brutus, en ces murs défolés,
Rapeller la juftice, & nos dieux exilés;
Etouffer des méchans les fureurs inteftines,
Et de la liberté réparer les ruïnes.

Vous, Romains, feulement confentez d'être heureux,
Ne vous trahiffez pas ; c'est tout ce que je veux;
Redoutez tout d'Antoine, & furtout l'artifice.

ROMAINS.

S'il vous ofe accufer, que lui-même il périsse.
CASSIu s.

Souvenez-vous, Romains, de ces fermens facrés.

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Ses yeux verfent des pleurs, il fe trouble, il foupire.

UN AUTRE.

Il aimait trop Cefar.

ANTOINE,

montant à la tribune aux harangues.

Oui, je l'aimais, Romains;

Oui, j'aurais de mes jours prolongé ses destins.
Hélas! vous avez tous pensé comme moi-même ;
Et lorfque de fon front ôtant le diadême,
Ce héros à vos loix s'immolait aujourd'hui,
Qui de vous en effet n'eût expiré pour lui?
Hélas! je ne viens point célébrer fa mémoire;
La voix du monde entier parle affez de fa gloire;
Mais de mon désespoir ayez quelque pitié,
Et pardonnez du moins des pleurs à l'amitié.
UN ROMAI N.

Il les falait verser quand Rome avait un maître.
Cefar fut un héros ; mais Cefar fut un traître.
AUTRE ROMAIN.

Puifqu'il était tyran, il n'eut point de vertus,
Et nous approuvons tous Caffius & Brutus.

ANTOIN E.

Contre fes meurtriers je n'ai rien à vous dire;
C'est à fervir l'état que leur grand cœur afpire.
De votre dictateur ils ont percé le flanc;
Comblés de fes bienfaits, ils font teints de fon fang.
Pour forcer des Romains à ce coup détestable,
Sans doute il falait bien que Cefar fût coupable;
Je le crois. Mais enfin Cefar a-t-il jamais
De fon pouvoir fur vous appefanti le faix?
A-t-il gardé pour lui le fruit de fes conquêtes?
Des dépouilles du monde il couronnait vos têtes.
Tout l'or des nations, qui tombaient fous fes coups,

Tout

Tout le prix de fon fang fut prodigué pour vous.
De fon char de triomphe il voyait vos allarmes.
Cefar en defcendait pour effuyer vos larmes.
Du monde qu'il foumit vous triomphez en paix,
Puiffans par fon courage, heureux par fes bienfaits.
Il payait le fervice: il pardonnait l'outrage.

Vous le favez, grands dieux! vous dont il fut l'image;
Vous, dieux, qui lui laiffiez le monde à gouverner,
Vous favez fr fon coeur aimait à pardonner.

ROMAINS.

Il eft vrai que Cefar fit aimer fa clémence.
ANTOIN E.

Hélas! fi fa grande ame eût connu la vengeance,
Il vivrait, & fa vie eût rempli nos fouhaits.
Sur tous fes meurtriers il verfa fes bienfaits.
Deux fois à Caffius il conferva la vie.

Brutus... où fuis-je ? ô ciel! ô crime ! ô barbarie!
Chers amis, je fuccombe; & mes fens interdits...
Brutus fon affaffin !... ce monftre était fon fils.

Ah dieux!

ROMAIN S.

ANTOI NE.

Je vois frémir vos généreux courages; 'Amis, je vois les pleurs qui mouillent vos vifages. Oui, Brutus eft fon fils; mais vous qui m'écoutez, Vous étiez fes enfans dans fon cœur adoptés. Hélas! fi vous faviez fa volonté dernière!

ROMAINS.

Quelle eft-elle ? parlez.

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